SIEL 2024: Plannigramme
Avec quelque 2,4 millions de ressortissants, les Turcs représentent le plus grand groupe de population étrangère établi dans l'UE, suivis par 2 millions de Roumains, premier groupe de citoyens européens vivant dans un autre pays que le leur, a indiqué aujourd'hui Eurostat. Au total, 31,9 million d'étrangers ont été recensés début 2009 dans les 27 pays de l'UE, soit 6,4% de la population européenne totale. Sur ces 31,9 millions d'étrangers, 11,9 millions étaient ressortissants d'un autre Etat de l'UE, selon l'office des statistiques européen.
Les pays accueillant les plus grands contingents d'étrangers sont l'Allemagne (7,2 millions d'étrangers), suivis par l'Espagne (5,7 millions), le Royaume-Uni (4 millions), l'Italie (3,9 millions) et la France (3,7 millions). Mais c'est le Luxembourg qui accueille la plus importante part d'étrangers (44% de sa population), suivi par la Lettonie (18%), contre 8,8% en Allemagne ou 5,8% en France, et moins d'un pourcent en Pologne, Roumanie ou Bulgarie.
Parmi les 19,9 millions d'étrangers originaires de pays extérieurs à l'UE, 7,2 millions venaient d'autres pays d'Europe, 4,9 millions d'Afrique, 4 millions d'Asie et 3,3 millions du continent américain. Outre les Turcs, les plus importants groupes de citoyens non ressortissants de l'UE sont les Marocains (1,8 million) et les Albanais (1 million). Derrière les Roumains, les groupes les plus importants de ressortissants européens vivant dans un autre pays de l'UE que le leur sont les Polonais (1,5 million) et les Italiens (1,3 million).
Source : Le Figaro/AFP
Le Maroc traite avec dextérité politique la question de l'émigration clandestine, a affirmé mardi à Rabat le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri.
Dans un point de presse à l'issue de la réunion du Conseil du gouvernement, le ministre a indiqué que le Maroc n'est le gendarme d'aucun pays, soulignant que le Royaume est un pays souverain d'une civilisation séculaire.
Le Maroc et l'Espagne, deux pays voisins qui aspirent à un partenariat sérieux, positif et constructif, se doivent de chercher les moyens à même d'assurer une gestion commune de la question de l'émigration clandestine, a-t-il ajouté, notant que le Maroc est disposé à coopérer et ne peut assumer à lui seul la gestion de ce dossier.
L'émigration clandestine est une question complexe à dimension géostratégique et géopolitique qui interpelle les pays des deux rives de la Méditerranée, a relevé le ministre.
Source : MAP
Six gouvernements de l’Union européenne et le Canada se sont engagés hier à Paris à améliorer leur coopération pour combattre l’immigration illégale.
Les ministres ou leurs représentants se sont entendus pour travailler à des "procédures accélérées pour les demandes infondées" d’asile et d’immigration, a déclaré le ministre français de l’Immigration Eric Besson, hôte de cette réunion.
"Nous devons parallèlement nouer de nouvelles coopérations dans la lutte contre l’immigration irrégulière", a-t-il ajouté au cours d’une conférence de presse à Paris à l’issue d’un séminaire, dont le but était entre autres de préparer une réunion ministérielle de l’UE, les 13 et 14 septembre à Bruxelles. Outre Eric Besson, son homologue canadien Jason Kenney, le ministre italien de l’Intérieur Roberto Maroni, et des secrétaires d’Etat grec, britannique, allemand et belge, participaient à cette réunion.
Le gouvernement français a été très sévèrement critiqué par des organisations de droits de l’Homme, mais aussi par l’ONU ou l’Eglise catholique, pour avoir mis en œuvre, cet été, des expulsions très médiatiques de Roms vers la Roumanie et la Bulgarie.
En revanche, la Ligue du Nord, le parti de Roberto Maroni, partenaire de la coalition du chef du gouvernement Silvio Berlusconi, a approuvé les décisions françaises.
Le ministre italien a précisé que l’Italie combattait les migrations clandestines en provenance d’Afrique du Nord, et cherchait à limiter l’immigration via des pays du sud de l’Europe et la Turquie.
"La prochaine étape, c’est maintenant de créer un système européen unifié d’un point de vue législatif, de façon à ce que tous les pays aient les mêmes règles et les mêmes normes, afin de mieux affronter ce phénomène qui est significatif", a-t-il dit.
Le Canadien Jason Kenney a assuré de son côté que cette réunion avec des ministres européens avait été "très utile" car "nous faisons face au défi d’un grand nombre de fausses demandes (d’asile) qui posent une menace" au système d’immigration.
Source : Soleil.sn/AFP
Après le choc provoqué par un pamphlet, toutes les formations réclament une réflexion «sans tabous» sur l'intégration.
Un brûlot aura suffi à effacer le mirage «multikulti» créé cet été par l'équipe nationale allemande de football. L'euphorie provoquée par les joueurs d'origine turque, polonaise, ghanéenne ou brésilienne rassemblés sous le maillot de la Mannschaft avait fait oublier à l'Allemagne les ratés de l'intégration. Avec son pamphlet ciblant les immigrés musulmans, Thilo Sarrazin, un haut fonctionnaire de la Bundesbank, a enterré l'enthousiasme multiculturel et ramené l'échec de l'intégration au cœur du débat politique outre-Rhin.
