vendredi 22 novembre 2024 11:59

Le CCME a été présent tout au long du salon, en proposant sur son stand une sélection d'ouvrages sur la thématique des migrations internationales, de la présence marocaine à l'étranger et de documentaires sur les grandes figures de l'émigration marocaine.

Nous assistons ces dernières décennies à un intérêt grandissant pour la situation de l'islam en Europe, car le culte musulman devient progressivement une partie intégrante du tissu culturel et cultuel des sociétés européennes. L'islam est passé d'une religion de migrants qui retourneront un jour dans leur pays d'origine à une religion de citoyens européens eux-mêmes.

Nouveau venu dans un paysage religieux européen de plus en plus diversifié, le culte musulman doit rattraper son retard historique par rapport aux confessions établies, notamment en matière d'édification de lieux de culte, d'encadrement et de positionnement référentiel. Le contexte européen, qui est historiquement différent des pays musulmans, est un défi et une chance pour l'islam en Europe.

Le processus de sécularisation de l'islam dans les pays européens, marqués par une « laïcité culturelle », entraine de fait plusieurs problématiques de nature référentielle et sociologique.

La jurisprudence musulmane concernant la réalité des musulmans d'Europe est dans une phase de questionnement mais aussi de confusion dans la structure de son discours en Occident en général et en Europe en particulier.

De ce qui précède, une réflexion et un débat sont nécessaires sur le modèle religieux et sur la pensée juridictionnelle concernant les musulmans en Europe. Cela suppose un renouvellement de l'approche quant à la nature de l'offre juridictionnelle, mais aussi concernant les contours de la formation que reçoivent les cadres religieux censés avoir la fonction de guide et de conseil pour les musulmans d'Europe.

Considérant l'importance et la portée du débat sur le référentiel de l'islam en Europe, le CCME organise un colloque international intitulé « l'islam en Europe : quel modèle ? ».

Ainsi, et après quelques interventions en plénière sur la problématique soulevée par le modèle de l'islam en Europe, les travaux se dérouleront autour des espaces thématiques suivants :

  • la géographie de l'islam en Europe
  • l'islam européen et la problématique du référentiel
  • le modèle cultuel marocain et le contexte européen

 

Le CCME organise dans le cadre de ce colloque, une table ronde dont le thème est : « référentiel et pratiques chez les femmes et les jeunes musulmans en Europe ». Plusieurs spécialistes et acteurs du terrain sont invités à cette rencontre pour débattre du thème de la table ronde et confronter leurs idées.

 

 

Samedi 20 Juin 2009

 

Séance 1 : géographie de l'islam en Europe

  • Le champ religieux en Europe : composantes et évolution
  • Historique et mutations de l'islam moderne en Europe
  • Etat des lieux des courants de l'islam en Europe

 

Séance 2 : l'islam européen et la problématique du référentiel

  • Fondements et sources d'inspiration des musulmans en Europe
  • Les musulmans en Europe à l'épreuve de la laïcité
  • La formation religieuse : état des lieux et perspectives
  • Perspectives de l'islam européen

 

 

Dimanche 21 Juin 2009

 

Séance 3 : table ronde :

« Référentiel et pratiques chez les femmes et les jeunes musulmans en Europe »

 

Séance 4 : le contexte européen et le modèle cultuel marocain

  • Le modèle cultuel marocain : origine et fondements
  • Le modèle cultuel marocain et le contexte européen : mutations et défis
  • L'Europe et le modèle cultuel marocain : perspectives d'avenir

 

 

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3-4 mars 2009, la déclaration de Rabat adoptée par les 17 pays présents

 

Le CCME à la tête du comité de suivi de la première conférence internationale des conseils et institutions de l'émigrations

 

A l'issue de la première conférence internationale des conseils et institutions de l'émigration s'est déroulée, sous le Haut patronage de Sa Majesté le ROI Mohammed VI, les 3 et 4 mars 2009 à Rabat, et sur invitation du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), les participants ont adopté une déclaration finale qui a désigné un comité de liaison et de suivi provisoire, chargé de donner suite à ses travaux, et d'organiser les échanges entre les conseils des pays participants et d'élargir le rayon d'action et d'implication aux institutions similaires d'autres Etats qui y seraient intéressées. Le secrétariat de ce comité, chargé de préparer les prochaines initiatives entre les conseils et institutions de l'émigration, est confié au CCME.

 

Ce comité est composé des institutions suivantes :

  • Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger
  • Le Conseil général de la communauté espagnole de l'extérieur
  • Le Haut conseil des Maliens de l'extérieur
  • Le Ministère pour les Equatoriens et Equatoriennes migrants

 

Cette première conférence internationale des conseils et institutions de l'émigration, la première du genre, a vu la participation d'une centaine de personnalités, incluant des ministres et responsables gouvernementaux, des représentants des conseils des émigrés, des élus des communautés émigrées aux institutions représentatives de leur pays d'origine, des représentants des partis politiques marocains et des experts en matière migratoire. Les délégations étrangères invitées ont représenté 16 pays à travers le monde (l'Algérie, la Belgique, le Bénin, la Côte d'Ivoire, la Croatie, l'Equateur, l'Espagne, la France, l'Italie, le Liban, la Lituanie, le Mali, le Mexique, le Portugal, le Sénégal et la Tunisie).

 

Les travaux et débats ont examiné les problématiques générales des migrations ainsi que les expériences concrètes des pays participants en matière de politiques publiques envers les émigrés. Plusieurs interventions ont par ailleurs traité des modalités de participation politique au sein de leur pays d'origine et des institutions consultatives des populations émigrées.

 

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Conseil de la communauté marocaine à l'étranger

Site : www.ccme.org.ma


Assemblée des français de l'étranger, France

Site : www.assemblee-afe.fr


Ministère des affaires étrangères, Direction des français à l'étranger et des étrangers de France, France

Site : www.diplomatie.gouv.fr/fr/les-francais-etranger_1296/index.html


Union des français de l'étranger, France

Site : www.ufe.asso.fr


Association des français du monde, France

Site : www.francais-du-monde.org


Conseil général des citoyens espagnols de l'extérieur, Espagne

Site : www.ciudadaniaexterior.mtin.es


Ministère du travail et de l'immigration, Espagne

Site : www.mtas.es


Direction générale de l'immigration, Espagne

Site : http://extranjeros.mtin.es


Consejería de gobernación, Junta de Extremadura, Andalucía, Espagne

Site : http://www.juntadeandalucia.es


Gobierno de Aragón, Vicepresidencia del gobierno, Aragón, Espagne

Site : http://portal.aragon.es/portal/page/portal/DGA/DPTOS/VIC


Gobierno del Principado de Asturias, Consejería de presidencia, justicia e igualdad, Asturias, Espagne

Site : http://www.asturias.es


Dirección General de acción exterior y relaciones con la Unión Europea, Consejería de presidencia, Baleares, Espagne

Site : http://www.caib.es


Consejería de interior y justicia, Castilla Y León, Espagne

Site : http://www.jcyl.es


Secretaria de asuntos exteriores, departamento de la vicepresidencia, generalitat de Catalunya, Espagne ;

Site : http://www20.gencat.cat/portal/site/Departament-de-la-Vicepresidencia


Vice presidencia primera y portavocia, Junta de Extremadura, Espagne

Site : http://www.prs.juntaex.es


Secretaria general de emigración de la Xunta de Galicia, Espagne

Site : http://www.xunta.es


Consejería de presidencia, justicia, interior y administraciones públicas, Madrid, Espagne

Site : http://www.madrid.org


Consejería de presidencia, Murcia, Espagne

Site : http://www.carm.es


Departamento de relaciones institucionales y portavoz del gobierno de Navarra, Espagne

Site : www.navarra.es


Consejería de presidencia del gobierno de La Rioja, Espagne

Site : www.larioja.org


Consejería de inmigración y ciudadanía, Valencia, Espagne

Site : www.gva.es


Union francophone des belges de l'extérieur, Belgique

Site : www.ufbe.be


Vlamingen in de wereld, Belgique

Site : www.viw.be


Parlement des finlandais expatriés, Finlande

Site : http://www.usp.fi


Conseil général des italiens de l'étranger, Italie

Site : http://www.comites-it.org


Députés des circonscriptions étrangères, Italie

Site : http://www.camera.it


Sénateurs des circonscriptions étrangères, Italie

Site : http://www.senato.it


Département des minorités nationales et des Lithuaniens résidant à l'étranger, Lituanie

Site : www.tmid.lt


Conseil des communautés portugaises, Portugal

Site : http://www.ccp-mundial.org


Ministère des Affaires Etrangères - Direction générale des affaires consulaires et des communautés portugaises, Portugal

Site : http://www.mne.gov.pt


Commission de liaison des polonais de l'étranger, Pologne

Site : http ://www.nw.senat.gov.pl


Organisation des suisses de l'étranger, Suisse

Site : http://www.aso.ch


Agence d'état des bulgares de l'étranger, Bulgarie

Site : http://www.aba.government.bg/english/index.php


Commission des croates de l'étranger, Croatie

Site : http://www.sabor.hr


High level committee on Indian Diaspora, India

Site : http://indiandiaspora.nic.in


General secretariat for Greeks abroad, Greece

Site : www.ggae.gr


World council of Hellenes abroad, Greece

Site: www.seaworld.org


Danes worldwide, Denmark

Site : http://www.danes.dk


Députés de l'assemblée populaire nationale, Algérie

Site : www.apn-dz.org


Office des tunisiens à l'étranger, Tunisie

Site : www.ote.nat.tn


Conseil supérieur des burkinabés de l'étranger, Burkina Faso

Site : www.burkinadiaspora.bf


Département des ivoiriens de l'étranger- Ministère des affaires étrangères, Cote d'Ivoire

