La Bulgarie a présenté lundi un plan d'action destiné à lutter contre l'afflux de réfugiés dans ce pays le plus pauvre de l'Union européenne, prévoyant une expulsion accélérée des migrants économiques, essentiellement en provenance d'Afrique du nord.
Le pays balkanique a accueilli 8.763 migrants clandestins depuis le début de l'année, bien au delà de ses capacités estimées à 5.000, a déclaré le ministre de l'Intérieur Tsvetlin Yovtchev lors d'une conférence de presse.
Environ 60% de ces migrants sont des Syriens fuyant la guerre civile. Les autres viennent surtout d'Afrique du nord et d'Afghanistan, selon les statistiques du ministère.
"L'agence aux réfugiés se prononcera dans un délai de trois jours pour l'expulsion de ceux qui n'ont visiblement pas de raisons de demander un statut (de résident pour raison) humanitaire ou statut de réfugié ( ...) Concernant ceux dont le dossier nécessite une étude approfondie, ils seront logés dans des centres fermés qu'ils ne pourront pas quitter librement", a déclaré le ministre.
"Les gens qui ont visiblement un problème humanitaire, notamment des mères avec des enfants, seront logés dans des foyers" d'où ils pourront sortir et leur dossier sera traité suivant une procédure accélérée, a-t-il ajouté.
Cette annonce intervient dans un climat tendu en Bulgarie après qu'un Algérien eut grièvement blessé samedi une vendeuse à coups de couteau à Sofia. Cet acte a provoqué des manifestations de nationalistes, et une campagne virulente contre les immigrés dans la presse.
Selon M. Yovtchev, cet Algérien, recherché par la police, attendait depuis décembre une réponse à sa demande de statut de réfugié.
Le ministre a par ailleurs déclaré s'attendre à une brusque réduction de l'afflux des immigrants après l'installation au début de l'année prochaine d'une clôture de 30 km dans le massif montagneux de Strandja par où passent 85% des migrants clandestins venant de Turquie.
D'ici là, 1.400 hommes de la police des frontières y seront déployés dès la semaine prochaine, selon M. Yovtchev.
"Nous triplerons (à environ 200 par mois) le nombre des personnes expulsées et diviserons par trois le nombre de celles qui entrent", a-t-il assuré.
Le plan d'action qui doit être appliqué d'ici six mois, prévoit par ailleurs des repas quotidiens garantis pour les migrants dans les foyers. Actuellement, ils touchent 65 leva (33 EUR) par mois par personne, somme très insuffisante, et sont tributaires de dons irréguliers de la Croix rouge et d'autres ONG.
04 nov. 2013
Source : AFP