L'agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, doit mettre en place un mécanisme pour traiter directement les plaintes des immigrants qui estiment que leurs droits ont été bafoués, a demandé jeudi la médiatrice de l'UE, Emily O'Reilly.
"Dans le contexte de la tragédie de Lampedusa et d'autres catastrophes humanitaires récentes aux frontières de l'UE, il est essentiel que Frontex traite directement les plaintes des immigrants et autres personnes touchées", a affirmé Mme O'Reilly.
"Je n'accepte pas le point de vue de Frontex qui considère que les violations des droits de l'homme relèvent exclusivement de la responsabilité de l'Etat membre de l'UE concerné", a-t-elle ajouté.
Mme O'Reilly a soumis un rapport spécial au Parlement européen, lui demandant son soutien pour persuader Frontex de réviser son approche.
Ce rapport relève notamment des incidents survenus en Grèce où des immigrés ont été détenus dans des centres de rétention dans "des conditions inacceptables". Des gardes-frontières de l'UE sont déployés en Grèce dans le cadre de Frontex pour surveiller notamment la frontière avec la Turquie.
La Grèce est en outre régulièrement accusée de procéder à des refoulements de migrants irréguliers à ses frontières, en violation de ses obligations internationales.
L'ONG Pro-Asyl de défense des réfugiés basée en Allemagne vient de réitérer ces accusations dans un récent rapport, dénonçant des renvois "systématiques" et illégaux en Turquie, notamment de réfugiés syriens.
Le Médiateur européen enquête sur des cas de mauvaise administration dans l'action des institutions et organes de l'UE. Tout citoyen de l'Union, résident, entreprise ou association dans un État membre peut introduire une plainte auprès du Médiateur.
14 nov. 2013
Source : AFP