La discrimination au marché du travail demeure encore aujourd'hui une "réalité" en Belgique, selon le Service public fédéral Emploi, travail et concertation sociale et le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme.
Un rapport des deux institutions, publié jeudi, "confirme et renforce le constat, déjà connu, selon lequel la participation au marché du travail des personnes d'origine étrangère est plus difficile en Belgique que dans la plupart des pays de l'Union européenne".
Sans surprise, le document relève ainsi que les personnes d'origine belge présentent le taux d'activité et d'emploi le plus élevé et sont même surreprésentées dans les emplois de meilleure qualité. Elles sont plus souvent employées, fonctionnaires, disposent d'avantage d'un emploi stable, travaillent moins souvent à temps partiel ou bénéficient de rémunérations sensiblement plus élevées. Et quand elles ne travaillent pas, elles se trouvent plus rarement dans une situation d'inactivité non rémunérée et bénéficient au contraire d'allocations de chômage, d'une pension, d'une prépension, d'indemnités de maladie ou encore d'un revenu d'intégration.
Parmi les personnes d'origine étrangère, les auteurs du rapport indiquent que ce sont celles qui proviennent d'un pays de l'UE qui s'intègrent le mieux sur le marché du travail. Les hommes originaires d'un pays de l'UE-12 (douze derniers Etats membres de l'UE) sont particulièrement bien représentés dans le secteur de la construction, surtout en tant qu'indépendants, tandis que les femmes de la même origine sont hyper représentées dans le système des titres-services.
Constat criant : pour toutes les autres origines, le taux d'emploi est inférieur à 50pc et s'avère particulièrement faible chez les femmes issues des pays du Maghreb ou de pays candidats à l'adhésion à l'UE. Ceux qui travaillent sont également surreprésentés dans les branches d'activités moins rémunératrices, les emplois moins stables, les petits temps partiel, les missions d'intérim et le système des titres-services.
En appliquant le critère de l'historique migratoire, le rapport constate de meilleurs résultats en termes d'intégration pour les personnes qui ont acquis la nationalité belge. Aussi, la durée du séjour en Belgique (le fait que la personne étrangère soit inscrite depuis cinq ans dans le Registre National) exerce-t-elle une influence positive. L'historique migratoire montre également de meilleurs résultats pour les personnes provenant d'un pays de l'UE que pour celles originaires d'un pays hors UE.
"Ce monitoring montre bien que l'insertion socio-professionnelle des personnes d'origine étrangère est un défi essentiel à relever et ce, pas uniquement pour le bien-être de ces personnes, mais également pour celui de toute la population, compte tenu de l'évolution démographique et du fait que l'immigration est, et demeurera, une réalité essentielle de notre société multiculturelle", souligne le document.
En guise de conclusion, le rapport souligne qu'un "meilleur fonctionnement du marché du travail belge devrait résoudre l'essentiel du problème : Il devra profiter non seulement aux travailleurs d'origine étrangère, mais aussi à toutes les catégories de personnes qui éprouvent actuellement des difficultés à décrocher ou à garder un emploi, comme les personnes âgées de plus de 50 ans ou les moins qualifiés''.
05 sept. 2013
Source : MAP