Des inondations "exceptionnelles" ont fait 16 morts, un disparu, environ 2.700 sinistrés et d'importants dégâts matériels en Sardaigne, où le chef du gouvernement italien Enrico Letta s'est rendu en début de soirée.
"Notre bilan officiel est pour le moment de 16 personnes tuées identifiées tandis qu'une personne est encore portée disparue", a indiqué à l'AFP en soirée le service de presse de la Protection civile italienne.
Plus tôt dans la journée, le ministre de l'Environnement, Andrea Orlando, avait annoncé 18 morts en se fondant sur des informations incomplètes.
"Environ 2.700 personnes ont dû quitter leur domicile et sont hébergées dans des structures (publiques) ou chez des parents", a-t-il ajouté, soulignant le caractère exceptionnel des orages de la veille.
Selon le directeur de la protection civile départementale, Gianfranco Galaffu, la tempête de lundi a concerné "environ 20.000 personnes".
"Profondément touché par la terrible tragédie qui a frappé la Sardaigne, je demande à tous de prier pour les victimes et plus particulièrement pour les enfants", a écrit le pape François dans un tweet.
Les pompiers ont effectué plus de 600 interventions. Selon Silvio Saffiotti, chef de la brigade pour la Sardaigne, "beaucoup de camions de pompage" sont eux-même bloqués dans des zones inondées.
Plus de mille volontaires et membres du corps forestier aidaient avec près de 300 engins les centaines de secouristes, pompiers, carabiniers et policiers déjà déployés sur les lieux, a déclaré la Protection civile.
Le gouvernement a décrété l'état d'urgence afin de débloquer immédiatement 20 millions d'euros pour la recherche des disparus, "l'aide aux évacués et la remise en service des routes", a annoncé M. Letta, parlant d'"évènement absolument exceptionnel".
M. Letta s'est ensuite rendu à Olbia, ville de Sardaigne où il a présidé une réunion des responsables des secours à l'issue de laquelle il a précisé que les 20 millions d'euros ne représentaient qu'"une première partie" de l'aide de l'Etat.
Cette destination touristique prisée l'été a été presque entièrement inondée. Des centaines d'habitants y sont hébergés dans des hôtels, des salles de sport ou pris en charge par d'autres personnes y résidant.
Les carabiniers ont signalé avoir déjoué cinq tentatives de pillage à Olbia où des personnes s'étaient présentées comme travaillant pour la mairie ou la protection civile afin de pousser des gens à quitter leur domicile.
Certains habitants se sont plaints de ne pas avoir été correctement avertis. "Une alerte avait été émise par la protection civile avec le code +rouge+ de risque maximum", a rétorqué à l'AFP l'ingénieure Paola Pagliara, responsable au sein de cet organisme public des risques hydro-géologiques.
Le phénomène a été, selon elle, "exceptionnel par son ampleur et son extension" puisqu'il a frappé "toute la partie orientale de la Sardaigne pendant 24 heures". Toutefois, Mme Pagliara a rappelé que l'Italie était "touchée chaque année par deux ou trois perturbations de ce genre, des cyclones méditerranéens".
Quant à la prévention de ce type d'évènements, l'ingénieure a relevé que 82% des communes en Italie avaient une zone à risque d'effondrement ou d'inondation. Il faudrait, a-t-elle noté, "beaucoup de ressources, des milliards, pour les interventions structurelles sur les cours d'eau, les versants à risques".
Une nouvelle alerte météo a été émise mardi après-midi concernant la Sardaigne, mais sans que les intempéries attendues soient aussi graves que celles qui ont frappé l'île lundi.
Le nombre des régions frappées par des inondations a doublé en 10 ans, passant de quatre à huit, a noté l'organisation écologiste Legambiente qui a appelé à dépenser davantage pour la prévention.
Dans la seule zone d'Olbia, 13 personnes ont péri, dont trois d'une même famille tuées dans leur voiture par l'effondrement d'un pont routier. A Arzachena, non loin de là, les quatre membres d'une famille brésilienne sont morts noyés dans leur appartement en sous-sol.
19 nov. 2013
Source ; AFP