Site : www.diplomatie.gouv.ci/fr/ministere/orga_dep_ivoiriens_de_letranger


Conseil supérieur des sénégalais de l'extérieur, Sénégal

Site : www.senex.gouv.sn


Agence des béninois de l'extérieur, Bénin

Site : www.anbe.org


Haut conseil des maliens de l'extérieur, Mali

Site : www.maliensdelexterieur.gov.ml


Secrétariat national du migrant équatorien, Equateur

Site : www.senami.gov.ec


Institute for Mexicans abroad, Mexique

Site: www.ime.gob.mx


Organización internacional para las migraciones misión Chili

Site : www.oimchile.cl


Direction en charge de la communauté chilienne, Chili

Site : www.chilesomostodos.gov.cl


Consejo nacional de la inmigración, Brasil

Site : www.mte.gov.br/cni


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Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la première conférence internationale des conseils et institutions de l'émigration s'est déroulée les 3 et 4 mars 2009 à Rabat, sur invitation du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).


Ont participé à cette première rencontre du genre une centaine de personnalités, incluant des ministres et responsables gouvernementaux, des représentants des conseils des émigrés, des élus des communautés émigrées aux institutions représentatives de leur pays d'origine, des représentants des partis politiques marocains et des experts en matière migratoire. Les délégations étrangères invitées ont représenté 16 pays à travers le monde (l'Algérie, la Belgique, le Bénin, la Côte d'Ivoire, la Croatie, l'Equateur, l'Espagne, la France, l'Italie, le Liban, la Lituanie, le Mali, le Mexique, le Portugal, le Sénégal et la Tunisie).


Conformément au programme de la conférence, les exposés et les débats ont été riches et variés. Ils ont permis d'examiner les problématiques générales des migrations ainsi que les expériences concrètes des pays participants en matière de politiques publiques envers les émigrés. Plusieurs interventions ont par ailleurs traité des modalités de participation politique au sein de leur pays d'origine et des institutions consultatives des populations émigrées.


Ainsi a-t-il été permis aux participants de relever que :

  • Les phénomènes migratoires se globalisent et génèrent des problématiques au niveau mondial, interpellant de plus en plus d'Etats qui, à des degrés certes divers, deviennent à la fois des pays de départ, d'accueil et de transit plus ou moins durable des migrants.
  • L'équation de l'intégration des migrants dans les pays d'accueil et la préservation de leur identité et de leurs liens avec leur pays d'origine engendre certes quelques malentendus, voire quelques tensions, appelant des solutions négociées, dans le respect du droit international des droits de l'Homme, tout en tenant compte de la diversité des ordres juridiques nationaux et du contexte des progrès démocratiques du monde d'aujourd'hui.
  • Par delà les incompréhensions et l'instrumentalisation politicienne, et en dépit des dérives xénophobes, les phénomènes migratoires constituent un puissant levier de compréhension mutuelle, de respect réciproque et d'échanges culturels enrichissants entre les peuples. La réflexion collective au plan international sur les problématiques générées par ces phénomènes ne peut que contribuer à l'élaboration et à la mise en place de politiques concertées et pertinentes, dans l'intérêt des Etats émetteurs, récepteurs ou de transit et, avant tout, dans l'intérêt des populations migrantes et de la protection de leurs droits essentiels.
  • A cet égard, la conférence de Rabat a permis de prendre la mesure de la diversité et du caractère évolutif des politiques publiques et des modalités de participation politique et de la nature des conseils des communautés émigrées, en fonction des traditions nationales propres à chaque Etat. Elle a également permis de prendre la mesure des contraintes et dynamiques historiques à l'œuvre, dont notamment l'intensité et la pérennité des liens culturels entre populations émigrées et pays d'origine.
  • Cependant, cette diversité institutionnelle et politique offre par elle-même une riche source de réflexion, de recherche scientifique comparée et d'inspiration pour les acteurs des communautés émigrées et des pouvoirs publics. Ainsi, de nombreuses bonnes pratiques et pistes de réflexion plus ou moins adaptables au contexte de chaque Etat ont pu être mises en lumière.

 

Afin de poursuivre cette amorce de réflexion collective et de concertation, la conférence de Rabat a décidé de créer un comité de liaison provisoire, chargé de donner suite à ses travaux, et d'organiser les échanges entre les conseils des pays participants et d'élargir le rayon d'action et d'implication aux institutions similaires d'autres Etats qui y seraient intéressées. Ce comité est composé des institutions suivantes :

  • Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger
  • Le Conseil général de la communauté espagnole de l'extérieur
  • Le Haut conseil des Maliens de l'extérieur
  • Le Ministère pour les Equatoriens et Equatoriennes migrants

 

Le secrétariat de ce comité, chargé de préparer les prochaines initiatives entre les conseils et institutions de l'émigration, est confié au CCME.

 

 

Fait à Rabat, le 4 mars 2009

 

 

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M. Driss El Yazami

Président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger

Maroc

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Mme Lorena Escudero

Ministre pour les équatoriens et équatoriennes migrants

Equateur

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Conseiller : M. Juan Peris

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Secrétariat : Mme. Denisse Zambrano Gallegos

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M. Augustin Torres Herrero

Directeur général de la communauté espagnole de l'extérieur,

Espagne

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Secrétariat : Mme. Marta Maria Alonso Fernandez

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M. Jean Michel Lafleur

Chargé de Recherches du Fonds de la Recherche Scientifique (FRS-FNRS),

Belgique

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Mohamed Berdouzi

Universitaire, politologue

Maroc

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M. Paulo Marques
Membre Permanent de l'Assemblée des Portugais de l'Etranger, Président de la Commission de la participation civique et politique
Portugal

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M. Branko Barbic

Secrétaire du comité de l'immigration

Croatie

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Mme. Marie Pascale Avignon Ferret

Membre du Conseil d'Administration de l'Association des Français du monde

France

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M. Andrea Amaro

Conseiller du Président du Conseil Général des Italiens de l'étranger

Italie

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Secrétariat : Mme. Cinzia Mattocia

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M. Mohamed Gahche

Député à l'Assemblée nationale populaire d'Algérie

Algérie

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M. Amadou Soulalé

Conseiller spécial du président du Haut conseil des Maliens de l'extérieur

Mali

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M. Francisco Ruiz Vazquez

Président du Conseil général de la communauté espagnole de l'extérieur

Espagne

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M. Angel Peña Castañeda

Chef de la migration de la Communauté autonome de Castille et Léon

Espagne

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M. José Antonio Villamayor Filloy
Sous-Directeur général chargé de la coordination, de la coopération et de la gestion budgétaire

Secrétariat Général de l'Emigration, Communauté autonome de Galicie

Espagne

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Mme Cecilia Baeza

Doctorante en sciences politiques

France

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Mme Rouba El Chidiac

Liban

Email :



M. Mohamed Chaïb

Président du groupe de travail citoyenneté et participation politique du CCME

Maroc

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M. Djabia Joachim Anvire

Directeur du Département des Ivoiriens de l'Etranger

Côte d'Ivoire

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Mme Siga Sarr Diouf

Directrice des affaires sociales des Sénégalais de l'extérieur, Ministère des Sénégalais de l'extérieur et du tourisme

Sénégal

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M. Jean Benoit Alokpon

Directeur Exécutif, Agence des Béninois de l'Extérieur

Bénin

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M. Frej Souissi

Directeur Général de l'Office des Tunisiens de l'Etranger

Tunisie

Secrétariat : Mme Chihi

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Mme Vida Bagdonavicenne

Directeur général du département des minorités nationales et des lituaniens vivant à l'étranger

Lituanie

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Conseiller : Vytautas Mikelionis

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Mme Elisa Díaz Gras

Institut des mexicains à l'étranger

Mexique

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M. Didier Heiremans

Président de l'UFBE

Union francophone des Belges de l'étranger,

Belgique

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Madame et Messieurs les ministres,

Monsieur le Conseiller de Sa majesté le Roi Mohamed VI

Messieurs les présidents des conseils de l'émigration, Mesdames et Messieurs les Directeurs

Mesdames et Messieurs,

 


Permettez- moi en premier lieu de vous souhaiter la bienvenue et de vous réitérer nos plus sincères remerciements d'avoir bien voulu répondre à l'invitation du Conseil de la communauté marocaine de l'étranger.

Cette conférence, la première de son genre à notre connaissance au niveau international, constituera, grâce à vos communications et les échanges auxquels elles donneront lieu, une occasion unique de débat et d'échanges sur une problématique finalement peu étudiée sur le plan scientifique et encore peu visible, du moins au niveau mondial, sur le plan politique.


