dimanche 24 novembre 2024 20:25

Ramadan aux Pays-Bas, la communauté marocaine entre nostalgie du bled et quête de spiritualité

Ramadan est le mois où la nostalgie de la patrie se fait le plus sentir chez les Marocains du monde. Aux Pays-Bas, la communauté marocaine tente de remédier à ce mal du pays en créant, autant qu'elle peut, une ambiance ramadanesque qui ressemble à celle du bled.

Si dans les rues d'Amsterdam rien ne reflète l'avènement du mois de ramadan comme c'est le cas dans les pays musulmans, les Marocains des Pays-Bas et les autres communautés musulmanes ne lésinent pas sur les moyens pour vivre le mois béni avec tout ce qu'il représente sur les plans religieux, culturel et aussi et surtout culinaire.

Dans les souks et supermarchés fréquentés par les Marocains, l'ambiance rappelle un tantinet celle de la patrie : une grande affluence, des étalages bien garnis mais vidés en peu de temps, des délices venant de plusieurs pays arabes et musulmans, dont le Maroc, et une consommation qui dépassent de loin les jours ordinaires.

Dans les quartiers à majorité musulmans d'Amsterdam, les souks et les supermarchés n'ont rien à envier à ceux des pays d'origine : Meloui, Chabakia, toutes sortes de pain, des pâtisseries marocaines, turques et égyptiennes et une multitude de variétés de dattes à l'image de la diversité d'une ville multiculturelle telle qu'Amsterdam, où coexistent 170 nationalités.

"L'ambiance ramadanesque du Maroc n'a pas d'égale mais nous essayons de la vivre en fonction de nos moyens puisqu'on ne peut pas aller au bled en raison des engagements professionnels", a déploré Houda, qui faisait ses courses quotidiennes dans un souk d'Amsterdam.

Nombreux sont les ressortissants marocains qui programment leurs congés pendant ce mois béni pour être parmi les leurs au Maroc, "où le ramadan est plus visible et plus audible avec ses arômes que dégagent les foyers, les pâtisseries et les fours des médinas", confie Abdellah, un commerçant de la place.

"Plus encore, au Maroc vous pouvez rompre le jeune au rythme de l'appel du Muezzin avec tout le charme que cela apporte au ramadan, alors qu'ici vos yeux sont rivés sur une montre muette", regrette non sans nostalgie ce natif d'Ouarzazate.

Et comme ramadan est un mois de bienfaisance et de solidarité, la communauté marocaine, animée par son esprit d'ouverture, tient à ce que leurs compatriotes d'autres origines connaissent les us et coutumes marocaines en ce mois sacré à travers des Iftars collectifs, comme celui organisé en fin de semaine à la mosquée Al Ouma à Amsterdam.

Pour Lahcen Farah, président de l'association des Marocains âgés, à l'origine de cet Iftar, "cette initiative est organisée chaque ramadan pour permettre aux Marocains de se rencontrer, renouer avec l'ambiance ramadanesque du pays et s'échanger à propos de certaines préoccupations de la communauté aux Pays-Bas notamment en ce qui concerne les jeunes, l'intégration et la cohésion sociale dans le cadre du respect de la diversité du pays d'accueil".
Connus également pour leur générosité et leur sens du partage, ils investissent dans des actions de bienfaisance en faveur des nécessiteux notamment les immigrés clandestins, dont des musulmans qui trouvent dans les Iftar organisés par la communauté marocaine une opportunité pour vivre un moment de convivialité familiale en oubliant leur quotidien difficile dans une Europe en crise.

Autre rite auquel les marocains des Pays-Bas restent attachés, du moins ceux qui habitent à côté d'une mosquée, c'est la prière des Tarawih. A peine l'appel à la prière annoncé, des centaines de ressortissants, toutes catégories confondues, prennent d'assaut les mosquées pour accomplir ce rituel ramadanesque.

Une vingtaine d'imam sont arrivés en début de ce mois béni aux Pays-Bas, dépêchés par le ministère des habous et des affaires islamiques pour aider les Marocains de Hollande à accomplir leurs devoirs religieux dans la piété, la dévotion et la spiritualité au même titre que leurs compatriotes dans la mère-patrie.

15 juil. 2013

Source : MAP

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