lundi 25 novembre 2024 17:57

altHamid Bichri, Bologne, né le 01er Aout 1960 à Oued-Zem, président de l'Union démocratique des associations des Marocains en Italie (UDAMI), responsable des projets relatifs aux mineurs étrangers non accompagnés dans la région Emilia Romagna , co-président de l'ANOLF provinciale (Association nationale outre les frontières), association du syndicat CISL , membre du comité du parti l'ULIVO , diplômé en sciences de l'éducation et de la formation pédagogique, médiateur culturel.

altKamal Rahmouni, Madrid, né à Tétouan, président de ATIME (Asociación de Trabajadores Inmigrantes Marroquies en España), membre du Conseil des ONGs de l'action sociale en Espagne et du Conseil consultatif de la Casa Arabe , vice-président du forum pour l'intégration des immigrés (Ministère de l'emploi espagnol).

altM'Hamed El Ouafrassi, Amsterdam, né en 1960 à Tafensa (Province d'Al Hoceima), président de l'Association des Marocains pour les Droits Humains en Hollande (KMM) de 2003 à 2007. Il a contribué à l'organisation de diverses activités associatives aux Pays-Bas et au Maroc, dans les domaines de la migration, du développement et des droits humains. Ex-militant de l'UNEM il est actuellement, membre du groupe NAP (Nouveau Plan d'Amsterdam), chargé de fournir la municipalité d'Amsterdam en conseil dans le cadre de l'application de la Loi du Soutien Social. Il est diplômé de l'école supérieure d'Amsterdam, et exerce dans le domaine de la santé publique.

altMohamed Anouar Haidour, Madrid, né le 17 octobre 1957 à Tétouan, syndicaliste, Confederación Sindical de Comisiones Obreras (CCOO), spécialisé en immigration et coopération au développement.

altMohamed Kharchich, Madrid, né le 13 septembre 1960 à Tétouan, directeur des affaires islamiques et sociales au Centre Culturel Islamique de Madrid, membre de la Commission Islamique d'Espagne, secrétaire général de la Fédération Espagnole des Entités Religieuses Islamiques (FEERI), président de la Fédération des Associations Musulmanes de Madrid (FECOM), opticien de formation.

altMohammed Moussaoui, Paris, ingénieur, chef de projet génie logiciel, président du Congress mondial (Congrès Mondial des Citoyens d'Origine Marocaine).

altMokhtar Ferdaoussi, Paris, président du CNMF (Conseil national des Marocains de France), syndicaliste (Force Ouvrière), membre de l'ANAEM (Agence nationale d'accueil des étrangers et des migrants) et de l'ACSE (Agence nationale de cohésion sociale et d'égalité de chance), juriste spécialisé en droit des étrangers et droit international privé, juge du travail en France.

altNajib Bencherif  est l’un des fondateurs de la chaine satellitaire « Al Arabiya » où il occupe les fonctions de Directeur des Correspondants et des Bureaux.

De par ses fonctions, Najib est responsable de la supervision quotidienne de plus d’une cinquantaine de correspondants, en plus des équipes de tournage et producteurs déployés sur le terrain, particulièrement dans les points chauds du globe.

altOmar El Mourabet, Paris, né à Fès le 22 aout 1969, ingénieur en informatique et en stratégie marketing , intervenant à l'Institut régional du travail social (IRTS) sur la question de la religion et de la culture d'origine, président de l'association « Maroc Développement », réseau d'associations franco-marocaines et européennes, membre du bureau exécutif de l'association « France Plurielle », membre fondateur du Forum des cadres chrétiens et musulmans (FCCM) .

altRachid Benzine, Trappes, né à Kenitra en 1971, universitaire et chercheur  sur l’herméneutique coranique contemporaine associé à l'Observatoire du religieux à Aix en Provence , chargé de cours au Master « Religion et Sociétés » à l'Institut d'Etudes Politiques à Aix en Provence. Ecrivain, il a notamment publié « Les Nouveaux penseurs de l’Islam » (Tarik / Albin Michel, 2004) et « Nous avons tant de choses à nous dire » en collaboration avec le prêtre Christian Delorme, (Albin Michel, 1998). Il est également directeur de la collection Islam des lumières aux éditions Albin Michel.

altRaphy Marciano, Paris, né le 04 janvier 1948 à Casablanca, directeur du centre communautaire de Paris.

altSidi Mohamed Farssi, Dakar, Docteur d’Etat es-sciences, directeur de l’Ecole Doctorale des Télécommunications de l’Université de Dakar, professeur titulaire à l’école supérieure polytechnique de Dakar , président du Conseil National des Marocains au Sénégal (CNMS) et Directeur du Laboratoire de recherche en Imagerie Médicale et Bio Informatique.

