L'initiative de SM le Roi Mohammed VI en matière de migration constitue une "approche pionnière" dans les pays du sud, a affirmé mardi à New York, le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami.
L'initiative Royale, largement saluée, constitue une "approche pionnière dans les pays du Sud", car bien que tous ces pays soient confrontés à cette problématique, il n'y a pas eu jusqu'à présent "l'annonce d'une politique publique aussi ambitieuse", a notamment déclaré M. El Yazami dans le cadre d'un débat initié par le Maroc sur la politique nationale en matière de migration ainsi qu'en vue de promouvoir une "Alliance africaine" centrée sur la "Migration et le développement".
Ce "Side-event" au siège des Nations Unies, en marge du débat général de la 68ème session de l'Assemblée générale de l'ONU, intervient à la veille d'un débat de haut niveau de l'Organisation mondiale sur le thème "Migration internationale et développement" (3-4 octobre), et au lendemain du lancement, début septembre, de l'initiative Royale en matière d'immigration.
"Le soutien aux recommandations (du CNDH) par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a présidé en personne une réunion de travail, en présence du Chef de gouvernement et des ministres compétents, constitue une avancée majeure pour la défense des droits des migrants et des réfugiés", a dit M. El Yazami.
Le CNDH vient de publier un rapport intitulé : "Etrangers et droits de l'Homme : pour une politique radicalement nouvelle" dans lequel il souligne la longue tradition d'immigration et d'accueil du Maroc, explique le cadre juridique national et international qui régit les étrangers au Maroc et présente enfin des recommandations après avoir analysé les mutations en cours relatives aux migrants et aux réfugiés.
Le CNDH se "félicite et apprécie à leur juste valeur les efforts d'ores et déjà entrepris par le gouvernement pour une mise en œuvre effective des recommandations", a souligné M. El Yazami à l'assistance lors de cette réunion présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Saad Dine El Otmani.
Ont notamment pris part cette réunion le directeur général de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), William Lacy Swing, le Conseiller Spécial du SG de l'ONU pour l'Afrique, Abdelfatah Abdelaziz, le Secrétaire général adjoint aux droits de l'homme de l'ONU, Ivan Simonovic, ainsi que plusieurs ambassadeurs accrédités à l'ONU représentant les pays africains et européens et de hauts fonctionnaires des Nations unies et de l'Union européenne.
En effet, a poursuivi, le Président du CNDH, jusqu'à présent "il n'y a pas eu d'annonce d'une politique publique aussi ambitieuse qui englobe les migrants en situation régulière ou irrégulière, les réfugiés demandeurs d'asile et la lutte contre la traite des êtres humains".
Cette politique, a-t-il rappelé à l'assistance, s'inscrit dans le droit fil des dispositions constitutionnelles qui consacrent l'égalité des droits entre Nationaux et étrangers en situation régulière et allant jusqu'à prévoir la participation de ces étrangers aux élections locales sous réserve de réciprocité.
El Yazami a, saisi cette occasion, pour appeler les pays du nord, notamment l'Union européenne à "contribuer de manière active et significative" à la mise en oeuvre de la politique publique marocaine annoncée. Le Maroc, a-t-il tenu à rappeler, est structurellement impacté, d'une part, par son "emplacement stratégique" et, d'autre part, par les "effets d'une politique européenne stricte de contrôle de ses frontières extérieures".
En effet, le Royaume est devenu une terre d'asile et d'implantation sur le long terme pour les migrants issus d'un large éventail de pays (Algérie, Syrie, pays européens, Chine, Philippines, Népal, pays de l'Afrique sub-saharienne) avec des profils et des situations juridiques divers.
Cette situation constitue, selon lui, à la fois un "défi et une opportunité" et a montré les limites des "politiques migratoires ad hoc prises jusqu'ici".
Il a saisi cette occasion pour partager "quelques conclusions clés du rapport thématique du CNDH sur la situation des migrants et des réfugiés" dans le Royaume.
Ce rapport du CNDH, un "plaidoyer pour un changement radical des politiques de migration et d'asile", intervient, a-t-il dit, dans un contexte institutionnel et politique caractérisé par une reconnaissance constitutionnelle formelle de l'égalité des droits entre les citoyens marocains et étrangers, et par l'appel de SM le Roi pour une nouvelle politique migratoire".
M. El Yazami a préconisé, par ailleurs, de "développer notre coopération régionale et, d'autre part de renforcer notre action commune en vue d'une gouvernance internationale rénovée de ces problématiques, en vue d'une protection des populations migrantes, conforme aux standards internationaux et d'une lutte plus forte contre les sentiments de xénophobie et de rejet".
Et de conclure : "Les mobilités humaines ont toujours constitué un facteur d'enrichissement, malgré les contraintes passagères. L'immigration est en définitive une chance pour tous nos pays. A nous de la saisir".
2 Octobre 2013
Source : MAP