dimanche 24 novembre 2024 21:00

Non, il n'y a pas 28% de musulmans "radicalisés"

Depuis que l’enquête de l’Institut Montaigne, dont le rapport a été rédigé par Hakim El Karoui, « Un islam français est possible » a paru, le 19 septembre, des commentateurs ont proclamé que 28 % de musulmans seraient « radicalisés » en France.

Une mise au point s’impose. Ni le terme de radicalisation ni aucun de ses dérivés n’est employé car il ne s’agit pas d’un concept scientifique rigoureux. « Radicalité » est devenu un mot fourre-tout pour désigner vaguement ce qui est perçu comme une menace non maîtrisée et un label hasardeux des politiques publiques dans un contexte de montée de la violence djihadiste depuis les attentats commis en France par Mohammed Merah en 2012.

Loin d’une logique de stigmatisation, l’enquête identifie les items d’attitudes autoritaires ou conservatrices en montrant leur déconnexion vis-à-vis des pratiques religieuses répandues, telle que la consommation de nourriture halal. A partir de ces résultats, on peut affirmer, données à l’appui, que l’intensification de la religiosité n’est pas associée à un basculement dans l’autoritarisme.

Méthodologie rigoureuse

Là où le débat public interprète, à tort, ces évolutions comme le signe d’une « conquête » de l’islam radical, cette enquête démontre l’indépendance de la religiosité et des attitudes justifiant l’inégalité entre les individus.

Le durcissement des pratiques sociales associées à certaines formes du rapport à l’islam ne constitue pas une différence de degré, mais une différence de nature...Suite

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