Vilipendé par l'ensemble de la classe politique, à l'exception des partis néonazis, pour ses théories jugées racistes, Sarrazin semble néanmoins avoir trempé sa plume dans une plaie réelle. Il dénonce le déclin de l'Allemagne, qu'il voit «s'abrutir» sous le poids des immigrés musulmans. Selon un sondage publié ce week-end, 17% des Allemands seraient prêts à voter pour lui s'il créait son propre parti politique. L'Allemagne, qui compte quelque 15,6 millions d'étrangers ou de nationaux d'origine étrangère, dont quelque 4 millions de musulmans, peine à se considérer comme un pays d'immigration. Selon une étude de l'université de Bielefeld, un Allemand sur deux trouve qu'il y a trop d'étrangers dans le pays.
Contrairement à ses voisins européens, l'Allemagne a pourtant été épargnée jusqu'à présent par les mouvements populistes ou islamophobes. L'audience des partis néonazis reste marginale et limitée à l'ex-RDA. Mais si Sarrazin, consacré «héros populaire» en couverture de l'hebdomadaire Der Spiegel , exclut pour l'instant de créer son parti, les formations politiques traditionnelles reconnaissent désormais qu'il a dénoncé de véritables maux… en allant trop loin dans le choix de ses formulations. Il expose «des vérités amères», juge Necla Kelek, une sociologue réputée d'origine turque.
La polémique renforce les clivages entre ceux, y compris chez les conservateurs, qui voient l'immigration comme une solution à la dépopulation de l'Allemagne et les traditionalistes, plus attachés aux valeurs chrétiennes du pays.
La CDU réclame des sanctions plus dures
Angela Merkel a déclaré dimanche vouloir «parler ouvertement» du problème de la radicalisation de certains jeunes musulmans, «sans être pour autant soupçonnée de xénophobie». Mais lier la violence de certains jeunes dans des quartiers dits difficiles à l'islam est «une erreur», a martelé la chancelière. Elle souhaite qu'à l'avenir il y ait plus d'immigrés dans les services publics, comme «la police ou les offices de protection de la jeunesse».
Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, affirme que les difficultés d'intégration ne concernent que 10 à 15% des immigrés. Son parti, la CDU, n'en réclame pas moins des sanctions plus dures pour les immigrés qui rechignent à faire des efforts d'intégration, notamment ceux qui resquillent aux cours de langue obligatoires. «Si leurs enfants ne sont pas scolarisés, il faut les sanctionner avec des coupes dans les allocations», propose le député conservateur Michael Fuchs. Pour le ministre bavarois de la santé, Markus Söder (CSU), «c'est aux immigrés de s'adapter». «Les crucifix ont leur place dans les salles de classe bavaroises, pas les foulards», affirme-t-il… Dépité, le patron des sociaux-démocrates, Sigmar Gabriel, qui souhaite exclure Sarrazin du SPD, reconnaît que le débat risque de coûter cher à son parti.
Source : Le Figaro
Les chantres de la tolérance peuvent déchanter, Le Maroc vient d'être épinglé sur la question de la discrimination raciale par le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale, Ce comité, composé d'experts internationaux en charge de scruter l'application de la Convention pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale...Suite
Le ministre français de l’Immigration réunit un aréopage d’homologues muets sur le durcissement migratoire de l’été. Muets aussi sur les Roms.
Belle opération de communication pour Eric Besson. Au surlendemain d’une journée de mobilisation qui, samedi, à Paris comme dans plusieurs villes de province, a vu quelque 100 000 personnes manifester contre le durcissement migratoire et sécuritaire ayant marqué l’été en France, le ministre (ex-PS) de l’Immigration de Nicolas Sarkozy est parvenu lundi à s’afficher en compagnie de plusieurs de ses homologues européens et internationaux, sans que ceux-ci n’émettent la moindre critique à l’égard de sa politique. Et alors qu’au même moment, une nouvelle manifestation contre les expulsions de Roms avait lieu devant l’ambassade de France à Bucarest.
Ce "Séminaire ministériel international sur l’asile et la lutte contre l’immigration irrégulière" a réuni à Paris sept pays qui, a rappelé Eric Besson, "reçoivent à eux seuls 50% de la demande d’asile mondiale". Outre la Commission européenne, étaient représentés, aux côtés de la France (premier pays européen et deuxième mondial pour le nombre de demandes d’asile) l’Allemagne, la Belgique, le Canada, la Grèce, l’Italie et le Royaume-Uni. Les participants à ce sommet étaient convenus de n’y évoquer "aucune situation nationale particulière", seuls les "enjeux généraux du pacte européen sur l’immigration et l’asile" étant à l’ordre du jour.
