Le Parlement européen a donné jeudi son aval à la mise en place en décembre d'EUROSUR, un système de surveillance des frontières de l'UE avec les pays de la Méditerranée destiné à prévenir les mouvements de migrants.
"Ce vote du Parlement européen ouvre la voie à l'entrée en opération d'EUROSUR pour la fin de l'année", a commenté la commissaire européenne en charge de la Sécurité, Cecilia Malmström, dans un communiqué.
Le projet a été avalisé par 479 voix contre 101 et 20 abstentions.
Mme Malmström a insisté sur l'aspect "prévention" de ce système. EUROSUR doit permettre "d'éviter des tragédies" comme celle qui vient de se produire à Lampedusa, où plus de 300 personnes ont péri dans le naufrage de leur bateau, a-t-elle déclaré. "Les Etats de l'UE doivent se montrer solidaires des migrants et des pays qui doivent faire face à des flux migratoires grandissants", a-t-elle insisté.
Le chef du gouvernement italien, Enrico Letta, a demandé que les problèmes posés par les flux de migrants et de réfugiés soient discutés lors du prochain sommet des dirigeants de l'UE, les 24 et 25 octobre à Bruxelles.
"Cela va coûter de l'argent", a averti Mme Malmström. "Les Etats vont devoir donner des moyens".
L'eurodéputé conservateur Dominique Riquet, membre de la commission des budgets, a évoqué un budget annuel de 35 millions d'euros pour EUROSUR, dont 19 prélevés sur le budget de Frontex, l'agence de surveillance des frontières européennes.
EUROSUR devrait "dans un premier temps se limiter à la Méditerranée, à l'Atlantique Sud pour les îles Canaries et à la mer Noire, et se concentrer sur la sécurité intérieure, en mettant en relation les autorités chargées du contrôle aux frontières et les autres autorités intervenant dans la sécurité du domaine maritime", a précisé la Commission européenne.
"Ultérieurement, ce réseau intégré de systèmes de signalement et de surveillance pourrait être élargi à l'ensemble du domaine maritime de l'UE, pour couvrir non seulement des aspects frontaliers, mais aussi toutes les activités maritimes, telles que la sécurité maritime, la protection de l'environnement marin, le contrôle de la pêche et l'application de la réglementation".
Ce système permettra de "mesurer la capacité des autorités à détecter les mouvements transfrontaliers" et "d'accroître la capacité de réaction de leurs services répressifs", explique la Commission.
EUROSUR permettra notamment de "déterminer le laps de temps nécessaire pour obtenir le contrôle d'un mouvement transfrontalier ainsi que le temps et les moyens nécessaires pour réagir d'une manière appropriée à des circonstances inhabituelles".
10 oct 2013
Source : AFP