Le profil migratoire de l'OIM pour le Guatemala publié aujourd'hui indique que les rapatriements de fonds envoyés par les migrants à leurs familles restées au pays sont la principale source de revenus dans l'économie du pays.
Les rapatriements de fonds atteignaient 4,7 milliards de dollars en 2012 et représentaient 11% du PIB du pays. Associés à l'investissement direct étranger représentant près de 1,3 milliard de dollars, les rapatriements de fonds dépassent largement les revenus engendrés par les principales exportations du pays, à savoir le café, le sucre et la banane.
D'après le profil, la hausse des rapatriements de fonds, qui profite à quelque 1,5 million de Guatémaltèques, a fait baisser l'indice de pauvreté de 4% entre 2000 et 2006.
Presque la totalité des rapatriements de fonds ont été envoyés par des migrants vivant aux Etats-Unis. Le nombre de Guatémaltèques vivant aux Etats-Unis est estimé entre 1 et 1,5 million, dont 60% sont en situation irrégulière.
« Le Guatemala est la porte d'entrée de l'un des plus grands couloirs migratoires du monde. En raison de sa position géographique et de ses caractéristiques économiques, c'est un pays d'origine, de transit, de destination et de retour pour les migrants. Chaque jour, plus de 300 migrants quittent le pays pour de nombreuses destinations différentes, à la recherche d'opportunités. Dans le même temps, quelque 200 Guatémaltèques sont expulsés chaque jour des Etats-Unis et du Mexique », a déclaré Delbert Field, chef de mission de l'OIM au Guatemala.
La réintégration des migrants qui reviennent dans la population active est un défi majeur pour le gouvernement du Guatemala. Ces quatre dernières années (2009-2012), quelque 249 000 migrants (dont 90% d'hommes) ont été rapatriés de force depuis le Mexique et les Etats-Unis.
La migration de groupes vulnérables, notamment composés de mineurs non accompagnés, de femmes et de populations indigènes, s'est également accrue ces cinq dernières années.
Le profil de l'OIM suggère que la migration reconfigure des familles et des communautés toutes entières et devient un problème qui nécessite un cadre juridique et institutionnel.
Le rapport met en évidence l'impact social causé par l'émigration, en particulier l'impact sur les familles qui restent au pays. Il s'agit principalement de femmes qui doivent s'occuper du foyer, notamment des finances et de l'éducation des enfants, qui grandissent souvent sans un deuxième modèle parental.
Le document examine également le lien entre la migration et l'environnement, en faisant valoir qu'il s'agit d'une question essentielle, en particulier au Guatemala, où ont eu lieu un certain nombre de tempêtes et d'ouragans ces dernières années, notamment Mitch, Stan et Agatha.
Le séisme de 1976 a fait croître l'émigration et le séisme récent en 2012 a fortement touché le département de San Marcos, département qui envoie le plus de migrants, et qui fait que plusieurs milliers de Guatémaltèques voient la migration comme une solution pour échapper aux conséquences des catastrophes.
Le rapport est divisé en quatre chapitres : la partie A analyse les tendances migratoires et les caractéristiques des migrants ; la partie B est centrée sur l'impact de la migration ; la partie C évalue la gestion des migrations ; et la partie D présente les principales conclusions et recommandations en matière de politique migratoire.
Le profil migratoire de l'OIM pour le Guatemala, financé par l'Agence américaine pour le développement international (USAID), peut être téléchargé en espagnol sur : http://publications.iom.int/bookstore/index.php?main_page=product_info&cPath=42&products_id=975&zenid=rdeg44gfin6m1bl05jbfvvudo3
16/7/2013
Source : iom.int