 

altAmina Benlarbi, Oran, née le 02 septembre 1954 à Marrakech, avocate, membre d’Ordine section 12 (Conseils Juridiques). Militante associative, membre de l’Espace Maghrébin (Association Maghrébine), co-fondatrice du Club oranais de la femme, membre de l’Académie artistique des pays Catalans, artiste peintre autodidacte.

altAmina Ennceiri, Paris, secrétaire générale adjointe au Haut conseil à l'intégration, membre au Conseil économique et social, membre de jury ZEP Sciences Po, psychosociologue, chevalier de l’Ordre National du Mérite en 2006.

 

altMina Rhouch, Séville, née à Kenitra, membre fondateur et présidente de la Fondation CIMME (Centre international médical pour migrants et etrangers), médecin de formation et militante associative dans les domaines de la santé, la migration et la mobilité ainsi que le genre et le développement.

altNadia Bouras, Amsterdam, née le 08 novembre 1981 à Amsterdam, universitaire, titulaire d’un PHD en histoire, spécialisée dans les problématiques du genre, de l’immigration marocaine et du transnationalisme aux Pays-Bas, membre du conseil d’administration d’EMCEMO et du Conseil d’administration de Gresen Links Amsterdam (Parti vert gauche).

 

altPaul Dahan, Bruxelles, né à Fès, psychanalyste, directeur du Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM), il a organisé plusieurs expositions et manifestations en Europe et aux Etats-Unis sur le judaïsme marocain.

 

altDriss Ajbali, Strasbourg, né à Casablanca, sociologue, ancien directeur d'un centre social et culturel à Strasbourg, ex-président du Comité d'action en faveur des immigrés en France, chevalier de l'Ordre National du Mérite en 1998, membre du CCDH depuis 2002.

Younes Ajarraï Caen, né à Kénitra le 5 février 1959, enseignant, conférencier, président de l'association culturelle « Trait d'union », directeur artistique du festival « Cultures du Maghreb ».


Madame et Messieurs les ministres,
Monsieur le Conseiller de Sa majesté le Roi Mohamed VI,
Messieurs les présidents des conseils de l'émigration, Mesdames et Messieurs les Directeurs,
Mesdames et Messieurs,

Permettez- moi en premier lieu de vous souhaiter la bienvenue et de vous réitérer nos plus sincères remerciements d'avoir bien voulu répondre à l'invitation du Conseil de la communauté marocaine de l'étranger.
Cette conférence, la première de son genre à notre connaissance au niveau international, constituera, grâce à vos communications et les échanges auxquels elles donneront lieu, une occasion unique de débat et d'échanges sur une problématique finalement peu étudiée sur le plan scientifique et encore peu visible, du moins au niveau mondial, sur le plan politique.

Ainsi, ce n'est qu'au mois de septembre 2008 que s'est tenue, sous présidence française de l'Union européenne , la première rencontre des Européens établis hors de leurs pays d'origine, événement auquel notre Conseil a eu le privilège d'assister en tant qu'observateur, et qui a été pour nous une occasion importante d'information, de prise de contact et une source d'inspiration.