Ainsi, ce n'est qu'au mois de septembre 2008 que s'est tenue, sous présidence française de l'Union européenne , la première rencontre des Européens établis hors de leurs pays d'origine, événement auquel notre Conseil a eu le privilège d'assister en tant qu'observateur, et qui a été pour nous une occasion importante d'information, de prise de contact et une source d'inspiration.

Pourtant, de plus en plus d'Etats mettent en place ce que l'on pourrait appeler des politiques de l'émigration, en essayant par la création de conseils consultatifs, de ministères, d'agences ..., de maintenir et de revivifier les liens avec leurs communautés expatriées, de contribuer à la défense de leurs droits conformément au droit international des droits de l'Homme et notamment la Convention pour la protection de droits des migrants et de leurs familles, et enfin d'amplifier d'une manière ou d'une autre leur participation à la vie politique, économique et culturelle de leurs pays.


Pour quelques pays, notamment les grands pays de l'émigration, il s'agit de politiques établies depuis longtemps comme le démontrent, à titre d'exemples, les expériences espagnole, italienne ou portugaise. Il en est de même pour un pays comme la France où plusieurs institutions se sont succédées depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale.

Mais pour la plupart des pays, les populations nationales vivant à l'étranger ne faisaient pas l'objet d'une attention particulière. Ce n'est désormais plus le cas comme le rappelle le chercheur français Stéphane Dufoix : «  à partir des années 1960-1970, affirme-t-il, ces pratiques d'indifférence ou d'abstention à l'égard des expatriés se muèrent progressivement en politiques d'attention ».


Ces politiques actives en direction des communautés expatriées sont probablement la conséquence et le reflet des mutations profondes du phénomène de l'immigration avec, en particulier, la progression significative du nombre de migrants, la mondialisation des flux avec une diversification des trajectoires et des destinations, la montée en puissance des flux sud-sud et le changement du statut de nombre de pays qui ne sont plus seulement des pays émetteurs, mais qui sont aussi et de plus en plus, même si c'est à des degrés variables, des pays de transit et d'installation.

Ces nouvelles politiques reflètent aussi les mutations internes des communautés émigrées.

Engagées dans des processus inéluctables d'enracinement dans les pays de résidence, les communautés émigrées aspirent en même temps à participer d'une manière ou d'une autre à la vie politique, économique et culturelle du pays d'origine.


Au fond, la revendication est celle d'une citoyenneté élargie, renouvelée et qui pourrait s'exercer de manières et à des niveaux différents dans plusieurs espaces politiques. En s'impliquant par leurs remises dans le combat contre la pauvreté, en s'investissant à travers des ONG dans le développement solidaire avec leurs communautés d'origine, en travaillant au transfert des savoirs et des compétences, tout en agissant sur le plan civique dans leurs pays de résidence, les migrants et leurs descendants manifestent un dynamisme civique certain qui peut être une source d'enrichissement pour les deux sociétés.

En effet, si dans certains pays les communautés émigrées peuvent constituer un facteur de polémique et de tensions, elles sont aussi un élément essentiel de rapprochement entre les peuples et les gouvernements et d'approfondissement de la notion même de citoyenneté.


C'est dans ce cadre qu'il faut considérer, nous semble-t-il, la multiplication des conseils de l'émigration et des institutions étatiques dédiées aux populations nationales vivant à l'étranger et le rôle qu'ils peuvent jouer, au moins à un triple niveau.

Composés d'hommes et de femmes qui ont vécu, souvent difficilement l'expérience migratoire, faite parfois de solitude, d'éloignement et de nostalgie de la terre quittée, de migrants qui ont du faire le dur apprentissage de l'intégration dans une société différente, qui peut mieux que ces conseils et institutions se faire l'écho des préoccupations et doléances des communautés expatriées et de défense de leurs droits dans les pays de résidence, constituer un vecteur de participation dans la vie démocratique des pays d'origine et agir aussi pour une prise en compte des souffrances et des droits de tous les migrants, y compris dans leur pays d'origine.

Dans le débat trop souvent passionné à propos des migrations et des mobilités humaines, dans chacune de nos sociétés et au niveau international, nos conseils peuvent jouer un rôle de modération et de rationalisation de ce débat, en maintenant fermement le cap de la fraternité et de la solidarité humaines ainsi qu'une approche fondée sur les droits de l'Homme. C'est en tout état de cause le choix irréversible de notre pays et de notre gouvernement, qui mène, sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi, de vastes chantiers de réformes qui ambitionnent, au Maroc même comme au niveau de l'émigration, une approche participative aussi large que possible et l'élargissement des espaces de concertation et d'implication citoyennes.


Cet effort qui est le nôtre est d'évidence celui dont lequel vous êtes vous aussi engagés. C'est la raison pour laquelle je suis convaincu que de cette conférence donnera lieu à des échanges féconds et à de nouvelles initiatives dont cette réunion n'est que l'amorce.


Je vous remercie de votre attention.

 

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Louange à Dieu

Prière et salut sur le Prophète,

Sa famille et Ses compagnons


Mesdames, Messieurs,

C'est un motif de joie et de fierté que le Maroc accueille la première Rencontre internationale des Conseils, institutions et élus de l'émigration des différents pays du monde.

Il Nous est agréable, à cette occasion, de souhaiter la bienvenue aux éminentes personnalités qui ont tenu à participer à cette importante rencontre. Nous saluons leur rôle positif et leur concours efficient dans l'encadrement et la gestion des affaires des communautés nationales émigrées.

Dans cette ambiance empreinte de confiance conjugée à la ferme volonté de construire un avenir meilleur, Nous tenons à rendre hommage au Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger, qui a pris l'initiative d'organiser cette rencontre, la première du genre, et d'en faire un moment privilégié de réflexion collective et de prospective. Il se livrera à cet exercice à partir d'une évaluation des diverses expériences menées en la matière, et dont les interactions et les brassages sont de nature à conforter les intérêts de tous les immigrés, d'où qu'ils viennent et sans discrimination ni exclusive.


Mesdames, Messieurs,

Ainsi que vous le savez, les migrations sont désormais un phénomène mondial évoluant à un rythme accéléré et revêtant un caractère pluridimensionnel et multidirectionnel.

En effet, les problèmes que connaissent les immigrés sont devenus plus ou moins similaires, tant pour ce qui est de faciliter leur intégration dans les pays d'accueil, que lorsqu'il s'agit de leur garantir les conditions nécessaires pour pouvoir vivre dignement et apporter une contribution efficace au développement et au progrès de ces pays. Les problèmes sont également analogues lorsqu'il s'agit de consolider les liens culturels et les attaches sociales et de préserver et protéger l'identité de la mère-patrie. Il en est de même lorsqu'on se propose de réaliser la concorde, l'équilibre et la complémentarité entre les divers affluents qui irriguent les différentes identités des immigrés, d'où qu'ils viennent et où qu'ils se trouvent.

Par ailleurs, le monde aujourd'hui vit effectivement une « globalisation » civilisationnelle, à laquelle toutes les cultures humaines apportent leur contribution. Se nourrissant de la dialectique d'une interaction mutuellement enrichissante, la mondialisation à vocation à être au service du progrès de l'humanité entière. Elle devrait contribuer à la dissémination des valeurs d'entente, de paix, de tolérance, de coexistence et de solidarité entre les différentes communautés humaines. Ce sont ces idéaux qui confèrent leur dimension civilisationnelle positive aux migrations actuelles et qui alimentent les enjeux à venir pour les migrants, partout où ils se trouvent.

Pour autant, cette dimension positive, dans ses divers paliers, ne devrait pas nous faire perdre de vue les mutations profondes qui sont sous - jacentes à l'émigration, et qui tendent à ébranler les valeurs spirituelles et culturelles portées par tous les migrants du Sud vers le Nord ou de l'Est vers l'Ouest.

Aussi, en procédant à un examen approfondi des diverses problématiques politiques, juridiques, économiques, sociales, culturelles et spirituelles, outre celles concernant les droits de l'homme, qui pourraient se poser pour les immigrés sous différentes latitudes, l'on est interpellé par cette question pressante qui retient l'attention conjointe de toutes les instances et les institutions concernées par les questions de l'émigration, à travers le monde.

Par conséquent, une approche collective et un traitement concerté de ces questions sont de nature, au regard des suggestions et propositions qui en découleront, à contribuer à la recherche de solutions appropriées, qui se mueront à terme en une démarche universelle. Unifiée et plurielle à la fois, cette démarche sera observée dans le respect de toutes les spécificités et les constantes nationales et locales. Elle requiert, parallèlement, la préservation des diverses identités, dans le cadre des valeurs et des principes universels.

Nous sommes persuadé que cette première rencontre internationale constituera un jalon fondateur d'une nouvelle tradition de large concertation et d'échanges d'expériences. Elle marquera, Nous en sommes convaincu, le point de départ pour la mise en place d'un espace structuré, solide, pérenne et crédible.

Les idées et les suggestions que vous formulerez, ainsi que les méthodes d'action que vous adopterez, aussi bien celles portant sur le vécu présent, que celles orientées vers la construction d'un avenir prometteur, auront assurément des retombées bénéfiques pour tous les émigrés, hommes, femmes et enfants. Ils n'en seront que plus heureux, là où ils se trouvent et donc aptes à favoriser la cohésion et l'harmonie entre les sociétés humaines, tout en participant à la protection des droits de l'homme et à la dissémination des valeurs de paix et de concorde entre les civilisations, les religions et les cultures.

