La crise économique mondiale n'a pas fait que des dégâts, elle a incité bien des Etats à voir dans leurs diasporas un moteur inestimable de croissance à reconquérir.
Tel est le défi que se fixent les ministres et hauts fonctionnaires de la centaine de pays réunis, ce mardi à Genève, pour la toute première conférence mondiale sur la diaspora, un aboutissement d'un long processus de dialogue sur la migration initié par l'Organisation internationale pour la migration (OIM).
Ce regain d'intérêt pour les communautés établies à l'étranger a valeur de reconnaissance pour l'apport de plus de 240 millions de migrants, perçus aujourd'hui comme un remède, parmi d'autres, aux méfaits de la crise.
Bien que salutaire, l'ambition affichée est grande, voire démesurée. Tant et si bien que les gouvernements eux-mêmes ont reconnu, lors de ce processus de dialogue, à quel point s'avère ardue toute politique visant "à récupérer les migrants dans les circuits économiques nationaux".
Sur un ton plutôt optimiste, le patron de l'OIM, William Lacy Swing suggère d'"ouvrir la voie à une communauté de connaissances et d'intérêts partagés parmi ceux qui pensent que les diasporas peuvent devenir un important moteur de développement".
Il dit espérer que cet événement sans précédent permettra d'améliorer l'enrichissement mutuel en termes d'idées et de pratiques, et de renforcer la collaboration entre les parties prenantes: pouvoirs publics, migrants et société civile.
Le débat est désormais centré sur les pistes à explorer pour mobiliser les diasporas en faveur de la cause du développement du pays d'origine, indique-t-on auprès des organisateurs.
Il y a en effet tendance à ne plus voir dans ces communautés une manne financière seulement, mais aussi et surtout des compétences et des idées qui, valorisées à bon escient, pourraient être dans l'intérêt de tous du point de vue tant économique que socioculturel.
Les conférenciers discutent aussi des voies et possibilités qui s'offrent pour encourager l'investissement du capital des diasporas et maximiser l'utilisation des fonds rapatriés pour des investissements, des échanges commerciaux et des projets de développement durable dans les pays d'origine.
Les systèmes de transfert des compétences et des connaissances, l'implication des membres des diasporas dans les programmes de coopération pour le développement et le rôle des gouvernements, du secteur privé et de la société civile dans cette dynamique sociétale sont également au menu, entre autres thématiques.
Cette conférence ministérielle sur la diaspora est l'opportunité pour le Maroc de présenter sa vision en matière de mobilisation des membres de sa communauté à l'étranger et de leur encouragement pour l'optimisation de leurs investissements directs et de leurs transferts de savoir-faire.
La réflexion en cours sera approfondie à l'occasion du dialogue de haut-niveau sur la migration ion internationale et le développement de l'Assemblée générale des Nations unies, prévu en octobre prochain, ainsi que sur le rôle de la migration dans le programme de développement post-2015.
18 juin 2013
Source : MAP