Le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe a réitéré son soutien à l'intégration des migrants par l'entrepreneuriat et l'accès au travail, à travers deux rapports adoptés, mercredi à Strasbourg, dans le cadre de sa 25ème session.
Intitulé "l'intégration par l'exercice d'une activité indépendante: promouvoir l'entrepreneuriat des migrants dans les municipalités européennes", le premier rapport, présenté par le Suédois Henrik Hammar, insiste sur la nécessité d'inclure l'entrepreneuriat des migrants dans les stratégies de développement économique des collectivités et de simplifier les procédures administratives.
Il préconise à ce titre la création d'associations d'entrepreneurs migrants, la participation de ces derniers aux affaires locales, la fourniture d'une assistance spécifique aux entrepreneurs migrants, en particulier pour l'accès aux financements et pour l'amélioration de leurs compétences professionnelles.
Le rapport appelle aussi les gouvernements nationaux et les institutions européennes à reconnaître l'importance de l'entrepreneuriat des migrants pour l'intégration et le développement économique, à adapter leurs cadres réglementaires et structurels, à faciliter l'accès au micro-financement et à soutenir l'action locale en faveur de l'entrepreneuriat des migrants.
Portant sur "l'accès des migrants au marché du travail régional", le second rapport, présenté par l'Irlandaise Deirdre, met en évidence la présence des populations migrantes dans l'espace européen, en rapportant qu'en 2011, l'Union européenne comptait, à elle seule, 33,3 millions de résidents étrangers (6,6 pc de sa population totale), dont la majorité (20,5 millions) vient de pays tiers (4,4 pc de la population totale).
Selon le rapport, environ 80 pc des ressortissants de pays tiers présents dans l'Union européenne sont en âge de travailler (15-64 ans) et constituent un important vivier de main-d'œuvre. Durant la période qui a précédé la crise économique, entre 2000 et 2007, les ressortissants de pays tiers ont contribué pour un quart à l'augmentation globale de l'emploi, rappelle le rapport.
Pourtant, ce capital humain reste largement sous-exploité, surtout en raison de la non-reconnaissance des diplômes étrangers, de la complexité des procédures permettant d'obtenir un permis de travail et de diverses pratiques discriminatoires.
Le rapport souligne, d'autre part, les compétences étendues dont disposent les pouvoirs régionaux dans de nombreux pays d'Europe en matière d'emploi et d'accès aux marchés du travail et appelle en particulier les autorités nationales à mettre en œuvre des mesures législatives de non-discrimination en matière d'emploi, en facilitant l'évaluation des qualifications et des procédures d'obtention du permis de travail.
30 oct 2013
Source : MAP