Devant un tel parterre international, Eric Besson n’en a pas moins profité pour répéter ce qui a été son argumentation ces dernières semaines. A savoir que la France ne se distingue pas du reste de l’Europe, puisqu’elle ne procède "pas à des expulsions collectives" de Roms. Mais à "des retours exclusivement volontaires", se déroulant "dans le respect scrupuleux du droit communautaire et des principes républicains". Aucun de ses invités n’a objecté. Tout au plus, le représentant de la Belgique (qui préside l’Union) a-t-il un peu plus insisté que ses homologues sur la nécessité d’une politique certes "responsable", mais aussi "solidaire".
Plus révélatrice de l’existence, tout de même, d’un certain malaise, a sans doute été la décision de la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, Cecilia Malmström, de ne pas prendre part à la conférence de presse qui a suivi ces échanges ministériels — la Commission ayant récemment dit ses réserves sur le sort réservé aux Roms par la France. Eric Besson ne s’est pas étendu sur cette absence. Tout comme il n’a pas eu l’air de se chagriner du fait que, parmi ses hôtes, hormis les ministres canadien et italien, ne figuraient que de simples secrétaires d’Etat ou ministres délégués.
S’ils s’en sont tenus à de confortables généralités, tous les participants au sommet de Paris ont insisté sur la grande utilité de ce type de réunion informelle, qui permet les échanges entre pays confrontés aux mêmes problèmes. Tous aussi ont dit "l’urgence de coordonner plus étroitement", en Europe et au-delà, les pratiques nationales en matière d’immigration et d’asile. Enfin, "pour élargir cette approche coordonnée aux dix pays principaux de destination de la demande mondiale d’asile", les ministres sont tombés d’accord pour créer "un groupe des dix" : sorte de G10 informel qui, une fois par an, réunirait les ministres de l’Immigration de ces dix Etats.
Source : Lalibre.be
Le mouvement régionaliste d'extrême droite Alsace d'Abord a déposé plainte à Strasbourg pour "discrimination" suite à la décision de la chaîne de restauration rapide Quick d'augmenter le nombre de ses établissements entièrement halal, a annoncé lundi son président.
"Ces restaurants étaient des lieux d'accueil, de mixité, et voilà qu'on change les règles et on réserve de fait ces établissements à la population musulmane", a dénoncé Jacques Cordonnier lors d'une conférence de presse.
"J'ai pensé qu'il était important d'alerter le procureur de la République sur le projet de Quick. Quand on lit l'article 225-1 du Code pénal, on se rend compte que le délit de discrimination à raison d'une appartenance religieuse est clairement caractérisé", a-t-il fait valoir.
La plainte a été déposée vendredi, a précisé le responsable du mouvement régionaliste, qui revendique 300 adhérents et a obtenu 4,98% des voix aux dernières élections régionales. "Nous avons également saisi la Halde", la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité, a ajouté M. Cordonnier.
Le parquet de Strasbourg a indiqué ne pas avoir encore reçu la plainte.
L'enseigne de restauration rapide Quick a annoncé la semaine dernière qu'elle étendait de 8 à 22 le nombre de ses restaurants ne proposant que de la viande halal. Sur les 14 nouveaux établissements halal, deux sont situés en Alsace.
La municipalité (PS) de Strasbourg avait dans un premier temps estimé cette nouveauté de Quick "inopportune", avant d'afficher une position plus neutre, soulignant qu'il s'agissait d'une initiative privée.
M. Cordonnier, qui assure ne pas avoir "de démarche critique systématique vis-à-vis de l'islam", a fustigé de son côté une décision prise "pour des raisons purement mercantiles" et qui va selon lui contribuer "à ghettoïser encore plus les quartiers" à forte population musulmane.
Il dénonce en particulier le fait que le client qui se rend dans les restaurants halal "participe, qu'il le veuille ou non, au financement de certaines organisations musulmanes qui délivrent les certifications de l'abattage halal".
Source : La Croix/AFP
Même s’ils ne présentent pas leur plus fière allure ces derniers temps, les Lions de l’Atlas semblent encore disposer d’un potentiel de séduction, surtout auprès de certains binationaux qui se disent prêts à en porter les couleurs. Ainsi après El Arabi, et en attendant Carcela, d’autres nouveaux Marocains résidant à l’étrange pourraient intégrer la sélection dans les années à venir.
Il faut croire que les nominations de Pim Verbeek et Eric Gerets pourraient à la longue, apporter plus que des résultats sportifs aux Lions de l’Atlas. Il se trouve que ces deux hommes, respectivement originaires des Pays-Bas et de Belgique, pourraient aider le Royaume à rallier de jeunes binationaux de ces pays à la bannière marocaine.
Les manœuvres dans ce sens semblent déjà bien engagées, puisqu’il semblerait que Gerets ait réussi à convaincre le Maroco-Belge du Standard Liège, Mehdi Carcela d’opter pour les Lions de l’Atlas, même si pour le moment rien n’a été confirmé.
De son côté, le Néerlandais Pim Verbeek, nouveau directeur technique national, aurait prospecté du côté des Pays-Bas. Selon la presse locale, Verbeek se serait penché sur les cas de trois jeunes issus du centre de formation du PSV Eindhoven, d’où est issu Ibrahim Afellay. Les joueurs en question se nomment Imad Najah, Younes Mokhtar, et Zakaria Labyad.