« Le Saint Coran dit : « Oh vous, les hommes ! Nous vous avons constitués en peuples et en tribus pour que vous vous connaissiez entre vous ». Véridique est la parole de Dieu Tout - Puissant.

Que Dieu vous accorde le succès.

Wassalamou alaîkoum wa Rahmatoullahi wa Barakatouh.

 


Mohammed VI, Roi du Maroc

Fait au Palais Royal de Fès, le 03 mars 2009.


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Mardi 3 mars 2009

 

9h-9h30 : Accueil et inscription

 

9h30-10h00 : Lecture du Message de Sa Majesté le Roi Mohammed VI adressé aux participants de la conférence

 

10h-10h30 : Allocutions d'ouverture

Président : M. Abdellah Boussouf, Secrétaire général du CCME

  • M. Driss El Yazami, Président du Conseil de la communauté marocaine de l'étranger
  • M. Mohamed Ameur, Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger
  • Mme Lorena Escudero, Ministre pour les Equatoriens et Equatoriennes migrants
  • Message de Mme Maria Consuelo Rumi, Secrétaire d'Etat à l'immigration et à l'émigration

 

10h30-11h15 : Première séance : émigration et participation politique : problématiques générales

  • "La participation électorale des émigrés dans leur pays d'origine : état des lieux et enjeux" - M. Jean Michel Lafleur - Chargé de recherches du fonds de la recherche scientifique (FRS-FNRS) - Belgique
  • "Considérations éthiques et politiques sur la participation des émigrés dans leurs pays d'origine" -  Mohamed Berdouzi, Universitaire, politologue- Maroc

 

11h15-13h : Deuxième séance : les conseils de l'émigration et la participation politique : expériences nationales

Président : M. Mohammed Chaib, Président du groupe de travail « participation politique et citoyenneté » du CCME

  • "La diaspora portugaise et la participation civique et politique" - M. Paulo Marques,Membre permanent de l'Assemblée des Portugais de l'Etranger, Président de la Commission de la participation civique et politique - Portugal
  • "Vie politique, lois et institutions relatives aux Croates vivant à l'étranger" - M. Branko Barbic, Secrétaire du comité de l'immigration - Croatie
  • "La citoyenneté espagnole à l'étranger" - M. Augustin Torres Herrero, Directeur général de la communauté espagnole de l'extérieur - Espagne
  • "L'Assemblée des Français de l'étranger (AFE) et l'expérience française en matière de participation politique" - Mme Marie-Pascale Avignon-Ferre, Membre du Conseil d'administration de l'Association des Français du monde - France
  • "La politique de l'Italie pour les Iitaliens à l'extérieur" - M. Andrea Amaro, Conseiller du Président du Conseil Général des Italiens de l'étranger - Italie
  • Discussion générale

 

Déjeuner

 

14h30 : Troisième séance : les conseils de l'émigration et la participation politique : les expériences nationales (suite)

Présidente : Mme Siga Sarr Diouf, Directrice des affaires sociales des Sénégalais de l'extérieur, Ministère des Sénégalais de l'extérieur et du tourisme, Sénégal

  • "La nouvelle politique migratoire de l'Equateur : réalités et perspectives" - Mme Lorena Escudero, Ministre pour les Equatoriens et Equatoriennes migrants- Equateur
  • "L'expérience algérienne à propos de la représentation à l'étranger" - M. Mohamed Gahche, Député à l'Assemblée Nationale Populaire d'Algérie - Algérie
  • "Les Maliens de l'extérieur dans le processus de développement de leur pays" - M. Amadou Soulalé, Conseiller spécial du Président du Haut Conseil des Maliens de l'extérieur - Mali
  • "De l'immigration à la citoyenneté" - M. Francisco Ruiz Vazquez,Président du Conseil général de la communauté espagnole de l'extérieur - Espagne
  • "Les politiques de soutien de la Communauté autonome de Castille et Léon à ses citoyens de l'extérieur" - M. Angel Peña Castañeda, Chef de la migration de la Communauté autonome de Castille et Léon - Espagne
  • "Le Conseil des communautés galiciennes: création, évolution et effets" - M. José Antonio Villamayor Filloy, Sous-Directeur général chargé de la coordination, de la coopération et de la gestion budgétaire, Secrétariat Général de l'Emigration, Communauté autonome de Galicie - Espagne
  • "Avancées et limites des droits des Chiliens de l'extérieur. Une mise en perspective historique dans le contexte latino-américain" - Mme Cecilia Baeza, Doctorante en sciences politiques - France
  • "Les Iles Canaries et les migrations : Un Voyage Aller - Retour" - Mme Natividad Cano Perez, Vice conseillère de l'émigration et de la coopération - Iles Canaries, Espagne
  • "Les perspectives de participation des Libanais de l'extérieur" - Mme Rouba El Chidiac - Liban
  • "L'expérience marocaine" - M. Mohamed Chaïb, Président du groupe de travail « citoyenneté et participation politique » du CCME - Maroc
  • Discussion générale

 

 

 

Mercredi 4 mars 2009

 

9h-13h : Quatrième séance : Politiques publiques des différents Etats envers leurs communautés émigrées

Président : M. Paulo Marques, Membre permanent de l'Assemblée des portugais de l'étranger, Président de la Commission de la participation civique et politique, Portugal


  • "Difficultés de la gestion de la diaspora" - M. Djabia Joachim Anvire, Directeur du Département des Ivoiriens de l'Etranger - Côte d'Ivoire
  • "La participation de la diaspora dans le développement de leurs pays et communautés d'origine : l'exemple du Sénégal" - Mme Siga Sarr Diouf, Directrice des affaires sociales des Sénégalais de l'extérieur, Ministère des Sénégalais de l'extérieur et du tourisme - Sénégal
  • "Diaspora et construction nationale : l'expérience béninoise" - M. Jean Benoit Alokpon, Directeur Exécutif, Agence des Béninois de l'Extérieur - Bénin
  • "L'expérience tunisienne en matière d'encadrement de la communauté tunisienne résidant à l'étranger" - M. Frej Souissi, Directeur Général de l'Office des Tunisiens de l'Etranger - Tunisie
  • "Contexte général des politiques lithuaniennes relatives à la diaspora" - Mme. Vida Bagdonavicenne, Vice directeur général des minorités nationales et des Lituaniens vivant à l'étranger, Sous le gouvernement de la République de Lituanie - Lituanie
  • "Etablissement des liens avec la diaspora et politiques d'intégration dans le pays d'accueil" - Mme Elisa Díaz Gras, Institut des Mexicains à l'étranger - Mexique
  • "Expatriés belges et participation politique" - M. Didier Heiremans, Président, Union francophone des Belges de l'étranger - Etats-Unis

 

Déjeuner

 

14h30-16h   : Séance de clôture

Président : Francisco Ruiz Vasquez, Président du Conseil général de la communauté espagnole de l'extérieur, Espagne

 

 


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Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organise, les 3 et 4 mars 2009 à Rabat, la première conférence internationale des conseils et institutions nationales dédiés par différents Etats à leurs populations émigrées.

Seize délégations officielles ainsi que plusieurs chercheurs devraient participer à cette conférence qui aura à traiter de trois thèmes au cœur de la mission du CCME : la participation politique, les organes consultatifs et les politiques publiques mises par les divers Etats en direction de leurs communautés expatriées. Sont ainsi attendus des responsables de conseils de l'émigration et des directeurs des administrations centrales des pays suivants : l'Algérie, la Belgique, le Bénin, la Côte d'Ivoire, la Croatie, l'Equateur, l'Espagne, la France, l'Italie, le Liban, la Lituanie, le Mali, le Mexique, le Portugal, le Sénégal, la Tunisie et le Maroc.

L'intérêt porté à l'initiative marocaine par les pays participants à cette conférence est à la mesure de celui qu'ils portent à leurs populations émigrées respectives. Les échanges et les éclairages comparatifs programmés promettent d'être d'autant plus intéressants que les législations et les politiques publiques des Etats d'origine envers leurs populations émigrées sont très variées et évolutives. En effet, il n'existe ni modèle unique, ni formule prédominante, notamment en ce qui concerne les conditions et les modalités de participation politique des émigrés à la vie démocratique des pays d'origine où une telle participation est prévue. De même, les organes officiels à vocation consultative dédiés aux émigrés s'avèrent, là où il en existe, fortement différenciés du point de vue de leurs attributions et de leurs modes de composition. Enfin, les politiques gouvernementales envers les populations émigrées varient fortement en ce qui concerne leurs priorités et leurs modes d'organisation et d'action administratives.

Ce sont précisément ces trois chapitres : participation politique, organes consultatifs et politiques publiques, qui constituent les axes des exposés et des débats programmés lors de la conférence. La revue vivante des expériences acquises ou en cours dans différents pays dans ces domaines permettra de capitaliser les meilleures pratiques, tout en identifiant les spécificités de chaque choix national.

Les participants devraient en outre discuter des modalités de coopération, de partenariat et de suivi de la conférence dont notamment l'institution de rencontres périodiques de ce genre.

