Le Premier ministre maltais Joseph Muscat a plaidé jeudi, lors d'une rencontre avec des responsables européens et libyens, pour une approche régionale de la politique d'immigration, face à l'afflux de migrants africains qui arrivent dans la petite île méditerranéenne.
En début de semaine, la Cour européenne des droits de l'homme a empêché les autorités maltaises de rapatrier de force par avion des migrants illégaux, estimant qu'une telle mesure violait le droit fondamental de ces migrants à demander asile ou protection.
Après une réunion avec le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et le vice-Premier ministre libyen Sadik Abdelkarim Abdoulrahman Kreim, Joseph Muscat a affirmé que son pays était prêt à utiliser son veto sur certains dossiers européens - il n'a pas précisé lesquels - pour forcer l'UE à faire preuve de solidarité et à ne pas laisser les Maltais affronter seuls ce problème.
"Une approche régionale est indispensable et nous devons prendre ce problème à la source. La Libye ne doit pas être vue comme une partie du problème mais comme une partie de la solution", a estimé le chef du gouvernement maltais, qui s'est dit encouragé par l'attitude de Tripoli.
Van Rompuy, pour sa part, a affirmé que l'Union entendait les inquiétudes de Malte et a reconnu que la solidarité européenne ne devait pas se limiter à une aide financière.
Lors de la semaine écoulée, 600 migrants, beaucoup venant d'Erythrée et de Somalie, sont arrivés à Malte. L'an dernier, ils avaient été au total 2.000 à rejoindre l'île.
Joseph Muscat s'entretiendra lundi prochain avec le président du Conseil italien Enrico Letta.
Bureau de La Valette, Guy Kerivel pour le service français
11-07-2013
Source : Le Nouvel Observateur