lundi 25 novembre 2024 00:15

Mondial-2022 : Le Qatar accusé d'esclavagisme

Selon une enquête publiée par le quotidien britannique The Guardian, des dizaines de travailleurs népalais sont morts sur les chantiers préparatifs de la Coupe du monde 2022, au Qatar, alors que des milliers d'autres subissent des conditions de travail inhumaines.

Alors que le Qatar est en train de construire ses stades pour accueillir la Coupe du monde 2022, une enquête de The Guardian, publiée mercredi, fait déjà beaucoup de bruit. En effet, plusieurs journalistes du quotidien britannique, en charge du dossier Qatar-2022, révèlent l'existence de cas d'esclavagisme sur certains chantiers de l'événement.

Des travailleurs immigrés, souvent venus du Népal, seraient traités de manière inhumaine par des entreprises sous-traitantes qataries. Selon des documents récupérés auprès de l'ambassade du Népal au Qatar, au "moins 44 travailleurs seraient morts entre le 4 juin et le 8 août" sur des chantiers. Plus de la moitié de ces employés seraient morts de crise et d'insuffisance cardiaque, et d'accidents de travail.

Privés d'eau potable par 50 degrés

Ces révélations sont étayées par un reportage vidéo (consultable sur http://www.aufaitmaroc.com/) dans lequel témoignent des travailleurs immigrés de Lusail City, une ville nouvelle qui devrait accueillir la finale du Mondial dans un stade de 90.000 places. Ces travailleurs confient ne pas avoir été payés depuis quatre mois. Les passeports de certains seraient confisqués pour les empêcher de sortir du territoire.

Tous vivent dans des conditions effroyables. Privés d'eau potable, ils travaillent "avec l'estomac vide pendant 24 heures dans le désert. On ne mange qu'avant de dormir", raconte notamment Ram Kumar Mahara. Ces révélations avaient déjà fait l'objet d'un rapport de Human Rights Watch (HRW) en juin 2012.

Le Qatar, qui a grandement besoin de main-d'œuvre pour la construction des infrastructures destinées au Mondial, emploie plus de 90% d'immigrants pour travailler sur les chantiers. L'Etat du Golfe affirmait dernièrement avoir besoin de 1,5 million d'ouvriers supplémentaires pour construire les stades, routes, ports et hôtels exigés par la compétition.

Après l'affaire du "Qatargate" publiée par France-Football au début de l'année, démontrant la véracité des soupçons de corruption autour de la désignation de l'Etat du Golfe par la FIFA, l'éventualité de déplacer la compétition en hiver pour éviter des températures caniculaires et les aveux du président de la FIFA Sepp Blatter sur les motivations politiques de l'attribution de cette Coupe du monde, le Qatar est de plus en plus pointé du doigt.

De plus, la mobilisation internationale remettant en cause l'organisation de ce Mondial, et appelant à un nouveau scrutin, grandit. On peut alors se demander si on jouera bel et bien au football au Qatar en 2022.

27/9/2013

Source : aufait

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