La Commissaire européenne chargée des Affaires intérieures Cecilia Malmstrím a pressé vendredi 18 pays de l'UE dont la France et l'Allemagne de mettre en oeuvre la législation européenne contre le trafic d'êtres humains sous peine de sanctions.
"Le phénomène est en augmentation, or on arrête de moins en moins les auteurs de cet esclavage moderne", a-t-elle déploré au cours d'un point de presse à Bruxelles.
L'une des causes de l'échec est "la difficulté de définir le crime", a-t-elle souligné. Une autre raison est "la peur des victimes de témoigner, parce qu'elles ne se sentent pas en sécurité".
L'Union européenne s'est dotée d'une législation en 2011 qui rend les crimes liés au trafic d'êtres humains répréhensibles de façon identique dans toutes les juridictions d'Europe.
Mais "9 seulement des 27 membres de l'UE l'avaient transposée à la date du 6 avril 2013, délai imparti pour le faire: République Tchèque, Suède, Estonie, Lituanie, Lettonie, Hongrie, Pologne, Roumanie et Finlande", a-t-elle déploré.
"Quatre autres sont en train de le faire --Royaume Uni, Belgique, Bulgarie et Slovénie--, mais cela ne suffit pas", a-t-elle affirmé. Tous les autres, dont la France, l'Allemagne, L'Italie, l'Espagne et les Pays Bas "sont déjà en retard de deux mois", a-t-elle averti.
Cecilia Malmstrím a annoncé à plusieurs reprises qu'elle "n'hésitera pas à prendre les mesures nécessaires pour s'assurer que cela sera fait".
Plus de 23.600 personnes, dont 68% de femmes et 15% d'enfants, ont été victimes ou sont supposées avoir été victimes de trafic d'êtres humains en Europe entre 2008 et 2010, indique un rapport officiel de la Commission sur ce sujet.
La majorité des personnes victimes du trafic d'êtres humains (62%) sont asservies à des fins sexuelles tandis que 25% sont contraintes au travail forcé. Une majorité des victimes (61%) sont originaires d'Europe et notamment de Bulgarie ou de Roumanie.
31 mai 2013
Source : AFP