Le Maroc a détaillé lundi son "opération exceptionnelle" de régularisations parmi les "25.000 à 40.000" clandestins présents sur son sol, dans le cadre de la "nouvelle politique migratoire" promise en septembre dernier par le royaume en réponse aux critiques.
"L'opération exceptionnelle de régularisation de la situation des étrangers en séjour irrégulier au Maroc aura lieu du 1er janvier au 31 décembre 2014", ont indiqué lundi soir, lors d'une conférence de presse à Salé, près de Rabat, les ministres Mohamed Hassad (Intérieur) et Anis Birou (Migration).
Dans ce but, des "bureaux des étrangers" vont être créés dans chaque préfecture afin de traiter les demandes, ont-ils ajouté. Une "commission nationale de recours" sera également mise en place.
Dans le détail, les quelque 850 migrants reconnus comme demandeurs d'asile par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) seront automatiquement régularisés, d'après les responsables marocains.
Quant aux autres, une liste de critères a été établie, prenant en compte le nombre d'années de résidence, la situation légale du conjoint ou des parents, l'existence d'un travail rémunéré depuis au moins deux ans ou encore les cas de maladies graves.
Ce programme "est très avant-gardiste par rapport" aux vagues de régularisations entreprises par d'autres pays dans un passé récent, a avancé Mohamed Hassad.
Interrogé par la presse, il a estimé que "25.000 à 40.000" clandestins, pour la plupart d'origine subsaharienne, se trouvaient actuellement au Maroc.
Toutes ces nouvelles mesures "partent d'une volonté forte exprimée par le roi" en septembre, a-t-il encore noté.
S'appuyant sur un rapport du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), un organisme institutionnel, Mohammed VI avait reconnu en septembre des "préoccupations légitimes" et appelé à gérer la question migratoire de manière "humaniste".
Le gouvernement avait annoncé, dès le lendemain, qu'une "nouvelle politique d'immigration" verrait le jour.
Au cours des mois précédents, des rapports d'ONG ainsi que des faits divers, dont le meurtre d'un Sénégalais à Rabat, avaient entraîné une polémique sur une montée des violences à l'encontre des migrants d'Afrique noire.
Autrefois simple pays de transit, le Maroc est de plus en plus considéré comme pays d'accueil, même si de nombreux migrants gardent l'espoir de rejoindre l'Europe, en traversant le Détroit de Gibraltar ou en pénétrant dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.
11 nov. 2013
Source : AFP