Le technicien néerlandais aurait proposé à ces jeunes joueurs d’intégrer la sélection olympique, en vue des Jeux Olympiques de Londres en 2012. Une proposition qui semble avoir eu un écho favorable. En effet, les deux premiers auraient donné leur accord, et le troisième serait hésitant. « Mon cœur bat pour le moment à la fois pour les Pays-Bas et le Maroc » aurait ainsi déclaré Labyad, qui est déjà international chez les moins de 19 ans néerlandais.
En plus de ces jeunes joueurs, Verbeek aurait aussi approché Ismail Aissati et Nordin Amrabat, tous deux ayant fait leurs armes dans les sélections de jeunes des Pays-Bas. Les deux joueurs se seraient également montrés réceptifs, et pourraient recevoir des convocations pour les prochaines joutes des Lions de l’Atlas. Ces renforts, à ajouter aux présences dans le noyau actuel de Mounir El Hamdaoui, Mbark Boussoufa et peut-être bientôt Mehdi Carcela, font prendre à la bande à Chamakh un sérieux accent néerlandais.
Source : Yabiladi
Le Maroc participe à la dixième édition du Festival édition Madrid des nouveaux créateurs (FEM). Les galeries Shart, 121, l’Institut national des Beaux arts de Tétouan et l’Appartement 22 seront de la partie à la nuit blanche pour fêter le 10e anniversaire du FEM organisé par la Fondation Témas de Arté du 8 au 12 septembre prochain. Sur la place Sanchez Bustillo face au prestigieux Musée Reina Sofia seront présentés à cette occasion les œuvres vidéos de Lamia Naji «I Love Cat » et « Gigabytes de Piedra » de Diego Moya. Les deux œuvres représentent la galerie Shart. La première œuvre est un travail réalisé par la photographe en 2003 et traite de la quête de soi à travers une série d’images réalisées dans les nuits nocturnes de Madrid où toute une génération de clubbers ont célébré une nouvelle ère éphémère musicale. La seconde œuvre est signée Diego Moya. Elle a été filmée à Asilah en 2009. C’est une vidéo où les analogies entre l’homme et la pierre sont démontrées par juxtaposition d’empreintes de roches érodées et de photographies prises par Célia Sanchez. Ce travail était au centre d’une exposition itinérante dans les Instituts Cervantès au Maroc et en Espagne. Mohamed El Baz va, quant à lui, représenter la galerie 21. Son œuvre vidéo est une promenade. Plusieurs éléments de son quotidien prennent feu, des journaux, des vêtements, des jouets. «Comme un sacrifice sans cesse remis en scène, je tente de répondre à la violence environnante » explique l’artiste. Mohamed El Baz a réalisé depuis 1993 un projet intitulé « Bricoler l’incurable ». Toutes les manifestations auxquelles il a pris part sont considérées comme dès détails de ce vaste projet. Chaque exposition est, dés lors, un fragment de cet ensemble, les « détails de ce vaste projet se retrouvent d’un lieu à l’autre et s’adaptent à chaque nouveau contexte. La présence marocaine à cet événement regroupée autour du concept « Maroc contemporain ». Le commissaire et le président de la Fondation Temas de Arte souligne que de ce projet vont naître des lumières, des couleurs et des sons qui vont émerger du blanc de l’écran pour constituer des histoires ou des représentations produites par l’imaginaire.
Source : Le Soir
Dans le métro déjà, ils discutaient : «Les petits ruisseaux font les grandes rivières…» Arrivés place de la République, au départ du cortège parisien «contre la xénophobie», samedi, Daniel a dit à Michel: «Si on se perd, on se retrouve ici !» L’un a 80 ans l’autre 83. Ça faisait huit ans qu’ils n’avaient pas manifesté. «Nous sommes protestants. On a toujours défendu les minorités. On ne manifeste pas pour la classe ouvrière ou je ne sais quoi : on ne sera pas là mardi, c’est une négociation de syndicats. Mais aujourd’hui, c’est autre chose, c’est les droits de l’homme !»
Hortefeux a sans doute eu tort de mépriser la colère d’une partie de la société civile, en déclarant samedi soir : «Les manifestations de ce jour n’ont rassemblé que quelques dizaines de milliers de personnes. C’est sans aucun doute une déception pour leurs organisateurs.» Les marcheurs étaient pourtant 77 300 en France, selon le ministère de l’Intérieur, près de 150 000 selon les dernières estimations, hier soir, des organisations. En comparaison, en février 1997, la manif «contre la xénophobie» et les lois Debré avait regroupé 100 000 personnes à Paris (33 000 selon la préfecture). «On n’en attendait pas autant, dit Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l’homme. Il n’y avait pourtant pas de gros moyens d’organisation ni de transport.»
Novices. On marchait entre amis, avec poussette, mais sans trop de banderoles. Plus qu’à l’accoutumée, il y avait des novices, comme Géraldine, la trentaine : «C’est mon premier engagement civique. Je n’ai jamais manifesté. A côté de chez moi, il y a des Roms et ils me touchent.» C’était le pari des ONG : des personnes peu militantes, mais outrées par une politique jugée «raciste».