Rappelons que le Dahir Royal portant création du CCME lui a attribué, entre autres missions, l'élaboration d'un avis consultatif sur la composition future du Conseil et un deuxième avis sur les modalités de participation politique des émigrés marocains. Cette conférence constitue l'amorce du vaste débat public et participatif que le CCME entend ouvrir tant au Maroc qu'au sein des communautés marocaines de l'étranger.

 

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La contribution économique de « la » MRE : cas du Royaume Uni


Comme l'a dit Margaret Thatcher
"If you want something said, ask a man; if you want something done, ask a woman. "
"Si vous voulez que quelque chose soit dite, demandez a un homme , Si vous voulez que quelque chose soit faite, demandez a une femme ».


Donc l'objet de l'intervention sera d'essayer de dire :

  • en quoi la migration des femmes marocaines vers le Royaume Uni est différente par rapport aux autres pays Européens
  • que sa contribution économique et financière est plus importante lorsque l'environnement politique, social et économique dans lequel elle évolue lui est plus favorable
  • un certain nombre de recommandations pour développer un lien différent qui ne se base plus seulement sur les transferts mais sur d'autres types d'investissements économiques et sociaux au Maroc.


Il existe très peu de statistiques et de recherche sur la migration féminine marocaine au RU. De ce fait nous avons base notre approche sur notre expérience et sur des données empiriques recueillies a travers plusieurs interviews de femmes marocaines établies au RU.


Brève histoire de l'immigration au RU

  • Historiquement et a la différence d'autres pays européens les femmes ont depuis le départ été plus nombreuses que les hommes dans la population immigrée en Angleterre.
  • la 1ere vague d'immigration a lieu au début des années 60 et concerne surtout des femmes sous contrat de 2 ans avec attribution d'un permis de travail et destinées a travailler dans le secteur agricole (cueillette de fruits et légumes) et en provenance essentiellement des régions de Berkane et Meknès.
  • la 2eme vague a lieu vers le milieu des années 60 avec des contrats de travail offerts dans le Nord du Maroc, particulièrement la région des Jbala (Khmiss Sahel, Beni Gharfet, Beni Arouss), Larache, Asilah ,Tetouan et Tanger et aussi une petite communauté de Meknes et Oujda. Ce mouvement a concerne plus les femmes, pour des emplois dans les secteurs de l'hôtellerie et les hôpitaux tout particulièrement.
  • Nous ne pouvons pas passer sous silence une petite vague d'immigration représentant plusieurs centaines de femmes recrutées comme call girls principalement a Casablanca et El Jadida a partir de 1977 et jusqu'à la mise en place du visa par l'Angleterre vers 1987. Ce mouvement correspondait au boom suivant les chocs pétroliers de 1973 et surtout celui de 1979 et a la volonté du Royaume Uni d'attirer les investisseurs des pays arabes du Golfe.


Type de migration et place de la femme immigrée dans la société Britannique :

  • la plupart des femmes migrant vers le RU venaient en tant que célibataires à la différence d'autres pays européens ou les femmes émigrent avec leur mari ou le rejoignent. Dans ce dernier cas la tendance est à la reproduction au sein de la famille des relations calquées sur les pratiques du pays d'origine. Même lorsque ces femmes travaillent elles sont souvent le seul soutien économique de la famille, le mari étant fréquemment au chômage, et de ce fait leur contribution économique au pays d'origine est moindre.
  • Par contre les femmes MRE en Grande Bretagne sont le plus souvent arrivées seules. Certaines sont restées seules ou se sont mariées à des non marocains. D'autres sont à l'origine du regroupement familial en ouvrant au mari, résidant au Maroc, la voie de l'immigration.


De ce fait la femme jouit d'une position plus favorable, sur le plan décisionnel et au niveau de son autonomie. Elle est plus actrice du changement et de l'intégration.

  • Le fait que la société britannique soit plus tolérante, plus cosmopolite , plus riche culturellement et surtout avec une dualité britannique-non britannique beaucoup moins prononcée que d'autres pays européens , va rendre plus facile l'ascension de la femme marocaine.
  • la catégorie socio-professionnelle de la femme marocaine au RU a énormément évolué de génération en génération : rarement simple femme au foyer elle était le plus souvent et dés le départ une employée venue avec un permis de travail.


Etant très ambitieuse pour l'éducation des ses enfants, elle assure aussi la continuité culturelle et un enracinement de l'identité marocaine.


De ce fait une partie non négligeable des marocaines de la 2eme génération occupent des positions de cadre dans divers secteurs (banques, cabinets d'avocat, entreprises multinationales, enseignement supérieur, organisations non gouvernementales, etc......).

Dans plusieurs pays européens, exemple de l'Allemagne et de la France, le secteur public, en particulier les services sociaux et hospitaliers sont fermés aux immigré(e)s ne disposant pas de la nationalité du pays d'accueil, mais ce n'est pas le cas au Royaume-Uni. De ce fait les femmes immigrées ne se concentrent pas dans le secteur domestique informel, et bénéficient d'une plus grande protection légale sur le marché du travail.

Les marocaines du RU sont représentées dans le commerce, les activités immobilières et financières, dans le secteur public, dans l'éducation, la santé et les services sociaux.


Investissement et attachement au pays :

La femme semble plus attachée que l'homme à sa patrie d'origine par le lien familial, culturel et économique (achat de la maison ou de terrain, affaire personnelle, ...).

A titre d'exemple la plupart des maisons de Larache ont été construites après la fin des années 60. Ces maisons, pour la plupart a 3 niveaux dont 1 a 2 réservés a la location, étaient finances en plus grande partie par la femme .Cet investissement au Maroc se faisait au détriment de leur qualité de vie au RU car la plupart louaient des logements sociaux au lieu d'acheter leur logement dans le pays d'accueil.

Concernant la 3eme génération un rapport datant de 1997 de la North Westminster Community School, ou est concentrée un nombre important d'élèves d'origine marocaine souligne que les filles marocaines réussissent beaucoup mieux aussi bien par rapport aux garçons marocains qu'aux aux autres groupes ethniques.


Le cas des marocaines diplômées venues récemment de France pour travailler en Angleterre :

  • mouvement qui a démarré vers le milieu des années 90 .Face a la discrimination a l'embauche et dans le travail a l'encontre des élites d'origine maghrébine en France, plus d'un millier de marocains, dont plus du quart sont des femmes , ont choisi de venir vivre et travailler au Royaume Uni.
  • Il existe un décalage sensible entre les 2 pays du fait que les candidats a un poste ne sont pas juges sur leur couleur de peau, leur patronyme ou leur adresse en banlieue, mais sur leur compétence et leur rigueur avec une spécificité des marocains qui ont au niveau de la City bancaire une réputation de matheux.


La plupart de ces femmes ont une formation d'école d'ingénieur ou d'école de commerce et beaucoup d'entre elles s'occupent de vente dans les salles de marché et certaines se spécialisent dans les modèles mathématiques prisés par les banques d'affaire.

  • Londres est la capitale financière Européenne et l'incitation financière est importante du fait que les salaires + bonus avec moins de 5 ans d'expérience peuvent atteindre facilement 250.000 £ en moyenne par an avec des pointes pouvant atteindre et même dépasser 1 M £.
  • un phénomène intéressant est qu'avec la crise actuelle certaines d'entre elles ont du quitter Londres pour aller travailler dans diverses institutions financières situées dans les pays du Golfe, en particulier Dubaï, Bahreïn et Abu Dhabi. Nous ne pouvons que mettre en évidence le rôle de ces femmes marocaines pour changer l'image de la femme marocaine dans les pays du Golfe.
  • la défense des droits de la femme au RU peut être mise en évidence par la compensation de 10 millions de livres sterling (plus de 12 millions €) obtenue il y a quelques semaines par les deux sœurs jumelles marocaines qui poursuivaient leur ex-employeur, le courtier TSAF à Londres, pour discrimination religieuse, raciale et sexuelle.

Ce niveau de compensation n'est pas pensable dans d'autres pays européens.


MRE en Grande Bretagne et Transferts d'argent

  • le nombre de MRE au RU s'élève à prés de 60.000 personnes disposant à prés de 70% de la nationalité britannique et concentrée pour la plus grande partie dans la région de Londres. Prés de 65 % de ces MRE sont des femmes.
  • les transferts MRE en provenance du RU représentent à fin 2007 prés de 2,5 milliard dh, soit prés de 4 % de l'ensemble des transferts MRE vers le Maroc. A signaler que ces transferts dépassent ceux de l'Allemagne qui dispose d'une population MRE bien supérieure.
  • Selon le Bureau de la Banque Populaire qui a ouvert au consulat en 1980, mais qui était présent de manière indirecte en Angleterre bien avant, des le départ  la majorité de la clientèle était des femmes et cette tendance ne s'est jamais démentie depuis.
  • D'après notre expérience depuis 1997 et le recoupement avec celles des responsables des autres banques marocaines établies au RU nous pouvons avancer sans gros risque de se tromper que « la » MRE représente  entre prés de 65 % des comptes et des transferts d'argent vers le Maroc (soit prés de 1,5 milliards de dirhams à fin 2007 à partir du seul RU).


