lundi 25 novembre 2024 00:03

Mohamed Sebbar plaide pour une nouvelle politique publique qui prend en compte les droits de l'homme dans la gestion de la migration

Le secrétaire général du Conseil national des Droits de l'Homme (CNDH), Mohamed Sebbar, a appelé à la mise en oeuvre d'une nouvelle politique publique qui prend en considération la dimension des droits de l'Homme dans la gestion de la question de l'immigration.

M. Sebbar, qui était mardi soir l'invité du JT de la chaine 2M, a relevé une haute volonté politique dans la teneur du communiqué du Cabinet royal concernant la question et dans les orientations royales exprimées lors la séance de travail présidée par SM le Roi Mohammed VI sur la problématique de l'immigration.

"Il s'agit d'un véritable problème auquel font face plusieurs pays, dont le Maroc. Son traitement passera nécessairement par la mise en oeuvre d'une nouvelle politique publique qui prend en compte la dimension des droits de l'Homme", a précisé le secrétaire général du CNDH.
Le Conseil considère que les "droits des migrants font partie intégrante des droits de l'Homme" et que "le Maroc doit préserver les droits de tous les citoyens et citoyennes ainsi que les étrangers résidant sur son sol", a relevé M. Sebbar, notant que la solution du problème nécessite la conjonction des efforts de tous les intervenants.

Le Maroc, a insisté M. Sebbar, n'est plus uniquement une terre d'accueil de migrants africains, bien que majoritaires, mais reçoit aussi des ressortissants du continent asiatique, notamment des Philippines, de Chine et du Népal, dans le cadre de la mondialisation et des flux migratoires.

Le secrétaire général du CNDH a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de lutter contre les stéréotypes liés à l'immigration qui tendent à imputer les crises économiques et financières à la présence des immigrés, notamment au cours des campagnes électorales dans les pays européens.
"Il est impossible de limiter la libre circulation des personnes qui cherchent une source de revenu par la mise en place de politiques et de mesures draconiennes", a-t-il souligné.

Le Maroc, qui compte, lui aussi, des ressortissants établis en Europe, dans le Golfe et en Amérique, veut préserver leur droits, a noté M. Sebbar, relevant que "l'on ne peut pas défendre les droits de notre communauté établie à l'étranger et faire la sourde oreille aux droits des immigrés qui se trouvent sur notre sol".

Reconnaissant l'existence de contraintes à ce propos, le secrétaire général du CNDH a appelé à faire face par tous les moyens possibles aux obstacles, notamment à travers la sensibilisation des pays voisins et de l'Union européenne qui font face aux mêmes problématiques en vue de financer des projets qui contribuent à l'intégration des immigrés établis au Maroc.

Après avoir établi un diagnostic de la situation actuelle, le Conseil a présenté des recommandations concernant tous les intervenants, et qui portent notamment sur l'amendement de certaines lois, dont le code pénal et le code du travail, ainsi que d'autres textes ayant trait aux entrepreneurs, à la presse et aux médias, et les syndicats, a-t-il dit.

Il a, par la même, occasion insisté sur la nécessité de trouver des mécanismes et d'élaborer une vision pour mettre en application ces recommandations par le biais d'un dialogue public et une approche participative impliquant l'ensemble des acteurs en vue de dépasser certains dysfonctionnements marquant la question de l'immigration au Maroc.

11 sept. 2013

Source : MAP

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