Les annales se souviendront-elles que c'est lundi 15 juillet que le ministre de l'intérieur a annoncé une vaste "concertation" avec les élus et les représentants associatifs sur la réforme du droit d'asile en France ? La réponse est non.
Car la stratégie de Manuel Valls est justement celle de la discrétion pour déminer un sujet que l'exécutif sait particulièrement sensible. Indice supplémentaire de cette méthode : très attendu, le projet de loi mmigration, après avoir été annoncé pour l'été, puis à l'automne, ne sera examiné qu'en 2014 – peut-être même après les élections municipales de mars.
Un des volets clés du texte concerne le droit d'asile. Cette réforme est rendue nécessaire par l'adoption, le 12 juin, d'une directive, fruit de trois années d'âpres négociations. D'ici à 2015, la France devra avoir réduit de deux ans en moyenne à six mois l'examen des demandes d'asile. Le tout en améliorant les droits des migrants en leur permettant d'avoir un avocat à leurs côtés dès le début de la procédure. Une mini-révolution à l'échelle du droit d'asile en France.
Le timing de cette concertation, lancée au milieu des vacances scolaires, n'est pas anodin. C'est seulement en septembre que les "groupes de travail" débuteront leurs travaux. Place Beauvau, on dit anticiper la rentrée afin d'être alors "opérationnel". Sur ce sujet délicat, il s'agit en réalité d'amorcer sans trop d'éclats une réforme qui, comme tout ce qui à trait à l'immigration, ne satisfera pas pleinement les d...
15.07.2013, Elise Vincen
Source : LE MONDE