Conclusions et recommandations

  • Egalité hommes-femmes: Le Maroc classé 125e

Selon le dernier classement mondial sur l'inégalité homme-femme, publié jeudi 8 novembre 2008 par le World Economic Forum, organisateur du forum de Davos (Suisse), Le RU a régressé de 2 places et est classé 11eme mais a toujours fait partie des 10 premiers pendant très longtemps.

La France a fait le plus important bond, soit 36 places, pour se classer 13eme contre 51eme l'année dernière grâce a une amélioration concernant l'égalité des salaires, et le % des femmes législateurs, haut fonctionnaires, responsables d'entreprises, parlementaires et ministres.

le Maroc figure a la 125eme sur 130 pays, avec le Yémen et l'Arabie Saoudite qui ferment la marche.

La question qui se pose est de savoir comment la femme marocaine au RU ou dans d'autres pays européens pourrait aider à changer le classement catastrophique de notre pays. Les représentantes du CCME ainsi que les femmes d'origine marocaine qui occupent des postes de responsabilité dans le secteur public et prive ont une expérience très riche en enseignements qui doit être prise en considération pour toute stratégie de développement de la société du Maroc.

  • La contribution financière des femmes MRE va elle continuer indéfiniment ? rien n'est moins sur.

Les femmes de la 3eme génération ne compte pas rentrer définitivement au Maroc, en raison de plusieurs décalages (barrière de la langue anglaise qui est encore peu parlée au Maroc par rapport au français, droits de la femme, travail, environnement socio- culturel, mentalités....).

Elles vont effectuer moins de transferts de solidarité vers l'arrière grand mère ou la famille éloignée. Comme le montre le cas du Mexique elles seront attires par des investissements ciblés.

  • une des priorités des représentants du CCME et du ministère est de faire du brain storming pour mettre en évidence les opportunités d'investissement qui sont offertes au Maroc et comment les packager pour les offrir a la communauté a l'étranger.
  • on a besoin au niveau du Royaume Uni d'une structure pour orienter et faciliter les procédures administratives de l'investissement au Maroc. A signaler que la Tunisie dispose au Royaume Uni d'une telle structure. Cette structure devrait donner une importance particulière a l'investissement immobilier car en donnant un large choix, en facilitant les procédures administratives et s'occupant de la location éventuelle des biens immobiliers achetés, car beaucoup de ces logements seront des résidences secondaires achetés par les 3eme générations et suivantes dans le « pays des parents »Conclusions et recommandations
  • encouragement a la création au Maroc d'entreprises basées sur un transfert de savoir. Les incitations a l'investissement sont multiples et comprennent aussi bien l'attribution de terrains et locaux , que des exonérations fiscales en passant par la création d'infrastructure et la formation de la main d'œuvre locale.
  • partenariats des MRE avec les association marocaines pour des projets concrets : un tout petit exemple concerne le centre de dialyse a Mont Aroui avec hôtel pour les malades venant de loin. Dans ce cas la contribution du ministère de la sante et des associations locales concerne le recrutement de médecins, l'entretien de l'hôpital, etc....
  • accords bilatéraux pour les soins de sante en faveur des MRE du 3eme âge désirant passer leur retraite au Maroc tout en recevant une couverture de soins de sante du RU. La aussi nos voisins Algériens et Tunisiens ont une longueur d'avance sur nous. Ce serait aussi un moyen d'attirer les générations futures vers un pays qui prend soin de leurs parents et grands parents.
  • Possibilité d'investissements collectifs regroupant une multitude de MRE. Il s'agirait de sortes de fonds de placement pour des projets spécifiques dans divers secteurs et gérés d'une manière efficace :exemple achat d'une seule chambre dans un projet d'hôtel avec participation aux bénéfices, projets agricoles structurés, projets industriels ou autres ciblant les régions d'origine des MRE, .....
  • Enfin le tissu associatif à l'étranger est un puissant moyen de vendre le Maroc auprès des gouvernements, entreprises et décideurs de toutes sortes. Par exemple il est aberrant que la British Airways ait supprime ses dessertes sur le Maroc, 2 par jour, alors qu'elle maintient ses vols sur l'Algérie et la Tunisie qui enregistrent pourtant un trafic beaucoup moins élevé. Si le Maroc avait un lobby puissant cette décision aurait pu être remise en cause.


L'enjeu fondamental pour notre pays est de développer un lien différent qui ne se base plus seulement sur les transferts. Tout dépendra de l'environnement que l'on aura préparé au Maroc pour attirer d'autres formes d'investissements, développer le tissu associatif et prendre en charge le 3eme âge. Si cet environnement n'est pas propice, ces marocains au lieu de devenir des « têtes de pont » a l'étranger préféreront investir et aussi s'investir localement ou dans d'autres pays plus incitatifs, et malheureusement bien loin du Maroc.


Le CCME a de ce point de vue énormément de pain sur la planche.

La femme a aussi un rôle essentiel a jouer, ne serait ce que parce que comme on dit chez nous :

« Ali bghatou lala mimouna, bghah lakrim moulana » !


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Nous sommes des parents, des travailleurs sociaux et des chercheurs issus ou non de l'immigration marocaine. Nous avons constaté que, d'une part il y a une forte demande d'apprentissage de la langue arabe et que d'autre part chez les jeunes issus de l'immigration marocaine  la demande de transmission des valeurs est très forte, signifiant ainsi leurs besoins de repères fondamentaux pour se construire et définir leur identité. Nous avons en commun la conviction que ces enfants, ces jeunes, pour devenir des citoyens responsables, entreprenants et utiles à leur pays, doivent non seulement maîtriser parfaitement la culture française mais également la culture du pays d'origine de leurs parents ou grands-parents.


Des cours d'arabe sont proposés actuellement  d'une part, dans le cadre du programme Langues Culture Origine (LCO) mais dispensés principalement  dans les écoles des quartiers sensibles ; avec un temps imparti aux LCO d'une heure seulement par semaine donc trop léger pour un programme aussi ambitieux. Et d'autre part, la langue arabe est aussi  enseignée dans le cadre des associations religieuses et dans les mosquées donc réservée aux musulmans.

En ouvrant l'apprentissage de l'arabe hors du contexte religieux, nous pouvons accueillir les enfants de toutes origines, de tous milieux sociaux et ainsi créer un espace de mixité sociale, de tolérance, d'ouverture culturelle et religieuse.

Il nous paraît aussi important d'isoler notre initiative de toutes lectures politiques et religieuses, privilégiant ainsi une approche culturelle ouverte, valorisant l'apprentissage d'une langue et d'une civilisation qui souffrent d'un regard stigmatisant. Nous souhaitons nous situer dans une posture favorisant une pédagogie des regards croisés.


En outre, une bonne connaissance de la langue et la civilisation arabe pour la jeunesse de demain. Contribuera à abattre les murs de l'incompréhension dont les fondations sont l'ignorance et la peur de l'inconnu.

Pour ce faire, nous avons donc constitué une association que nous avons dénommée « la maison d'Averroès ».

L'association a juste un an d'existence et déjà deux cours se déroulant à Dreux et accueillant des enfants marocains en majorité, mais aussi des enfants d'origines, de milieu social et de religions différentes aussi bien français de souche qu'issus de l'immigration ou de mariages mixtes.


Notre souhait est  que cette initiative puisse être exportée sur d'autres villes, voire d'autres pays. Actuellement, nous avons été approchés, lors du colloque organisé par le CCME, pour des projets similaires en France, aux Pays Bas et au Canada.



Naïma M'Faddel

Présidente

Directrice centres socioculturels

Sociologie appliquée à l'action sociale


Rachid Benzine

Vice-président

Universitaire, écrivain

Spécialiste de l'Islam


Secrétaire : Olivier Roy

Directeur de recherche au CNR, écrivain

Politologue - spécialiste de l'islam


Secrétaire adjoint : Hafid Ntidam

Chirurgien


Trésorier : Eugène Henri Moré

Consultant politique de la Ville


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On m'a demandé de faire un témoignage. Exercice difficile, vu la richesse et la densité du programme, la qualité et le nombre des participantes.

Mon propos ici n'est pas de vous livrer une analyse ou une synthèse des deux journées mais

Il s'agit plutôt de partager avec vous quelques impressions, et des questionnements qui m'ont interpellé


 

1 - D'abord des impressions sur le déroulement de ces deux journées d'échanges et de débats

  • Une atmosphère conviviale, non formelle qui facilite les échanges et les rencontres
  • Un nombre impressionnant de participantes.
  • Un programme dense,
  • Une forte participation.
  • Des témoignages d'une vibrante intensité
  • Des exemples de dépassement de soi, de courage
  • Des débats riches qui ont mis en en lumière des expériences, des recherches, venant d'horizons divers dans les domaines politique, social, économique, culturel
  • Des débats qui ont su dépasser certains tabous,
  • Des échanges parfois houleux, où l'on a opposé la marocaine d'ailleurs à celle d'ici, où l'on a opposé la langue arabe aux autres langues parlées.
  • Des débats et échanges qui n'ont pas comblé toutes les attentes des participantes, qui ont en frustré certaines. En effet, les attentes sont multiples : SOIF de rencontres, SOIF de (re)connaître l'autre et de se faire (re)connaître, SOIF d'échanger dans le respect mutuel, SOIF d'être informé en temps réel sur les avancées et les défis du Maroc, BESOIN de s'impliquer efficacement aux chantiers initiés, BESOIN D'ETRE EN LIEN AVEC LE MAROC.....

