Les apports financiers extérieurs à l'Afrique devraient atteindre un nouveau record de 203,9 milliards de dollars en 2013 contre 186,3 milliards en 2012, sur fond notamment de la reprise des investissements directs étrangers (IDE) et des investissements de portefeuille, selon un rapport sur les perspectives économiques en Afrique pour l'année 2013.
La part de ces apports extérieurs dans le Produit intérieur brut (PIB) du continent ressort à 9,2 pc en 2012 contre 8,3 pc en 2011, et devrait s'établir autour de 9,5 pc en 2013, renouant avec la moyenne de 9,4 pc enregistrée au cours de la dernière décennie, précise ce rapport qui a été présenté lors des travaux précédant les Assemblée annuelles du groupe de la Banque africaine de développement (BAD).
Les IDE, les investissements de portefeuille, l'aide publique au développement (APD) et les transferts des migrants, qui sont les grandes sources d'apports financiers pour les pays africains en plus des recettes fiscales, ont quadruplé depuis 2001, relève le document.
Après trois années consécutives de repli, les IDE vers l'Afrique ont repris en 2012, s'établissant à 49,7 milliards USD contre 42,7 milliards en 2011, soit 2,5 pc du PIB de l'Afrique, un niveau inférieur à la moyenne de 2,9 pc de la décennie précédente, selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI).
Avec 56,5 milliards de dollars attendus en 2013, soit une hausse d'environ 14 pc par rapport à 2012, les IDE devraient frôler leur pic historique de 2008, a avancé le Rapport qui relève que l'Afrique subsaharienne se taillera probablement la part de lion, alors qu'en 2012 c'est l'Afrique du Nord qui en avait absorbé la moitié.
Le document a rappelé que le Maroc aurait, pour la première fois, bénéficié en 2012 d'IDE vers les pays de l'Afrique du Nord supérieurs à 3 milliards USD, signe que les investisseurs accueillent favorablement les réformes mises en Âœuvre et apprécient la stabilité du pays.
Pour leur part, les investissements de portefeuille sont nettement rétablis en 2012 à 20,1 milliards USD, selon les estimations du FMI qui table sur une nouvelle augmentation en 2013 à 26,2 milliards, au-delà du niveau d'avant la crise (22,5 milliards en 2006).
Selon le FMI, la part totale de ces investissements dans le total des IDE à l'Afrique devrait progresser de 40 pc en 2012 à 46 pc en 2013.
Quant aux transferts des migrants, ils ont connu une envolée spectaculaire et occupé la première place à l'APD et aux IDE en 2012, s'établissant à 60,4 milliards USD et devraient atteindre 64 milliards en 2013, constituant ainsi pour de nombreux ménages africains une source de revenu de plus en plus cruciale, explique la même source.
L'aide publique au développement nette devrait s'établir à 57,1 milliards USD en 2013 contre 56,1 milliards en 2012. Ainsi, les volumes d'aide pays programmable (APP) à l'Afrique devraient atteindre 41,9 milliards USD en 2013, selon la dernière enquête sur les plans prospectifs de dépense des donneurs du Comité d'aide au développement (CAD) et de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui prévoit un recul de l'APP à 40,5 milliards USD en 2014 et à 39,6 milliards en 2015.
Pour ce qui est de l'apport des recettes fiscales en Afrique, il a atteint un niveau record en 2011, à 513 milliards USD contre 466 milliards en 2010. Ces performances ont été plombées par le conflit en Libye, où les recettes fiscales tirées à 90 pc du pétrole ont dégringolé à 13,5 milliards USD contre 48,6 milliards en 2010.
Ce rapport a été élaboré conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), le Centre de développement de l'OCDE, le Programme de développement des Nations Unis (PNUD) et la commission économique pour l'Afrique.
Les Assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement, dont l'ouverture officielle est prévue jeudi, constitue une opportunité pour discuter des thématiques de priorité pour le continent relevant des orientations stratégiques de ladite Banque dans les dix ans à venir, les principales problématiques étant la croissance inclusive, la croissance verte et l'emploi des jeunes.
29 mai 2013
Source : MAP