Fermer totalement les frontières de l'Europe aux candidats à l'immigration en provenance d'Afrique est une "illusion", a affirmé mercredi à Strasbourg le président du Sénégal Macky Sall.
L'Europe doit adopter "une philosophie d'ouverture plus grande, elle ne peut pas vivre en autarcie, en fermant ses frontières" et en déployant "des bateaux qui patrouillent et des satellites" pour surveiller ses côtes, a souligné le chef de l'Etat sénégalais au cours d'une conférence de presse au Parlement européen.
"C'est une illusion, de toute façon les gens entreront en Europe, comme ils entreront aux Etats-Unis, c'est le monde qui est ainsi fait", a dit M. Sall.
Le président sénégalais s'exprimait aux côtés du président du parlement européen, Martin Shulz, à l'issue d'un discours prononcé dans l'hémicycle du Parlement européen, devant les députés réunis en séance plénière.
"Je voudrais avoir une pensée pieuse pour les victimes de la tragédie de Lampedusa et m'incliner devant leurs mémoires", a dit M. Sall en introduction de son discours.
"Il faudrait d'abord agir en amont, attaquer le problème à sa racine", a ensuite jugé le chef de l'Etat en conférence de presse. "Une jeunesse qui trouve de l'emploi chez elle ne prend pas le risque de monter sur des bateaux qui finiront au fond de la mer", a-t-il poursuivi.
"Il faut réguler cette migration, il faut une politique qui permette d'envisager au moins des perspectives, en disant : +si on veut aller en Europe, voilà ce qu'il faut remplir comme conditions ou comme critères+", a poursuivi M. Sall. "Cela pourrait éviter les drames que nous suivons en ce moment".
Au même moment, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso effectuait une visite sur l'île italienne de Lampedusa. "L'Union européenne ne peut pas accepter que des milliers de personnes meurent à ses frontières", a-t-il affirmé sur place.
09 oct. 2013
Source : AFP