Des débats empreints d'une Forte charge émotive

 

2- Des Questionnements qui m'ont interpellée ?

Marocaines d'ici et d'ailleurs : Qui sommes - nous ET qu'est ce qui nous unit ?

  • Des femmes nées au Maroc ou ailleurs
  • Des femmes vivant au Maroc ou ailleurs
  • Des femmes parlant des langues différentes, certaines ne parlant pas l'arabe
  • Des femmes ayant des parcours, des vécus, des trajectoires de vie différents
  • Des femmes ayant des expériences et/ou des expertises variées
  • Des femmes ayant des perceptions, des représentations, des attentes et des aspirations parfois différentes


DIVERSES ET PLURIELLES MAIS LIEES PAR notre MAROCANITE

  • un fort attachement et un sentiment d'appartenance à un pays, le Maroc
  • une mémoire historique et culturelle commune : nous appartenons à une civilisation plus que millénaire (depuis la préhistoire), à la fois arabo-musulmane, amazigh, judaique, africaine, antiquo-romaine...Une Culture riche plurielle, diverse et variée où les religions, les langues, les traditions ont toujours vécu en symbiose.... Une spiritualité riche et un Islam Tolérant ....Une Histoire et une Culture ouverte sur le Monde ..... Une Histoire et une Culture où l'apport des Femmes a été considérable depuis des siècles ( Fatima Al Fihria, Kenza al Awrabia, Zineb Nefzaouia..... Malika Al Fassi....) et continue à l'être
  • le partage des mêmes valeurs : tolérance, respect, dignité, liberté, égalité, équité, justice, solidarité, hospitalité et ouverture


DIVERSES ET PLURIELLES MAIS LIEES PAR LE MEME COMBAT:

  • le même engagement : la lutte pour les Droits Humains (Femmes)
  • les mêmes défis à relever dans un monde globalisé, en constante mutation, avec une grande mobilité des populations, un monde en pleine crise : crise identitaire, crise financière, crise sociale, montée des extrémismes et des xénophobies, gestion sécuritaire des flux migratoires.
  • Comment s'intégrer ? Comment conserver sa marocanité et la transmettre à ses enfants, tout en vivant dans la modernité, que ce soit au Maroc ou ailleurs ?


DIVERSES ET PLURIELLES MAIS LIEES PAR LE MEME REVE:

  • un Maroc, un Etat de Droit, où l'égalité des chances et des opportunités est accessible à Toutes et à Tous, sans discrimination aucune, où les Femmes sont considérées comme des CITOYENNES A PART ENTIERE
  • un Monde Tolérant, ouvert sur l'autre, où l'on peut circuler librement, où l'on peut s'intégrer aisément et où les Droits Humains sont respectés


 

Questionnement - Rôle du CCME ?

En organisant un événement d'une aussi grande envergure, le CCME a initié une dynamique qui s'inscrit dans le moyen et le long terme.

Pour ce faire, le CCME, aura à mon avis à :

  • Instaurer de manière pérenne, un ESPACE DE DIALOGUE, d'ECHANGES, de CONCERTATION
  • (rencontres, visioconference ; internet..)
  • Réaliser un mapping de toutes les personnes ressources et initiatives d'ici et d'ailleurs
  • Mettre en place un système d'information aisément accessible, permettant de prendre connaissance des situations, des initiatives, des réformes, ....
  • Accompagner la mise en réseau, le partenariat entre femmes, groupes, associations ....


 

En conclusion

Nous sommes toutes Marocaines d'ici et d'ailleurs

  • Nous sommes à la fois citoyennes marocaines et citoyennes du monde.
  • Car nous partageons les valeurs universelles des Droits Humains et de la citoyenneté.


Nous sommes toutes Marocaines d'ici et d'ailleurs

  • Marocaines, différentes et une à la fois,
  • Marocaines, conscientes des défis et engagées à les relever


Nous sommes toutes Marocaines d'ici et d'ailleurs

  • Car nous portons en NOUS une part de Marocanité que l'on a hérité et que l'on contribue à enrichir.
  • Une Marocanité millénaire, une Marocanité plurielle, Une Marocanité tolérante, Une Marocanité ouverte sur le Monde.


Marocaines d'ici et d'ailleurs et Fières de l'Etre !

 


Najat M'jid, Raporteur spécial aux Nations Unies sur la vente des enfants

 


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Mesdames et Messieurs,


Je voudrais commencer mon intervention avec une expérience personnelle. Lundi dernier, je suis allée au consulat du Maroc à Amsterdam, ma ville natale, afin de renouveler ma Carte d'Identité Nationale.
Au consulat, on m'a demandé plusieurs documents et informations que je n'avais pas sur moi. Donc, je n'ai pas pu renouveler ma CIN, mais j'ai pu immédiatement obtenir un passeport marocain. En tant que marocaine, née aux Pays-Bas, de la seconde génération, je n'ai jamais eu un passeport marocain. Lorsque le passeport marocain vert m'a été donné, je me suis sentie fière de mon identité marocaine, mais en même temps, j'ai eu le sentiment d' avoir trahi les Pays-Bas, le pays vers lequel mes parents ont émigré et où je suis née. Ces sentiments et ces émotions confuses sont le résultat de l'actuel débat public et politique dans les pays européens, principalement aux Pays-Bas. L'hypothèse dominante dans ces débats est que les migrants et les implications des engagements avec les pays d'origine sont un obstacle à l'intégration dans le pays d'implantation. En outre, la double nationalité est perçue comme étant en conflit avec les intérêts nationaux.


Mes deux passeports, qui sont en fait des documents de voyage, symbolisent mon identité marocaine et néerlandaise, mais ne déterminent pas qui je suis ou ce que sont mes convictions. Avec cette expérience personnelle, je tiens à illustrer deux points importants. Tout d'abord, cet événement, ici à Marrakech, n'est pas incontestable.
Le fait que nous sommes ici aujourd'hui, en train de discuter des droits des femmes, inspire un débat public et politique chaud, dans lequel notre engagement à améliorer la situation des marocaines d'ici et d'ailleurs est assimilé à une déloyauté et une ingérence de plus en plus indésirables de l'Etat marocain dans la vie des migrants. Les partis politiques de droite aux Pays-Bas perçoivent les Marocains impliqués dans l'évolution de la situation au Maroc comme des suspects. Ces mêmes partis politiques pensent que les personnes détentrices de deux passeports devraient rompre les liens avec les pays où ils sont nés, eux ou leurs parents. Leur loyauté est remise en question.



Le deuxième point que je voudrais souligner est que la participation et les engagements dans le pays d'origine ne sont pas propres à la première génération. De plus en plus, nous voyons que les deuxième et troisième générations se sont engagées à contribuer au développement du pays et du peuple d'origine.


Cette manifestation de deux jours, ici à Marrakech, prouve que les décideurs dans les pays européens, en particulier dans les Pays-Bas, ont tort. Je suggère que nous ignorions ces irrationalités paternalistes et xénophobes et que nous continuions notre travail dans la promotion de l'égalité des droits pour les femmes marocaines d'ici et d'ailleurs. C'est ma profonde conviction que tous les Marocains dans le monde entier sont en train de devenir des citoyens de transition avec des engagements forts et des allégeances à la fois au pays de résidence et au pays d'origine.


Les historiens, comme moi, ont tendance à considérer le passé, avant de faire des prédictions sur ce qui est encore devant nous. Si l'on compare l'histoire du mouvement féministe nationaliste marocain avec l'histoire du féminisme et du nationalisme dans les autres pays du tiers-monde luttant pour se libérer de la domination coloniale occidentale, on trouve de nombreuses expériences similaires et parallèles. Dans tous ces pays, les sociétés traditionnelles ont été transformées par l'évolution économique capitaliste. L'émergence du nationalisme et des mouvements féministes a été parmi les résultats de ces changements économiques et sociaux. Plusieurs pays ont connu des mouvements réformistes qui ont appelé à l'éducation des femmes issues de la classe supérieure et les porter hors de l'isolement. La plupart de ces mouvements de réforme ont été socialement conservateurs, ayant pour objectif de renforcer les structures familiales traditionnelles, et donc de maintenir la subordination des femmes au sein de la famille. Dans la même période, la migration rurale-urbaine et les pressions économiques ont "émancipé" les femmes de la classe inférieure, créant un nouveau prolétariat urbain et amenant les femmes à quitter leur foyer pour se joindre à la main d'œuvre industrielle.



Bien que les femmes aient été impliquées dans le débat public qui a accompagné ces premiers mouvements de réforme - au Maroc, Malika El Fassi a commencé à écrire des articles sur l'éducation des filles au milieu des années trente - c'était le nationalisme qui comprenait des groupes de femmes impliqués dans l'action politique. Les mouvements nationalistes ont, pour la première fois, porté les femmes hors de la sphère domestique traditionnelle vers la sphère publique et politique. Mais ces mêmes mouvements nationalistes ont également mis de véritables limites aux mouvements des femmes. Ces messages confondus sur le rôle des femmes découlent des motivations doubles, et parfois contradictoires, des mouvements nationalistes eux-mêmes. D'une part, les nationalistes voulaient expulser les colonisateurs et moderniser leurs sociétés, en s'appuyant sur des modèles européens; des tâches qui ont exigé l'éducation et la mobilisation des femmes. D'autre part, ils ont voulu affirmer une identité nationale séparée et différente du colonisateur, une identité basée sur leur propre histoire et culture. Ceci les a amenés à souligner le rôle primordial des femmes au foyer, au centre de la famille, gardiennes de la tradition.


