dimanche 24 novembre 2024 20:53

La réforme de l'immigration passe un cap important au Sénat américain

La grande réforme de l'immigration aux Etats-Unis, priorité du second mandat du président Barack Obama, a franchi une étape majeure mardi avec l'adoption du texte par une commission du Sénat américain.


La loi ouvrirait aux 11,5 millions de sans-papiers installés aux Etats-Unis, en majorité mexicains, la voie de la régularisation, à condition de payer une amende, de ne pas dépendre des aides sociales et de n'avoir pas commis de délit majeur. Au bout de 13 ans, ils pourraient demander leur naturalisation.
Le système de visas et permis de travail serait aussi réformé pour favoriser les immigrés qualifiés (sciences, hautes technologies...) mais aussi les travailleurs peu qualifiés dans les secteurs agricole, du bâtiment ou de la restauration, en fonction des pénuries de main d'œuvre.
Signe du consensus entourant la réforme, trois des huit républicains de la commission de la Justice se sont joints aux 10 démocrates pour adopter le texte, version améliorée d'un projet dévoilé en avril par un gang de huit sénateurs issus des deux partis.
Après l'ensemble du Sénat, qui pourrait voter d'ici juin, la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, devra débattre de la réforme, pour une adoption finale espérée d'ici l'été.
J'applaudis les membres de la commission pour leur travail difficile, surtout le +Gang des Huit+, s'est félicité Barack Obama dans un communiqué. Aucun membre de la commission n'a eu tout ce qu'il voulait, moi non plus, mais au final, nous devons aux Américains de faire aboutir le meilleur résultat possible.
Barack Obama faisait allusion à plusieurs propositions écartées du projet dans le but d'obtenir le plus grand soutien possible au Sénat et surtout à la Chambre des représentants, où les conservateurs sont réticents à amnistier ceux qu'ils considèrent comme des délinquants.
Par exemple, une mesure qui aurait permis aux couples homosexuels d'être considérés à l'égal des couples hétérosexuels pour les procédures de regroupement familial a été retirée par les démocrates pour ne pas aliéner l'autre camp.
Après l'échec du renforcement des lois sur les armes à feu, Barack Obama espère faire de l'immigration l'une des grandes réformes de son mandat, en réussissant là où son prédécesseur, George W. Bush, a échoué. De nombreux républicains sont aussi favorables à une refonte dans l'espoir affiché de séduire l'électorat hispanique, aujourd'hui acquis aux démocrates.
En échange, les républicains ont obtenu un renforcement de la sécurité à la frontière avec le Mexique, avec la construction de nouvelles clôtures et l'embauche d'agents. Un système informatique devra être mis en place pour identifier les personnes restant au-delà de la date d'expiration de leurs visas. Et tous les employeurs devront vérifier auprès d'une base de données que leurs employés ne sont pas clandestins.
En 1986, sous la présidence du républicain Ronald Reagan, le Congrès avait voté des régularisations massives mais malgré l'augmentation des effectifs de police à la frontière, les flux d'immigration clandestine n'avaient pas été freinés.
J'ai voté pour l'amnistie pour trois millions de gens en 1986, et cela n'a pas résolu le problème. On a foiré, a rappelé le républicain Charles Grassley. Et aujourd'hui, on revient à la case départ, on parle des mêmes problèmes et on propose les mêmes solutions.
22 mai 2013
Source : AFP

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