Un élu (UMP) du conseil municipal de Nîmes, en critiquant au nom de la laïcité une publicité commerciale relative au ramadan sur son compte Facebook, a déclenché une polémique ainsi que la colère des représentants du culte musulman.
Laurent Burgoa a posté jeudi sur le réseau social une photo d'une publicité de l'enseigne de grande distribution Carrefour pour le ramadan, qui débute mardi, avec ce commentaire: «Spécial Ramadam (sic) de Carrefour. Notre République est-elle toujours laïque ? Tout fout le camp !!!»
Une publication qui a déclenché la colère du président de l'observatoire des actes islamophobes au Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri. «M. Burgoa a permis à certains racistes ou extrémistes de se défouler sur le réseau social. Ce n'est pas la première fois que l'UMP flirte avec l'extrême droite, et plus on approche des élections municipales, plus le parti va encore flirter avec le Front National (FN)», a affirmé Abdallah Zekri à une correspondante de l'AFP.
Avant d'ajouter : «Je préfère dans ce cas-là que le FN remporte les élections municipales à Nîmes, car au moins je sais qui je dois combattre.» «Ce sont les commentaires qui sont agaçants et qui m'incitent, éventuellement, à porter plainte. J'ai donc chargé mon avocate, Me Aoudia, d'étudier si les déclarations de M. Burgoa constituent un acte islamophobe ou une incitation à la haine raciale pour prendre une décision par la suite», a souligné Abdallah Zekri.
Pour sa part, Laurent Burgoa a expliqué que ce qui l'avait «interpellé dans cette publicité, c'est qu'une enseigne commerciale utilise un moment religieux à des fins commerciales». «Je pense que n'importe quelle religion n'a pas à intervenir dans la société», s'est défendu l'élu nîmois.
L'adjoint au maire en charge de la politique de la ville et aux centre sociaux a assuré qu'il «(se battait) contre le communautarisme et pour la laïcité». «Je ne suis pas du Front National. Il y a eu des propos qui ont été tenus par certaines personnes sur le réseau social que je ne partage pas. Mon seul motif a été de dire que la laïcité est un des socles de notre République. Ne mélangeons pas la vie religieuse et la vie de société. Je respecte tout le monde à condition que ces personnes respectent les règles de la République», a poursuivi Laurent Burgoa, persuadé de ne pas avoir commis un acte raciste. «Il ne faut pas confondre religion et race», a conclu l'élu.
8/7/2013
Source : Libération