Le sauvetage en mer des migrants "doit être renforcé et les lois doivent être claires sur le fait qu'aider, secourir, est un devoir juridique et moral", a affirmé lundi la présidente de la chambre des députés italienne, Laura Boldrini.
Nombreux sont ceux parmi les pêcheurs notamment à se porter au secours des migrants "même s'il se dit, ces derniers temps, que plusieurs embarcations ont feint de ne rien voir laissant à la dérive des êtres humains qui, malheureusement, n'ont pas réussi toujours à se mettre en sécurité", a ajouté Boldrini lors d'une émission sur la chaine de télévision publique "Rai".
"Les images de migrants agrippés à des cages (destinées à la pêche) de thon sont impressionnantes", a-t-elle indiqué en déplorant la cruauté de la situation où entre êtres humains et thons, il y en a qui choisissent ces derniers.
A la mi-juin, sept migrants se sont noyés au large de la Sicile alors qu'ils s'agrippaient désespérément à une cage tirée par un thonier, selon des témoins qui faisaient partie d'un groupe de 95 personnes secourues par les garde-côtes italiens.
Boldrini, qui appartient au parti "Gauche, Ecologie, Liberté" (SEL-opposition) a souligné, en particulier, la nécessité de "se départir de l'idée selon laquelle les débarquements à Lampedusa représentent une urgence".
C'est là "un phénomène structurelle pour un pays qui compte autant de kilomètres de côtes", a-t-elle estimé.
"Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'êtres humains fuyant des régions de dictature, la guerre, les bombardements, les violations des droits humains, des personnes qui auraient préféré rester chez elles mais qui, à l'inverse, sont contraintes de demander l'asile si jamais encore elles l'obtiennent après des années", a souligné la présidente de la chambre des députés italienne.
Selon le HCR, dont Boldrini avait été par le passé le porte-parole, 40 décès ou cas de disparition ont été recensés, sur les six premiers mois de 2013, parmi les migrants ayant tenté la traversée entre l'Afrique du nord et l'Italie contre 500 victimes en 2012.
Lampedusa, où le pape François s'est rendu en visite ce lundi, constitue l'une des destinations de prédilection des candidats à l'émigration clandestine aux côtés des deux autres îles de l'archipel des Pelages (Linosa et Lampione) ainsi que de la Sicile et des régions de la Calabre et des Pouilles.
Au premier semestre 2013, les autorités italiennes ont enregistré l'arrivée sur la seule île de Lampedusa (20 km2) de près de 4.000 migrants, soit trois fois plus que durant la même période de l'année précédente.
Un groupe de 166 migrants a été intercepté, ce lundi encore, au large de l'île.
Quant au nombre total de migrants clandestins ayant débarqué sur les côtes italiennes au cours des six premiers mois de cette année, il a atteint 7913 contre seulement 4019 durant la même période de l'année dernière.
Des centaines de migrants clandestins ont été interceptés par les autorités italiennes au cours des dernières semaines alors qu'ils tentaient, à la faveur du retour du beau temps, de rallier les côtes sud de la Péninsule à bord de plusieurs bateaux.
Le rythme des arrivées enregistré cette année est toutefois sans commune mesure avec celui de 2011, année qui s'était distinguée par un nombre record de débarquements de clandestins sous l'effet des événements qu'ont connus certains pays de la rive sud de la Méditerranée.
Un total de 62.692 migrants avaient alors été interceptés par les autorités italiennes, particulièrement sur les côtes méridionales de la Péninsule, selon des statistiques officielles.
Rome, 08 juil. 2013
Source : MAP