Le gouvernement suisse a exhorté aujourd'hui les électeurs à rejeter, lors du référendum prévu le 9 février sur la question, l'idée de quotas d'immigrés issus des pays de l'Union européenne, jugeant que cette mesure nuirait à l'économie et tendrait les relations avec les Vingt-Huit.
L'immigration est une question explosive en Suisse où l'Union démocratique du centre (UDC, extrême droite) explique qu'elle est responsable de la montée de la criminalité, de la hausse des loyers et de transports en commun bondés.
L'initiative de l'UDC "contre l'immigration de masse" vise à amender la Constitution et à fixer des quotas annuels de permis accordés aux étrangers pour travailler en Suisse, où le taux de chômage dépasse tout juste les 3,0%, contre plus de 12% dans les pays de la zone euro.
"Approuver cette initiative menacerait les relations bilatérales nouées de longue date avec l'UE", a dit le chef de la diplomatie de Berne, Didier Burkhalter, lors d'une conférence de presse, en ajoutant que cela remettrait en cause les obligations contractuelles de la Suisse envers les Vingt-Huit.
Son homologue de l'Économie, Johann Schneider-Ammann, s'est invité dans le débat en déclarant : "Les milieux d'affaires suisses éprouveraient des difficultés à recruter le personnel nécessaire et seraient confrontés à de nouveaux obstacles en voulant exporter leurs produits vers les marchés de l'UE".
En novembre, les écologistes d'Ecopop, exploitant le malaise causé par le niveau de population atteint dans le pays, ont rassemblé plus de 120.000 signatures pour exiger une "votation populaire" sur la limitation de l'immigration.
La population suisse a dépassé les huit millions de personnes l'an dernier. A la fin juin 2013, les résidents étrangers permanents étaient 1,9 million. La Suisse, État neutre par excellence, n'appartient pas à l'UE mais sa politique d'immigration repose sur la libre circulation des personnes avec le bloc des Vingt-Huit et sur l'autorisation donnée à un nombre limité de ressortissants de pays non-membres de l'UE à venir chez elle.
Le nombre d'étrangers issus de pays de l'UE et qui vivent dans la Confédération helvétique a augmenté de 4,6% dans l'année allant jusqu'à août pour s'établir à 1,23 million, montrent les statistiques de l'Office fédéral suisse des migrations.
25/11/2013
Source : Le Figaro.fr avec Reuters