Pourtant, de plus en plus d'Etats mettent en place ce que l'on pourrait appeler des politiques de l'émigration, en essayant par la création de conseils consultatifs, de ministères, d'agences ..., de maintenir et de revivifier les liens avec leurs communautés expatriées, de contribuer à la défense de leurs droits conformément au droit international des droits de l'Homme et notamment la Convention pour la protection de droits des migrants et de leurs familles, et enfin d'amplifier d'une manière ou d'une autre leur participation à la vie politique, économique et culturelle de leurs pays.
Pour quelques pays, notamment les grands pays de l'émigration, il s'agit de politiques établies depuis longtemps comme le démontrent, à titre d'exemples, les expériences espagnole, italienne ou portugaise. Il en est de même pour un pays comme la France où plusieurs institutions se sont succédées depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale.
Mais pour la plupart des pays, les populations nationales vivant à l'étranger ne faisaient pas l'objet d'une attention particulière. Ce n'est désormais plus le cas comme le rappelle le chercheur français Stéphane Dufoix : « à partir des années 1960-1970, affirme-t-il, ces pratiques d'indifférence ou d'abstention à l'égard des expatriés se muèrent progressivement en politiques d'attention ».

Ces politiques actives en direction des communautés expatriées sont probablement la conséquence et le reflet des mutations profondes du phénomène de l'immigration avec, en particulier, la progression significative du nombre de migrants, la mondialisation des flux avec une diversification des trajectoires et des destinations, la montée en puissance des flux sud-sud et le changement du statut de nombre de pays qui ne sont plus seulement des pays émetteurs, mais qui sont aussi et de plus en plus, même si c'est à des degrés variables, des pays de transit et d'installation.
Ces nouvelles politiques reflètent aussi les mutations internes des communautés émigrées.
Engagées dans des processus inéluctables d'enracinement dans les pays de résidence, les communautés émigrées aspirent en même temps à participer d'une manière ou d'une autre à la vie politique, économique et culturelle du pays d'origine.

Au fond, la revendication est celle d'une citoyenneté élargie, renouvelée et qui pourrait s'exercer de manières et à des niveaux différents dans plusieurs espaces politiques. En s'impliquant par leurs remises dans le combat contre la pauvreté, en s'investissant à travers des ONG dans le développement solidaire avec leurs communautés d'origine, en travaillant au transfert des savoirs et des compétences, tout en agissant sur le plan civique dans leurs pays de résidence, les migrants et leurs descendants manifestent un dynamisme civique certain qui peut être une source d'enrichissement pour les deux sociétés.

En effet, si dans certains pays les communautés émigrées peuvent constituer un facteur de polémique et de tensions, elles sont aussi un élément essentiel de rapprochement entre les peuples et les gouvernements et d'approfondissement de la notion même de citoyenneté.
C'est dans ce cadre qu'il faut considérer, nous semble-t-il, la multiplication des conseils de l'émigration et des institutions étatiques dédiées aux populations nationales vivant à l'étranger et le rôle qu'ils peuvent jouer, au moins à un triple niveau.
Composés d'hommes et de femmes qui ont vécu, souvent difficilement l'expérience migratoire, faite parfois de solitude, d'éloignement et de nostalgie de la terre quittée, de migrants qui ont du faire le dur apprentissage de l'intégration dans une société différente, qui peut mieux que ces conseils et institutions se faire l'écho des préoccupations et doléances des communautés expatriées et de défense de leurs droits dans les pays de résidence, constituer un vecteur de participation dans la vie démocratique des pays d'origine et agir aussi pour une prise en compte des souffrances et des droits de tous les migrants, y compris dans leur pays d'origine.

Dans le débat trop souvent passionné à propos des migrations et des mobilités humaines, dans chacune de nos sociétés et au niveau international, nos conseils peuvent jouer un rôle de modération et de rationalisation de ce débat, en maintenant fermement le cap de la fraternité et de la solidarité humaines ainsi qu'une approche fondée sur les droits de l'Homme. C'est en tout état de cause le choix irréversible de notre pays et de notre gouvernement, qui mène, sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi, de vastes chantiers de réformes qui ambitionnent, au Maroc même comme au niveau de l'émigration, une approche participative aussi large que possible et l'élargissement des espaces de concertation et d'implication citoyennes.

Cet effort qui est le nôtre est d'évidence celui dont lequel vous êtes vous aussi engagés. C'est la raison pour laquelle je suis convaincu que de cette conférence donnera lieu à des échanges féconds et à de nouvelles initiatives dont cette réunion n'est que l'amorce.


Je vous remercie de votre attention.

 

Driss El Yazami

 

 

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