Nombre de procédures et lois sur l'immigration que le gouvernement néerlandais a appliquées ou qui sont en cours d'application "affectent profondément" la situation des Marocains résidant dans ce pays et "constituent une violation des accords" conclus entre le Maroc et les Pays-Bas, ont souligné des militants des droits de l'Homme lors d'une table-ronde tenue lundi à Rabat.
Les participants ont dénoncé, lors de cette rencontre, organisée par le Centre euro-méditerranéen migration et développement en partenariat avec l'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH), les décisions de l'exécutif néerlandais obligeant les immigrés à déclarer leurs propriétés immobilières et leurs comptes bancaires dans leurs pays d'origine ainsi que celles portant sur l'octroi des allocations sociales et la suspension de l'enseignement de la langue et de la culture d'origine aux enfants.
Intervenant à cette occasion, le président du Centre, Abdou Menebhi, a précisé que les procédures fiscales que le gouvernement néerlandais envisage de mettre en œuvre, à partir de l'exercice prochain, menacent la communauté marocaine résidant au pays d'une double imposition et impactent négativement sa situation sociale et financière.
Il a également dénoncé le fait que le gouvernement hollandais tente d'établir un lien entre l'accès aux allocations sociales et la détention de propriétés et de comptes bancaires dans le pays d'origine ou dans un autre pays, notant que ces mesures ont déjà provoqué une grande inquiétude chez les immigrés en provenance notamment du Maroc et de la Turquie.
M. Menebhi a, d'autre part, plaidé pour la reprise de l'enseignement de la langue arabe et de la culture d'origine aux enfants de la communauté marocaine résidant aux Pays-Bas, suspendu depuis 2004, soulignant que le tribunal de La Haye pourrait prononcer, au cours de ce mois, une décision à cet égard.
De son côté, le président de l'OMDH, Mohamed Nechnach, a fait savoir que les immigrants représentent la première catégorie menacée par les répercussions des crises économiques et financières, ajoutant que la résolution des difficultés vécues par la communauté marocaine à l'étranger relève de la responsabilité partagée des différents parties concernées.
Les autres interventions ont porté sur les implications de certaines mesures initiées par le gouvernement néerlandais dont l'interdiction du transfert des allocations sociales en dehors des frontières de l'Union européenne, l'échange de renseignements fiscaux entre le Maroc et les Pays-Bas et l'annulation de la couverture de l'assurance-maladie hors de l'Europe, insistant sur la nécessité d'intensifier les efforts sur les plans juridique, associatif et institutionnel afin de protéger les acquis de la communauté marocaine résidant aux Pays-Bas.
04 nov. 2013
Source : MAP