Au siège de l'ONU, lundi à Genève, le racisme dans le football était au menu d'une journée d'échanges ou plutôt d'une heure d'échanges concrètement. Une rencontre à laquelle a participé Omar Hilale, ambassadeur du Maroc auprès des Nations Unies.
Michel Platini, le président de l'UEFA, a fait savoir lundi que les incidents (racistes) dans les stades n'étaient que "la pointe de l'iceberg" de ce qui se passe dans la société.
Le patron de l'instance du football européen participait à une journée d'échanges sur le racisme dans le football organisée par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme à Genève.
Pour lui, le monde du football ne tolère plus désormais aucune forme de discrimination et peut servir de modèle au reste de la société.
"Je ne suis pas venu pour m'excuser, ou pour excuser le football mais pour présenter le point de vue d'un sport qui a eu le courage de prendre le taureau par les cornes et de faire face au défi que représentait la montée des comportements discriminatoires", a dit Michel Platini.
Des exemples à foison
Injures, cris de singe... Depuis une dizaine d'années, nombre de joueurs principalement africains ont essuyé les vexations de petits groupes de supporteurs. La sortie du terrain de Kevin Prince Boateng, exaspéré d'être insulté lors d'un match amical de l'AC Milan, son équipe d'alors, contre une petite équipe italienne, a incité la Fédération internationale (FIFA) à mettre en place un groupe de réflexion.
L'UEFA, elle-même, a renforcé sa panoplie de sanctions au printemps et six clubs dont l'AC Milan ou le Dinamo Zagreb ont été condamnés depuis le début de la saison à disputer une rencontre de Coupe d'Europe devant des tribunes partiellement ou entièrement vides, le nouveau barème minimum.
"Le football, le sport le plus populaire dans le monde, reflète la société dans laquelle il prospère, ses valeurs, mais aussi, malheureusement, ses préjugés, ses craintes et ses méfiances. C'est parce que le football est aussi populaire que nous pouvons légitimement espérer que l'exemple qu'il se doit de donner aura des retombées positives sur toute la société."
Michel Platini, président de l'UEFA.
William Lenke, le conseiller spécial auprès du secrétaire général des Nations Unies pour le sport, a estimé que "la Fifa et l'UEFA font beaucoup. Vous ne pouvez pas demander à des organisations sportives de faire toujours plus, mais plutôt regarder ce que font les gouvernements très concrètement". La question est de savoir "comment utiliser le sport pour lutter contre le racisme", selon lui.
Des sanctions en dehors des terrains
Pour l'avocat nigérian Osasu Obayiuwana, membre du groupe de réflexion de la FIFA, les instances sportives ont beau exclure les auteurs d'actes racistes des stades, s'ils ne risquent rien en dehors, "le monde du football continuera à lutter contre un problème à l'origine duquel il n'est pas".
L'ambassadeur du Maroc auprès des Nations Unies Omar Hilale a regretté la brièveté de l'intervention : "Cela mérite plus qu'une heure de débat !". Une remarque qui se passe de commentaire.
8/10/2013
Source : aufait avec AFP