Le Projet régional de l'Organisation internationale du Travail (OIT) relatif à l'amélioration de la gouvernance de la migration de la main d'œuvre et la protection des droits des travailleurs migrants en Tunisie, au Maroc, en Egypte et en Libye a été lancé mercredi à Rabat.
Ce projet, financé par la Suisse à hauteur de deux millions de dollars, vise à promouvoir la bonne gouvernance de la migration du travail et la protection des droits des travailleurs dans les pays précités en vue d'améliorer les bénéfices pour le développement de la migration de la main d'œuvre, en se basant sur une stratégie de renforcement institutionnel et des interventions de développement des capacités ciblant les institutions gouvernementales et les partenaires sociaux.
Ce projet, dont le mémorandum d'entente en vue de sa mise en œuvre de la composante "Maroc" de ce projet a été signé par le ministre chargé des Marocains Résidant à l'étranger et des affaires de la migration, Anis Birou, et le directeur du Bureau régional de l'OIT pour les pays du Maghreb, Mohamed Ali Ould Sidi Mohamed, ambitionne de fournir aux parties prenantes nationales ayant des connaissances appropriées les capacités et les outils pratiques pour élaborer et mettre en œuvre des politiques et stratégies de migration du travail cohérentes fondées sur les droits sensibles au genre, à travers un processus de consultations hautement participatif avec les partenaires sociaux et les organisations de la société civile.
Le projet vise aussi de soutenir le renforcement des législations et pratiques nationales en matière de migration de la main-d'œuvre et la protection des travailleurs migrants en s'appuyant sur les instruments internationaux pertinents.
Il appuie aussi un dialogue intra-régional sur la mobilité du travail et la protection des travailleurs migrants.
Intervenant à cette occasion, M. Birou a souligné que le projet s'inscrit en droite ligne de la nouvelle politique de la migration lancée par SM le Roi Mohammed VI, qui considère la migration en tant qu'enrichissement de la société et une valeur ajoutée à la civilisation marocaine et à la dynamique économique ainsi qu'une fidélité aux valeurs du Maroc notamment les aspects humains et des droits de l'Homme.
La nouvelle politique migratoire, a-t-il ajouté, contribue un renforcement des relations entre le Maroc et les pays du Sud et du Nord à travail une action commune et en étant convaincu que la responsabilité est partagée et requiert une forte coopération internationale, tout en rappelant que les migrants ont grandement participé au développement des sociétés d'accueil.
La bonne gouvernance suppose l'amélioration du traitement du migrant par le gouvernement mais également par les acteurs de la société, a-t-il estimé, notant que le défis est avant tout humain et demande une mobilisation permanente.
De son côté, M. Ould Sidi Mohamed a indiqué que le Maroc est le pays d'Afrique du Nord qui compte la plus grande proportion de migrants à l'étranger, relevant que les Marocains à l'étranger ont tendance à être employés dans des secteurs peu qualifiés alors que le nombre croissant de jeunes qui émigrent sont très instruits.
La migration des travailleurs marocains, après avoir, pendant longtemps, été focalisée en Europe de l'Ouest, semble de nouveau prendre le chemin vers certains pays arabes, a-t-il dit, soulignant qu'un récent rapport de l'OIT avait relevé l'existence de précarité et de mauvaises conditions de travail dans certains pays d'accueil de la main d'œuvre, surtout la moins qualifiée et qui a tendance à accepter des conditions en-deçà des normes et des standards internationaux.
Pour sa part, l'ambassadeur de Suisse au Maroc, Bertrand Louis, a réitéré le soutien et la volonté de son pays d'accompagner le Maroc dans ses efforts de consolidation des droits des réfugiés et migrants, notant que la Suisse est elle-même pays d'immigration avec presque 23 pc de ses habitants ayant une nationalité étrangère.
La Suisse, a-t-il poursuivi, suit avec beaucoup d'attention et d'intérêt la mise en œuvre de la nouvelle politique migratoire du gouvernement marocain sur le plan institutionnel et législatif ainsi que sur le plan de la régularisation en cours et des programmes d'intégration, saluant au même moment au rapport, présenté par le Maroc en septembre dernier à Genève, sur l'application de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille au Comité des Nations unies en charge du suivi de l'application de cette Convention.
De son côté, le secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik, a estimé que dans une allocution lue en son nom, que ce projet visant l'amélioration de la gouvernance de la migration de la main d'œuvre et la protection des droits des travailleurs migrants a donné une large définition à la gouvernance comprenant la transparence, l'efficacité et le respect des droits de l'Homme et l'Etat de droit, en plus de la bonne gouvernance économique, financière et institutionnelle.
Ce projet, a-t-il dit, s'inscrit dans le cadre de la nouvelle politique migratoire, que l'Union ambitionne de faire réussir, soulignant qu'une commission élargie a été créée au niveau de la centrale syndicale, chargée de sensibiliser ses adhérents à l'importance et aux défis de cette nouvelle politique migratoire.
4 juin 2014
Source : MAP