Les nouveaux immigrants en Suède ne peuvent refuser une offre d'emploi sous peine de subir des pénalités financières, a souligné lundi le ministre suédois de l'intégration, Erik Ullenhag, en dévoilant des modifications à un programme visant à faciliter l'accès des immigrants au marché du travail.
"L'idée est que si il y a un travail à plein temps qui vous attend là-bas, vous devriez être prêt à se déplacer", a déclaré le ministre aux journalistes.
La proposition du ministre vise à mettre à jour la réforme mise en place par le gouvernement en décembre 2010 afin de faciliter l'intégration des immigrants dans la société suédoise et qui a donné à l'Agence nationale suédoise de l'emploi (Arbetsf?rmedlingen) un rôle plus central dans le processus.
Dans le système actuel, les demandeurs d'emploi sont payés 308 couronnes suédoises (48 dollars) par jour comme compensation alors qu'ils tentent de trouver du travail grâce à des mesures ciblées d'aide à l'emploi, ou sont inscrits dans des cours d'apprentissage de la langue suédoise ou des cours d'orientation sociétale au cours de leurs deux premières années en Suède.
Selon Ullenhag, environ 22.000 immigrés sont actuellement inscrits dans les différentes étapes du système de réforme, dont une majorité impliquée dans un processus de recherche d'emploi ou de formation professionnelle.
"C'est un peu étrange que nous n'avons pas été en mesure d'imposer des exigences pour accepter un emploi qui s'offre à vous. Si vous êtes un nouvel immigré et vous ne prenez pas des cours de suédois vous pouvez voir vos prestations réduites, mais ce n'est pas le cas si vous refusez un emploi", a-t-il déclaré.
Tant l'agence pour l'emploi et l'Agence suédoise pour la gestion publique (Statskontoret) ont indiqué lors de l'examen de cette réforme que des sanctions devraient être imposées aux participants qui refusent de prendre un emploi.
La situation actuelle constitue "un obstacle à la réalisation des grands objectifs de la réforme, à savoir un accès plus rapide au marché du travail et des incitations plus fortes à rechercher un travail activement", avait souligné l'agence de la gestion publique dans un rapport rendu public en juin 2012.
Selon les modifications proposées par Ullenhag, les personnes qui refusent un emploi sans fournir de motifs suffisants vont perdre leur droit aux prestations prévues par la réforme, bien que des exceptions soient prévues pour ceux qui sont inscrits dans des programmes de formation professionnelle ou éducatifs.
D'autres exceptions à la nouvelle exigence comprennent les situations où un candidat avec une famille se voit offrir un emploi temporaire qui exigerait une délocalisation, a ajouté le ministre, soulignant toutefois que ces exceptions seront évaluées au cas par cas.
La proposition du ministre ambitionne d'harmoniser les règles qui s'appliquent aux nouveaux immigrants à celles qui s'appliquent à d'autres demandeurs d'emploi, selon la presse locale.
Alors que la situation des demandeurs d'emploi nés à l'étranger s'est améliorée en Suède depuis 2006, il y a encore beaucoup de travail à faire, selon Ullenhag.
En cas d'adoption, ces nouvelles propositions entreront en vigueur en juillet 2014.
22 oct 2013
Source : MAP