Un avant-goût de la manifestation de demain ? Bien sûr, les militants seront là à nouveau. Et les syndicalistes, qui se sentent «chauffés» par cette première journée. «Les retraites c’est important mais c’est un débat, on est d’accord ou pas, ça se discute… La lutte contre la stigmatisation des Roms et des étrangers, c’est plus que ça, c’est épidermique», dit un jeune juriste. «Beaucoup des manifestants de samedi ont le profil de ceux du 1er mai 2002 lorsque Le Pen est arrivé au second tour [la manifestation avait rassemblé plus d’un million et demi de personnes, ndlr], elles ne se mobiliseront pas de la même manière pour les retraites, reconnaît Dubois. Mais le succès de cette journée est mobilisateur, c’est un indice de la réactivité du mouvement civique.»
«Collusion». Les «colères», les «lassitudes», les «hontes» se rejoignent parfois. «Je proteste contre la politique raciste du gouvernement, les retraites me concernent moins, je n’ai jamais manifesté pour des histoires de gros sous», dit Henri, 72 ans, ethnomusicien à la retraite. Magalie, qui l’accompagne : «Mais la politique économique, ça va avec le reste, c’est un projet de société global !» «C’est vrai qu’il y a cette collusion avec le monde de l’argent, réfléchit Henri. Quand vous voyez Woerth qui ose dire qu’il a été lapidé, alors qu’une jeune Iranienne va réellement l’être… C’est ignoble.»
Source : Libération.fr
Pour les Marocains résidant à l’étranger, pas toujours facile de passer le mois sacré loin du pays. Alors en banlieue parisienne, on trouve le moyen de célébrer le mois sacré comme il se doit : ensemble, en foyer ou entre voisins, pour se sentir un peu moins seul. Reportage
Le Brésil a connu, durant ces dernières années, une affluence importante d'immigrés marocains, qui ont choisi cette destination pour améliorer leur situation et saisir les opportunités économiques et sociales qu'offre ce pays d'Amérique du Sud.
La crise économique, qui a affecté plusieurs pays européens, est l'une des principales causes ayant fait de ce pays sud américain, qui connaît une forte croissance économique, une destination de choix pour certains Marocains.
Selon les témoignages recueillis par la MAP auprès de membres de la communauté marocaine établie au Brésil, plusieurs d'entre eux ont choisi ce pays pour des raisons purement économiques, et s'y sont rendus sur recommandation de proches ou d'amis ayant choisi le Brésil dans l'objectif de tirer profit des nouvelles perspectives économiques et de concrétiser leurs ambitions professionnelles.
Selon les estimations, plus de 1.000 marocains sont établis au Brésil, mais moins de 500, dont certains portent la nationalité brésilienne, sont inscrits auprès des services consulaires de l'ambassade du Royaume à Brasilia.
Près de 90 pc de cette communauté marocaine sont concentrés dans les villes de Rio de Janeiro, Sao Paulo et Curitiba, alors que le reste est réparti sur les villes de Brasilia, Salvador, Manaus et Fortaleza.
La plupart des Marocains de cette nouvelle génération installés au Brésil sont âgés de 30 ans en moyenne. Issus des villes de Fès, Rabat, Salé, Casablanca, Oujda et Berkane, ils exercent dans les secteurs du commerce, de l'industrie ou des services, sans oublier les cadres supérieurs marocains qui travaillent dans les secteurs de l'ingénierie, de l'administration ou encore de l'enseignement supérieur.
Le Brésil connaît également une forte présence des Marocains de confession juive issus pour la plupart des régions du nord du Royaume, notamment des villes de Ksar Kébir, Larache, Tanger et Tétouan. La majorité d'entre eux est actuellement concentrée dans les villes de Rio de Janeiro et Sao Paulo et dans la région de l'Amazonie, dans le nord du Brésil, où ils occupent des postes importants, tant dans les secteurs public que privé.
La situation des Marocains au Brésil, en particulier ceux qui s'y sont installés tout récemment, se trouve toutefois confrontée à certaines contraintes liées essentiellement à la difficulté de la procédure administrative pour l'obtention de la carte de séjour permanente et par conséquent à l'accès au marché de l'emploi, même si, en dehors de cette contrainte administrative, plusieurs d'entre eux affirment ne trouver aucun problème d'intégration au sein de la société brésilienne, eu égard à sa grande ouverture.
Néanmoins, ils déplorent, l'absence d'un cadre associatif efficient et de centres culturels marocains, à la différence d'autres communautés arabes qui bénéficient de clubs et d'associations leur dispensant différentes activités sociales, économiques et culturelles.
Parmi les problèmes rencontrés également par certains Marocains établis au Brésil, figure celui de la langue qui constitue un handicap entravant leur intégration rapide au marché de l'emploi.
Source : MAP
Le commerce des services du Maroc avec le reste du monde a dégagé un excédent estimé à 24,32 milliards de dirhams (MMDH) à fin juillet dernier, contre 25,8 MMDH une année auparavant, selon l'Office des changes.
Les recettes au titre de ces services portant sur les voyages, le transport, les communications et les centres d'appels, ont atteint quelque 58,3 MMDH en hausse de 4,5 pc, alors que les dépenses se sont élevées à 33,9 MMDH en hausse de 13,2 pc, précise l'Office qui vient de publier les indicateurs mensuels des échanges extérieurs du Maroc.
