Toutes ces données portent sur l'année 2011 et figurent dans le rapport 2013 de l'office des migrations de l'OCDE. Les trois premiers pays d'émigration sont désormais la Chine, la Pologne et la Roumanie, en deuxième position, avec 310.000 émigrés (contre 529.000 Chinois) mais en première position pour la progression.
Ce qui ne manquera pas d'alimenter le débat sur l'ouverture de l'espace Schengen à ce pays qui s'est développé en France après les polémiques sur les roms. Les flux migratoires venus des pays européens du sud les plus frappés par la crise de l'euro ont brusquement bondi de 45% entre 2009 et 2011.
La vie d'immigrant est de plus en plus dure dans des pays d'accueil eux aussi frappés par la crise : leur taux moyen de chômage a ainsi progressé de 5% de 2008 à 2012 (de 8,1% à 12,9%). Plus grave peut-être, la proportion des immigrants dans les chômeurs de plus d'un an, a grimpé de 31 à 44%. La fameuse question du coût de ces immigrants, largement mise en avant par les mouvements populistes, n'en est pas une pour l'OCDE : l'impact contributif ou négatif pour les finances publiques ne dépasse pas en général 0,5% du PIB. Sur la dernière décennie, l'immigration a compté pour 40% de l'accroissement de la population dans la zone OCDE. La France a ouvert ses frontières à 211.300 immigrés en 2011, ce qui la place en huitième position derrière l'Australie, le Canada, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni, l'Espagne et les Etats-Unis. Le « Guardian » s'est intéressé, dans une riche infographie au cas limite du Qatar, où les immigrants, principalement des Indiens et des Pakistanais, représentent 70% de la force de travail.
Bien qu'elle ne soit pas encore revenue à son niveau d'avant la crise économique, l'émigration vers les pays développés est à nouveau en hausse. L'immigration dans les pays de l'OCDE se rapproche des 4 millions, celle des travailleurs temporaires ou saisonniers stagnant un peu au-dessous de 2 millions, et le chiffre des étudiants internationaux dépasse maintenant les 2,6 millions pour la zone (rappelons que la Banque Mondiale estime que les 230 millions d'émigrés dans le monde versent en retour à leurs pays d'origine près de 400 milliards de dollars de fonds sous diverses formes). Le nombre des demandeurs d'asile passe la barre des 400.000 pour la première fois depuis 2003. Leurs principales destinations sont les Etats-Unis, la France et l'Allemagne. L'Italie arrive en quatrième place essentiellement du fait des afflux de demandeurs d'asile venant des pays du « printemps arabe » (pour en savoir plus sur les mouvements migratoires entre l'Europe et le reste du monde, se reporter à cette remarquable infographie ).
30/09/2013, Henri Gibier
Source : Les Echos.fr