Un décret publié au J.O. du 27 août retire aux étudiants étrangers non communautaires la possibilité de passer les concours de l'enseignement privé. Jusqu'à présent, ces étudiants étaient autorisés à passer le Cafep et le Caer s'ils disposaient des diplômes leur permettant d'y accéder.
Un "ajustement technique" pour le ministère de l'Education nationale
Une publication qui met en difficulté de nombreux étudiants qui s'étaient inscrits aux prochaines sessions et découvrent qu'ils ne pourront finalement pas être candidats. Dans Mediapart, une enseignante-chercheuse de l'université Paris 7 s'insurge contre une telle situation : "Nous avons six étudiants sur vingt-quatre qui sont exclus par ce décret dans la premier année du master enseignement. Dans certaines disciplines, comme en chinois, ils sont près du quart de l'effectif. Qu'est-ce qu'on fait avec eux ? Qu'est-ce qu'on leur dit ?"
Selon le ministère de l'Education nationale, interrogé par Mediapart, il s'agirait d'un simple "ajustement technique" visant à aligner les conditions de recrutement de l'enseignement privé avec celles du public. Il ajoute qu'entre "zéro et un étudiant" par an est concerné par cette mesure. Une affirmation que semblent contredire les propos de l'enseignante citée.
L'obtention du titre de séjour en question
Dans l'argumentaire du décret sont en outre mises en avant les "difficultés lourdes" générées par le recrutement des étudiants étrangers : "incertitude quant à l'obtention d'un titre de séjour ; durée limitée du titre de séjour détenu".
Pour certains membres du CSE, cette interdiction découlerait d'un lobbying de l'enseignement catholique, qui souhaite éviter tout problème lié au titre de séjour, puisque l'obtention du concours n'est pas synonyme de régularisation automatique. "Les responsables de l'enseignement catholique disent qu'ils ne veulent pas de problèmes avec ces histoires de papiers", affirme notamment Michèle Dupré, représentante de la CGT, qui a rejeté le texte au CSE.
01.10.2013
Source : vousnousils.