Les recettes voyages se sont élevées à fin juillet dernier à quelque 30,5 MMDH, contre 28,6 MMDH durant la même période de l'année précédente, en progression de 6,9 pc. Pour leur part, les dépenses voyages ont augmenté de 5,7 pc à environ 4,8 MMDH.
La balance voyages fait ainsi ressortir un excédent de 25,7 MMDH contre 24,03 MMDH à fin juillet 2009.
Les recettes générées par les services de transport, de communication et par les centres d'appel se sont établies respectivement à 10,8 MMDH, 3,19 MMDH et à 2,28 MMDH.
Par ailleurs, les recettes Marocains résidant à l’étranger se sont élevées à 30,9 MMDH à fin juillet 2010, contre 28,5 MMDH une année auparavant, en progression de 8,5 pc, souligne la même source.
Source : MAP
A l'issue d'une réunion à l'Élysée, Nicolas Sarkozy a annoncé plusieurs amendements à la loi sur l'immigration. Pour Guy Carcassonne, spécialiste du droit constitutionnel, ces mesures ne sont pas compatibles avec la Constitution.
Le projet de Nicolas Sarkozy d’appliquer la déchéance de la nationalité aux meurtriers des membres des forces de l’ordre et dépositaires de l’autorité est-il constitutionnel ?
- Je pense que le projet est inconstitutionnel, en vertu de l’article 1 de la Constitution, qui "assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion."
Faire une distinction entre les Français d’origine et ceux qui le sont devenus me parait donc incompatible avec la Constitution, d’autant plus que le critère retenu n’est pas la gravité de l’infraction. Par exemple, le sérial killer qui a tué 20 personnes, lui, ne serait pas déchu de la nationalité.
Que penser de l’issue de la réunion d’arbitrage de l’Elysée ?
- Concrètement, ça ne change pas grand grand-chose à ce qui avait été annoncé précédemment. Par contre, le terme"membres des forces de l’ordre et dépositaires de l’autorité publique" est très vague. Cela va plus loin que les policiers et les gendarmes.
Pourquoi avoir fait le choix d’écarter la polygamie, contrairement à ce que souhaitait Brice Hortefeux ?
- Dans ce cas, le même problème constitutionnel que pour les meurtriers des forces de l'ordre se pose. Par ailleurs, il devient difficile de pénaliser la polygamie sans prendre l’adultère dans ses filets.
Interview de Guy Carcassonne, spécialiste du droit constitutionnel,
Source : Nouvelobs
La déchéance de la nationalité française sera applicable aux seuls délinquants d'origine étrangère coupables d'atteinte à la vie d'un membre des forces de l'ordre, a décidé lundi Nicolas Sarkozy.
Le chef de l'Etat, qui rendait ses arbitrages sur la mise en oeuvre du tour de vis sécuritaire annoncé fin juillet, a choisi de ne pas l'étendre au délit de polygamie comme le souhaitait son ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux.
Dans un communiqué, l'Elysée indique seulement que pour la polygamie, "les sanctions pour fraude aux prestations sociales seront renforcées".
Le Premier ministre, François Fillon, comme le ministre de l'Immigration, Eric Besson, avaient estimé que ce délit de polygamie était difficile à qualifier et risquait de ne pas passer l'obstacle du Conseil constitutionnel, dont la jurisprudence ne prévoit une déchéance de la nationalité française que pour des "crimes graves".
"Ce n'est pas ma ligne qui l'a emporté sur celle de Brice Hortefeux", a assuré Eric Besson en marge d'une conférence de presse à Paris. "Il a fait preuve d'un grand volontarisme, ce que je peux comprendre, personne n'a envie de défendre la polygamie. Mais il n'était pas possible juridiquement de prononcer la déchéance pour autant."
"EXAMEN APPROFONDI"
L'Elysée souligne que les dernières dispositions ont été élaborées "dans le respect scrupuleux des principes républicains, de la jurisprudence du Conseil constitutionnel et du droit européen et doivent être mises en oeuvre dans les mêmes principes".
Pour ces raisons, la possibilité de priver de l'accès automatique à la nationalité française des mineurs étrangers condamnés à des peines de prison fera l'objet "d'une mission d'expertise".
"Nous avons décidé que toucher à la nationalité ou au droit du sol méritait un examen extrêmement approfondi", a indiqué Eric Besson.
Pour le ministre de l'Immigration, "ce n'est en rien un recul ni une façon d'enterrer la question. On touche au code de la nationalité, ça suppose un certain nombre de travaux, ça suppose de passer devant le Conseil d'Etat et d'avoir le temps d'entendre tous les points de vue, et cela va être fait dans les prochains jours", a-t-il ajouté.
L'amendement déposé par le gouvernement au projet de loi sur l'immigration qui sera débattu fin septembre à l'Assemblée nationale se contentera de prévoir la possibilité de déchoir de leur nationalité française, "dans un délai de 10 ans après l'accession" à celle-ci, les délinquants "qui portent atteinte à la vie d'une personne dépositaire d'une autorité publique, en particulier les policiers et les gendarmes".
