Une réunion de travail destinée à l'examen de la situation de certains membres de la communauté marocaine établie au Sénégal, a été tenue ce samedi à Dakar entre l'ambassadeur du Maroc au Sénégal, M. Taleb Barrada et un groupe de députées, de conseillères communales et de membres de formations politiques au Maroc.
Tenue en marge de la troisième rencontre régionale "Marocaine d'ici et d'ailleurs" dont les travaux ont pris fin vendredi soir dans la capitale sénégalaise, cette réunion a été l'occasion pour M. Barrada de faire la lumière sur la situation de certains descendants d'anciens marocains natifs du Sénégal qui sont confrontés à l'épineux problème de la non-inscription sur les registres de l'état civil du Maroc et qui, par conséquent, se trouvent dans l'impossibilité de se faire établir une carte d'identité nationale marocaine.
"L'obligation de se faire établir une carte d'identité nationale électronique (CNIE) comme préalable à l'acquisition de passeport biométrique a mis en exergue la nécessité pour cette catégorie de marocains de s'inscrire d'abord à l'état civil, ce qui est légalement impossible sans le recours à la justice, pour la transcription de leur naissance au Maroc", a expliqué l'ambassadeur.
Et de poursuivre qu'une situation paradoxale est à relever à ce sujet concernant certains citoyens, dont l'acte de naissance n'a pas fait l'objet d'une transcription sur les registres de l'état civil au Maroc, mais qui ont bénéficié par le passé, à titre exceptionnel, à travers le système de témoignage, de l'établissement de la CIN.
Cette catégorie de personnes, a-t-il expliqué, ne peut se faire établir la CNIE qui exige la production d'un extrait d'acte de naissance marocain, document qu'ils ne peuvent présenter, d'autant plus qu'elles ne peuvent pas transcrire l'acte de naissance de leurs enfants sur les registres de l'état civil marocain.
Dans ce cadre, M. Barrada a insisté sur la nécessité de recourir à la solution technique possible à la fois réglementaire et applicable dans les faits, à savoir le jugement de transcription de naissance sur les registres de l'état civil marocain pour l'obtention d'un acte de naissance leur permettant par la suite de se doter de documents administratifs.
Ceci impose à ces marocains un passage par un jugement de transcription de naissance auprès du tribunal de la famille à Rabat. Or, ces personnes n'ont pas toujours les moyens de faire le déplacement au Maroc, ni encore de commettre un avocat, a déploré M. Barrada.
Sur le plan pratique et administratif, l'ambassadeur a préconisé l'affectation à l'ambassade du Maroc au Sénégal de deux Adouls qui auraient pour mission de se prononcer sur la marocanité ou non de ces individus, avant de procéder à l'envoi de leurs dossiers au Maroc pour être soumis à la justice, exhortant les députées présentes à œuvrer en vue de trouver un début de solution à cette problématique.
Pour leur part, les députées présentes ont fait part de leur détermination à œuvrer en vue de trouver une solution à cette problématique, soulignant l'importance de se doter d'une réelle volonté politique, d'éviter les solutions partielles et de prôner une réelle approche politique et de droits humains pour le traitement de cette problématique.
21 Sept 2013
Source : MAP