Le Maroc a plaidé, mardi au siège des Nations Unies à New York, en faveur d'une initiative baptisée "Alliance africaine pour la migration et le développement" avec pour objectif d'approfondir une "vision africaine commune" sur la migration basée sur les principes du droit international des droits de l'Homme.
Cette "Alliance africaine" a été proposée lors d'une réunion parallèle organisée par le Maroc à la veille d'un Débat de haut niveau de l'Organisation mondiale sur "Migration internationale et développement" prévu cette semaine (3-4 octobre), et au lendemain du lancement au Maroc de l'initiative du Roi Mohammed VI sur la migration, visant l'élaboration d'une politique globale en la matière, et saluée par les Nations unies et de nombreuses capitales dans le monde.
Intervenant à cette occasion, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saad Dine El Otmani, a souligné que "le Maroc, ayant une tradition profonde d'accueil et étant désormais un pays d'origine, de transition et de destination, accorde une attention particulière à la situation des migrants se trouvant sur son sol".
A cet effet, "Sa Majesté le Roi Mohammed VI a lancé l'initiative pour l'élaboration et la mise en place d'une stratégie nationale et d'un plan d'action approprié pour la formulation d'une politique globale en matière d'immigration", a souligné M. El Otmani, précisant que cette initiative "insiste notamment sur la dimension de la protection des droits de l'Homme des immigrants, conformément aux exigences de l'Etat de droit et en accord avec les engagements internationaux du Maroc".
Dans le cadre de la mise en oeuvre des Hautes Orientations Royales, plusieurs réunions interministérielles ont été tenues pour la définition des premières étapes du plan d'action opérationnel du gouvernement, dans la perspective d'établir une nouvelle politique migratoire nationale, humaniste dans sa philosophie, globale dans son contenu, responsable dans sa démarche et pionnière au niveau régional, a ajouté le ministre.
Le Maroc, a-t-il poursuivi, a toujours fait de "l'intégration de la migration dans ses politiques de développement une priorité". De ce fait, a-t-il dit, "le Royaume participe au projet pilote de l'intégration de la migration dans les stratégies nationales de développement lancé dans le cadre de la plateforme pour les partenariats du Forum Mondial sur la migration et le développement".
Le Processus de Rabat a réussi à aborder sur la base d'un esprit de responsabilité partagée la question de la migration et du développement dans l'espace euro-africain, ce qui a été décliné dans la Déclaration de Rabat et le plan d'action adoptées par les ministres africains et européens à l'issue de cette conférence, tenue en juillet 2006.
Ce processus a, en effet, donné un "nouvel élan" à la coopération entre les pays africains et européens, en privilégiant la dimension développement dans la gestion des questions migratoires, avant d'être consolidé avec la 2ème et 3ème conférences euro-africaines sur la migration et le développement (tenues respectivement à Paris en 2008 et à Dakar en 2011) en vue d'un renforcement de la synergie en migration et développement.
C'est dans le cadre du Processus de Rabat, que le Maroc propose "une Alliance Africaine sur la migration et le développement" qui vise, entre autres, la promotion et la protection des droits fondamentaux des migrants et des réfugiés, ainsi que la consolidation de la synergie entre la migration et le développement sur la base de la responsabilité partagée", a fait observer M. El Otmani, pour qui cette Alliance ambitionne également de "renforcer la coordination et la coopération entre les Etats de l'espace euro-africain dans le domaine de la migration et du développement".
Et d'ajouter : "Cette initiative exprime l'engagement du Maroc que ce soit au niveau régional, inter-régional ou global en faveur de la concertation et de l'action commune afin de renforcer les avantages de la migration et ses effets positifs sur le développent".
Le ministre a, de plus, estimé important "alors que nous nous acheminons vers la définition des objectifs de développement pour l'après-2015", que la "problématique des migrations internationales et du développement soit prise en compte dans ce programme de développement, afin de maximaliser ses bénéfices aussi bien pour les migrants que pour les Etats".
Cette manifestation sur "la politique nationale en matière de migration ainsi que sur la promotion d'une Alliance africaine centrée sur la thématique du développement et de la migration, a été marquée par la participation du Président du Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami, du directeur général de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), William Lacy Swing, du Conseiller Spécial pour l'Afrique du SG de l'ONU, Abdelfatah Abdelaziz, le Secrétaire général adjoint aux droits de l'homme de l'ONU, Ivan Simonovic.
Ont également pris part à cette rencontre, plusieurs ambassadeurs accrédités à l'ONU représentant les pays africains et européens et de hauts fonctionnaires des Nations unies et de l'Union européenne, ainsi que l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Mohamed Loulichki.
2 Octobre 2013
Source : MAP