Nicolas Sarkozy avait créé la controverse le 30 juillet à Grenoble, où il s'était rendu après des émeutes marquées par des tirs contre des policiers, en établissant un lien entre délinquance et immigration.
Il avait confirmé à cette occasion sa volonté de démanteler les campements sauvages de Roms, qualifiés de "zones de non droit".
Les expulsions de Roms facilitées
Il a décidé lundi de renforcer les dispositions de la loi sur l'immigration pour faciliter l'expulsion des étrangers en situation irrégulière, "y compris, dans certaines circonstances particulières, des ressortissants de l'Union européenne".
Le communiqué mentionne les cas de "menace pour l'ordre public, en l'absence durable de moyen de subsistance ou d'abus du droit à la libre circulation", soit les principales accusations faites aux Roms venus de Roumanie ou Bulgarie.
Il rappelle les autres mesures annoncées fin juillet par le chef de l'Etat, qui font l'objet d'amendements au projet de loi sur la sécurité intérieure (Loppsi 2) examiné au Sénat à compter de mardi, comme les peines de 30 ans incompressibles pour les assassins de policiers et de gendarmes.
Des voix se sont élevées jusqu'au sein de la majorité pour critiquer ce tour de vis sécuritaire, qui a donné lieu à des surenchères de l'aile droite de l'UMP au cours de l'été.
Dans une interview au Monde daté de mardi, le président UMP du Sénat, Gérard Larcher, s'interroge, après d'autres, sur la nécessité d'étendre les motifs de déchéance de la nationalité.
"Cela me paraît poser de vrais problèmes. J'ai déjà eu l'occasion de le dire: l'article 25 du code civil apporte déjà beaucoup de réponses. La vraie question, c'est: est-ce utile à la sécurité des Français?", déclare-t-il.
Source : L’Express
Trop d'étudiants étrangers sur le sol britannique ? C'est ce que semble penser l'homologue anglais d'Eric Besson, Damian Green, ministre de l'immigration du gouvernement Cameron. Dans un entretien au Times, il affirme que la hausse du nombre de visas délivrés pour les étudiants - de 186.000 en 2004 à plus de 300.000 - n'est «pas soutenable», et laisse planer la menace d'une restriction.
«Ma préoccupation est de savoir si nous attirons réellement les plus brillants et les meilleurs», explique le ministre. Plus de 90.000 étudiants arrivés l'an dernier n'étaient pas inscrits dans des filières d'études supérieures, selon le gouvernement.
Plus de 300.000 visas accordés en 2009
Une étude rendue publique lundi montre qu'un cinquième des 186.000 étudiants admis en 2004 se trouvaient encore en Grande-Bretagne cinq ans plus tard. Les visas accordés aux étudiants ne permettant pas de s'installer dans le pays, celà signifie que ces 25% d'étudiants ont trouvé un travail ou sont restés pour raison familiale.
Damian Green doit prononcer lundi soir un discours sur la politique d'immigration. Selon lui, la coalition au pouvoir a hérité d'un système «largement hors contrôle». L'immigration nette au Royaume-Uni a augmenté de 33.000 personnes à 196.000 en 2009, selon l'office des statistiques. Le nombre de visas accordés à des étudiants a bondi de 35% à 362.015.
Source : Le Parisien
Les activités de ce colloque seront organisées à Chicoutimi, Québec et Montréal . D’éminents universitaires et théologiens marocains parmi les conférenciers dont Abdellah Boussouf, ancien imam des mosquées de Bruxelles et de Strasbourg et actuel secrétaire général du CCME…Suite
Les fonds transférés par les Marocains résidant en France .représentent 43%, soit 5,15 milliards de dirhams, suivie par l'Espagne avec 10%, soit 1,26 milliard de dirhams et 'l'Italie avec 9,9% pour 1,17 milliards -de dirhams…Suite
J'ai la chance de bénéficier de deux nationalités. Je suis marocain et français depuis 1991. Je suis heureux d'appartenir à deux pays, deux cultures, deux langues et je vis cela comme un enrichissement permanent. Depuis vos déclarations de Grenoble sur la possibilité de déchoir de la nationalité française une personne qui aurait commis un délit grave, je sens ma nationalité française quelque peu menacée, en tout cas fragilisée. Non que j'aie l'intention de tomber dans la délinquance et de troubler gravement l'ordre public, mais je vis cela comme une attaque du socle fondamental du pays, sa Constitution. Et cela, Monsieur le Président n'est pas admissible dans une démocratie, un Etat de droit comme la France qui reste malgré tout le pays des droits de l'homme, pays qui a accueilli et sauvé des centaines de milliers d'exilés politiques tout au long du siècle dernier.
Vous aviez déclaré en 2004, quand vous étiez ministre de l'intérieur qu'"à chaque délit, il doit y avoir une réponse ferme. Mais celle-ci ne peut varier selon que l'on est, sur sa carte d'identité, français ou non". Le président que vous êtes aujourd'hui contredit le ministre que vous avez été. Cela m'amène à réfléchir à la fonction qui est la vôtre et à répondre tardivement au débat qu'un de vos ministres a cru bon de lancer sur la scène publique à propos de l'identité nationale.
