dimanche 24 novembre 2024 20:35

Nouvelles vagues de migrants à Malte après les menaces de refoulement, et en Sicile

La marine maltaise a secouru plus d'une centaine de migrants mercredi au lendemain de déclarations du Premier ministre menaçant de renvoyer les clandestins en Libye, tandis que les autorités italiennes en sauvaient aussi plus de 200 au large de leurs côtes.

Au total 124 migrants, embarqués sur deux bateaux pneumatiques ont été secourus alors que leurs embarcations se trouvaient en détresse à une cinquantaine de kilomètres au sud de Malte. Sur le premier bateau transportant 89 personnes dont 20 femmes, cinq migrants ont dû être transportés par hélicoptère à l'hôpital car une femme souffrait d'une fracture et quatre autres migrants étaient gravement déshydratés.

Sur l'autre navire, les migrants étaient au nombre de 39 hommes et une femme.

Les conditions météorologiques favorisent ces nouveaux afflux d'immigrés, le plus souvent en provenance d'Afrique subsaharienne ou de la Corne de l'Afrique, réfugiés en Libye. La semaine dernière, un groupe de 290 personnes est arrivé sur l'île, suivi mardi d'une centaine de migrants.

Le Premier ministre Joseph Muscat a répété mercredi sur l'antenne d'Al-Jazeera ses menaces d'envisager toutes les options y compris un refoulement des migrants même s'il a souligné que Malte respectera ses obligations internationales.

Selon lui, l'Europe doit se réveiller et faire de l'immigration une priorité. Nous ne pouvons pas continuer à faire tout ça tous seuls. Quand on te laisse tout seul, après des années de discussions stériles et de très peu de solidarité, il faut considérer toutes les options, a-t-il dit. Il a déploré que l'Union européenne ait été très rapide pour sauver les banques alors qu'elle devrait agir encore plus vite pour secourir des personnes en mer et sauver des vies.

La veille au soir, les déclarations du Premier ministre sur la possibilité d'un renvoi des migrants en Libye lui avaient valu une mise en garde de la Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures, Cecilia Malmström. La commissaire a souligné l'interdiction pour les pays membres de l'UE de procéder à des refoulements.

Cette polémique est intervenue au lendemain de la visite sur la petite île italienne de Lampedusa du pape François, qui a fustigé l'indifférence du monde face au drame des migrants.

En Sicile également deux embarcations transportant au total 140 immigrés dont plus de 60 mineurs disant venir de Somalie ont accosté à Porto Palo di Capo Passero, à la pointe sud de la principale île.

En outre, deux embarcations transportant environ 200 immigrés ont été sauvées dans le Canal de Sicile à une centaine de milles de Lampedusa et cinq immigrés nord-africains ont été secourus près de Marsala.

Lors de la séance de questions au gouvernement au Parlement italien, le chef du gouvernement Enrico Letta a souligné que l'Italie et l'Europe doivent intervenir ensemble pour faire face à ce grand défi. Il a aussi annoncé que d'ici l'an prochain 8.000 places d'accueil supplémentaires seraient créées dans les centres pour réfugiés en Italie.

Le pape François a effectué un geste extraordinaire à Lampedusa et nous a adressé un message que nous devons intégrer au maximum, a-t-il ajouté.

Beaucoup plus critique, Roberto Maroni, ex-ministre de l'Intérieur et secrétaire du parti régionaliste et anti-immigration de la Ligue du Nord, a déclaré : des centaines et des centaines de personnes sont en train d'arriver à Lampedusa et le gouvernement ne fait rien, a-t-il dénoncé.

Il faut revenir aux refoulements et aux accords bilatéraux, le gouvernement doit se réveiller ou alors nous serons envahis, a-t-il ajouté.

10 juillet 2013

Source : AFP

Google+ Google+