Des milliers de nationalistes russes ont commencé à défiler lundi à Moscou lors d'une manifestation annuelle contre la présence d'immigrés d'ex-républiques soviétiques, sur fond de tensions après les récentes émeutes provoquées par le meurtre d'un Russe tué par un Azerbaïdjanais.
D'importantes mesures de sécurité ont été prises pour la "Marche russe" autorisée par la mairie pour 15.000 personnes dans le quartier de Lioublino, dans le sud-est de la capitale russe.
Environ 3.000 nationalistes exhibant des drapeaux noir-jaune-blanc -- couleurs de la Russie impériale -- ont commencé à défiler dans une rue délimitée des deux côtés par des barrières métalliques sous étroite surveillance de la police, a constaté une journaliste de l'AFP.
Le chef de file du mouvement "Les Russes", l'ultra-nationaliste Dmitri Demouchkine, figurait parmi les manifestants exhibant des banderoles "Aujourd'hui une mosquée, demain le Jihad", et réclamant l'introduction de mesures destinées à limiter l'arrivée en Russie d'immigrés d'ex-républiques soviétiques du Caucase et d'Asie centrale.
Des manifestations sont prévues dans d'autres villes de Russie, notamment à Saint-Pétersbourg, à l'occasion de cette journée l'Unité du peuple -- jour de la fête nationale en Russie -- instaurée en 2005 par le président Vladimir Poutine avec pour objectif de cimenter l'identité nationale en Russie.
La "Marche russe" à Moscou se déroule dans un contexte de tensions, trois semaines seulement après de violentes émeutes anti-immigrés provoquées par le meurtre d'un jeune Russe tué par un Azerbaïdjanais à Birioulevo, un autre quartier du sud de la capitale.
La police avait ensuite lancé de vastes opérations contre les immigrés en procédant à l'interpellation de plus d'un millier de personnes, après ces émeutes qui témoignent de la montée des sentiments anti-immigrés et ultra-nationalistes en Russie.
Parmi les revendications des manifestants lundi à Moscou figuraient l'introduction d'un régime de visas en Russie pour les immigrés des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale et du Caucase -- idée à laquelle le maire de Moscou Sergueï Sobianine s'est déclaré favorable.
L'opposant Alexeï Navalny, connu aussi pour ses positions nationalistes, a renoncé cette année à participer à la "Marche russe", expliquant sur son blog qu'il ne voulait pas donner au Kremlin l'occasion de le discréditer.
M. Navalny, dont la position de principal opposant à Vladimir Poutine a été renforcée après sa deuxième place à l'élection du maire de Moscou en septembre, a déclaré que cette manifestation ne devait pas être vue comme un rassemblements de personnes faisant le salut nazi --des jeunes gens font en effet régulièrement le salut nazi dans cette manifestation--, la plupart des participants étant "des gens tout à fait normaux".
4 nov. 2013
Source: AFP