La nationalité est une part de l'identité. Elle peut être double, comme dans mon cas. Je ne me vois pas privé de l'une des deux. Je me sentirais diminué.
Par ailleurs, aucune société n'est raciste en soi. C'est stupide et injuste de dire que "la France est un pays raciste". La France, comme tant d'autres pays, est traversée par des tendances à l'exclusion et au racisme, parfois pour des raisons idéologiques et politiques, et d'autres fois pour des raisons de malaise social, de pauvreté et de peur. Faire l'amalgame entre insécurité et immigration est plus qu'une erreur, une faute.
Le rôle d'un dirigeant politique est de décourager, voire empêcher le développement de ces tendances. Un chef d'Etat ne doit pas réagir avec ses humeurs et ses tripes. Au contraire, il n'est pas un citoyen qui peut se permettre de dire n'importe quoi. C'est quelqu'un qui doit peser ses mots et mesurer les conséquences qu'ils peuvent générer. L'Histoire enregistre ses déclarations, les bonnes et les mauvaises, les justes et les malvenues. Votre quinquennat sera certainement marqué par quelques-unes de vos bavures langagières. N'importe quel homme insulté a le droit de réagir. Pas un chef d'Etat. Non pas qu'on soit autorisé à vous manquer de respect, mais vous devez vous situer au-delà du niveau du citoyen moyen. Vous êtes un symbole, porteur d'une fonction noble et exceptionnelle. Pour habiter cette fonction, pour consolider cette ambition, il faut savoir prendre de la hauteur et ne pas coller aux faits au point d'oublier qu'on est un citoyen d'exception.
Qu'il soit issu d'un parti défendant des valeurs de droite ou de gauche, le chef de l'Etat, parce qu'élu au suffrage universel, doit être le président de tous les Français, y compris des Français d'origine étrangère même quand le malheur casse leur destin ou les prédispose à une précarité pathogène. Or, vos récentes déclarations, dénoncées par un éditorial du New York Times et par des personnalités aussi importantes que Robert Badinter, sont le signe d'un dérapage qui, peut-être vous apporterait en 2012 certaines voix du Front national, mais vous place dans une situation difficilement défendable.
APARTHEID
Monsieur le Président, je comprends votre souci sécuritaire. Vous ne trouverez personne pour défendre des voyous qui tirent sur des agents de la police et de la gendarmerie. La justice est là pour donner "une réponse ferme" à ces délits ; ils doivent être jugés sans que leurs origines, leur religion ou leur couleur de peau soient prises en compte, sinon, on tomberait dans l'apartheid. Mais la répression ne suffit pas. Il faudra aller aux racines du mal et assainir de manière définitive la situation dramatique des banlieues.
Il est plus facile de susciter la méfiance, voire la haine de l'étranger, que le respect mutuel. Un chef d'Etat n'est pas un policier au statut amélioré. C'est un magistrat, le plus haut placé, donc celui devant être irréprochable dans sa conduite et dans ses paroles. Il est le garant de la justice et de l'Etat de droit. Quand, Monsieur le Président, vous promettez la déchéance de la nationalité aux délinquants d'origine étrangère qui porteraient atteinte à la vie d'un policier ou d'un gendarme, vous tenez un discours que la Constitution réfute. C'est une parole en l'air, car vous savez pertinemment que l'application d'une telle loi, si elle est votée, créerait plus de problèmes qu'elle n'en résoudrait. Ce n'était pas à vous de lancer cette menace.
Monsieur Le Président, vous n'êtes pas sans savoir ce que l'ONG Transparence France a écrit dans son dernier rapport. Au cas où cela vous aurait échappé, je vous cite une de ses conclusions : "La France continue de véhiculer une image relativement dégradée de sa classe politique et de son administration publique." La France est par ailleurs classée au 24e rang sur 180 pays en ce qui concerne la corruption.
La crise économique n'est pas une excuse. La crise morale est un fait. Il revient à vous, Monsieur le Président, de rétablir l'image de la France dans ce qu'elle a de plus beau, d'enviable et d'universel, à savoir son statut de pays des droits de l'homme, pays de la solidarité et de la fraternité proclamées, terre généreuse, riche de ses différences, riche de ses couleurs et de ses épices, prouvant entre autres que l'islam est tout à fait compatible avec la démocratie et la laïcité. Pour cela, Monsieur Le Président, effacez, je vous prie, de votre discours les idées malheureuses qu'un parti d'extrême droite diffuse dans le but de fermer ce pays sur lui-même, de l'isoler et de trahir ses valeurs fondamentales.
Source : Le Monde
Innondations en Espagne
- Le cinéma et l’histoire des migrations : entretien avec Driss El Yazami
- Inhumation à Casablanca de Azzedine Hedna , « figure marquante de la restauration de Notre-Dame de Paris »
- Rachid Benzine reçoit « Le Grand Prix du Roman Métis 2024 »
- Le regard croisé d'un cinéaste tunisien sur l'immigration et l'émigration
- L’Observatoire du Travail Gouvernemental publie un rapport sur le rôle des MRE