Après que l'indépendance ait été atteinte, l'Etat-nation établi et le droit des femmes au vote obtenu, les mouvements féministes ont généralement disparu ou se sont transformés en organismes de protection sociale subventionnés par le gouvernement et dirigés par la classe supérieure des femmes. Aucun mouvement organisé n'a essayé de remettre en cause le statut inférieur des femmes dans la famille. Les dirigeants politiques de sexe masculin, qui avaient consciemment mobilisé les femmes à participer à la lutte pour l'indépendance, les remettent maintenant, avec autant de conscience, à leur place habituelle. Au cours de la décennie de l'après indépendance, la conscience des femmes et leur visibilité dans l'arène politique ont sombré à un niveau très bas.
Pourtant, les femmes du mouvement nationaliste et de la résistance armée sont aujourd'hui reconnues comme étant les aïeules du mouvement de la femme marocaine moderne.


A partir du milieu des années 1960, la direction du mouvement des femmes est sortie des mains de l'ancienne génération de femmes qui avaient participé au mouvement de l'indépendance, et les jeunes générations ont pris l'initiative.
À ce moment, un grand nombre de jeunes femmes ont réussi à avoir accès à l'université, où elles ont adhéré à des mouvements estudiantins politiques et marxistes, qui ont fini par devenir une force politique. C'est au cours de cette période qu'un mouvement féministe marxiste a vu le jour, en reliant la cause des femmes à la lutte des classes sociales. Au milieu des années soixante-dix, le mouvement de gauche a établi une liste de revendications des femmes, afin de recueillir des informations sur la situation des femmes au Maroc, et de faire usage des médias pour attirer l'attention sur les questions relatives aux femmes, en reliant l'émancipation de la femme au socialisme.


Mais ce n'est qu'en 1981, année de ma naissance, que le mouvement des femmes marocaines a pris une nouvelle dimension, avec la fondation du «8 Mars ». L'une des plus grandes dirigeantes de ce mouvement est Latifa Jbabdi, qui est un modèle et une source d'inspiration. Avec son groupe, elle a voulu aborder les questions des femmes et présenter une vision des femmes qui avait fait défaut jusqu'alors. Cela a été un grand pas en avant, car c'était la première fois qu'il y avait un discours féministe continu généré par des femmes. Pour la première fois, les femmes ont bénéficié d'une voix pour s'exprimer, et c'est ce discours qui a mis le rôle des femmes dans la Moudawana sur l'agenda politique. Par la suite, le groupe « 8 mars » est devenu une organisation politique appelée l'Union d'action féminine (UAF), qui a été la première organisation politique au Maroc à être dirigée par des femmes, faisant de l'émancipation des femmes sa première priorité.
Jusqu'aux années 1990, l'UAF s'est engagée pour la réforme de la Moudawana et a obtenu une première réponse de la part du Palais Royal. Mais ce n'est que dix ans plus tard que des réformes réelles ont été apportées à la Moudawana.


Pendant ce temps, des centaines et des milliers de femmes marocaines ont quitté le Maroc, principalement dans le cadre du regroupement familial.
Maintenant, peu de temps avant d'entrer dans la nouvelle année, de nombreux développements positifs et des avancées dans le domaine des droits de la femme ont eu lieu. Mais jusqu'à aujourd'hui, le défi le plus important et le plus urgent face à la femme marocaine d'ici et d'ailleurs, ce sont les amendments du code de la famille et la mise en œuvre de ces réformes. La mise en œuvre de ces changements est encore un processus long et difficile. Je crois que dans ce cadre, les organisations de femmes marocaines d'ici et d'ailleurs peuvent se serrer les coudes et travailler ensemble sur ces questions. Non seulement il est important de sensibiliser les femmes et les hommes sur les réformes de la Moudawana, mais il est également important de réunir des experts, des avocats, des conseillers juridiques et des juges, autour de la question des droits des femmes, ici et ailleurs, pour le plaisir de l'échange d'informations et d'expertise sur ces questions. Permettez-moi de vous donner un autre exemple: les femmes battues et la violence domestique sont des problèmes sérieux, ici et ailleurs. L'expertise qui existe en Europe sur des foyers sains et saufs pour les femmes peut être partagée avec les organisations de femmes marocaines au Maroc. En même temps, les organisations de l'extérieur du Maroc peuvent apprendre beaucoup de choses sur la façon de traiter des questions et problèmes culturels et sociaux spécifiques aux femmes marocaines. Les approches et les méthodes qui sont utilisées au Maroc peuvent être facilement exportées vers d'autres pays européens.


Pour ce qui me concerne, cette collaboration est une route à double sens: le Maroc ne devrait pas seulement se concentrer sur l'importation d'idées et d'expertise, mais aussi sur leur exportation.
Les organisations de femmes marocaines en Europe peuvent en profiter et apprendre des réalisations du mouvement des femmes, de l'histoire et de la société civile au Maroc, autant que les organisations marocaines peuvent apprendre de leurs homologues européens. Il est important et crucial dans la formation de notre identité d'être conscientes de notre propre histoire en tant que femmes marocaines. Dans ce sens, nous, en Europe et dans le reste du monde, pouvons apprendre beaucoup de cette histoire. En rassemblant les histoires des femmes marocaines et en organisant des réunions comme celle d'aujourd'hui, le CCME peut jouer un rôle important dans la collaboration internationale sur l'égalité des sexes.


Lors de cette conférence, nous sommes en bonne compagnie de talents et d'excellents chercheurs, de politiciens, de journalistes, de juristes, d'acteurs de la société civile, de militants et de représentantes d'organisations de femmes. Nous avons tous une chose en commun: notre genre.
Le genre est un élément important compte tenu de la prévalence de l'idéologie marocaine changeante des rôles et des espaces séparés pour les hommes et les femmes. Mais nous avons plus de points en commun: notre conviction que nous devons aller au-delà des rôles de genre. C'est cette conviction qui mène tout un chacun d'entre nous à se consacrer à la promotion de l'égalité entre les sexes, dans le respect des libertés individuelles et des différences. Il existe de différentes voies pour atteindre nos buts et nos objectifs, mais si nous travaillons ensemble sur une stratégie collective, nous serons en mesure de réaliser tout cela. Mais n'oublions pas les hommes. Le genre n'est pas sur les questions concernant les femmes seulement. Le genre est sur les mécanismes d'inclusion et d'exclusion. Dans la plupart des cas, les femmes sont exclues de l'espace public politique et social, non seulement au Maroc mais dans le reste du monde. Pour changer ce statu quo et faire un grand pas dans la promotion de la marche de la femme marocaine vers l'émancipation, nous devons rechercher des coalitions avec les hommes. L'égalité entre les sexes ne peut être atteinte que si la mentalité des hommes et des femmes change.


Quelle est la prochaine étape?


Le thème de cette conférence est extrêmement important et marque le début d'une collaboration internationale pour l'égalité des sexes. Nous devons mieux coordonner avec les organisations de femmes marocaines pour renforcer l'émancipation des femmes, ici et ailleurs. Nous avons besoin de plus d'échanges de connaissances et de compétences.
Nous ne devrions pas être dictés par une sorte de stratégie, mais par nos principes. Grâce à ces principes de l'égalité des droits, nous pouvons formuler une stratégie collective sur la base de nos principes communs. Parlons moins et agissons plus et soyons plus pratiques! Car que ce soit ici ou ailleurs, il nous reste un travail énorme à faire. Continuons à organiser des réunions comme celle-ci, et à partager et à échanger les idées et les pensées. Que ceci soit le début d'un long voyage.


Mesdames et Messieurs, le monde est ce qu'il est; les hommes et les femmes qui n'ont rien, qui ne se permettent de devenir rien, n'y trouveront pas leur place. Faisons un effort commun et considérons que c'est notre responsabilité collective de veiller à ce que toutes les femmes et les hommes, ici et ailleurs, jouissent du respect et de l'égalité dans ce monde.


Je vous remercie.


Nadia Bouras, membre du CCME




Pluralités et diversités des intervenant(e)s et des participant(e)s : représentant(e)s d'institutions publiques et d'administrations, des femmes du monde de la politique, d'associations, des praticien(e)s du terrain et des théoricien(e)s universitaires et des chefs d'entreprise, du privé. Venant du monde entier : Europe, Pays Arabes, Afrique, Etats-Unis, Canada et Maroc. Au cours des débats, il y a eu des descriptions des dispositifs en vigueur dans différents pays, des tendances, des monographies, des études de cas, des descriptions de situations individuelles et collectives... qui constituent des échanges de pratiques et de situations. Toutes les interventions et les discussions ont été passionnées et vives, montrant une implication très forte dans la défense de la cause des femmes Il a été évoqué et balayé les situations des femmes de tous les âges, jeunes, mères, âgées ainsi que leurs différents statuts : étudiantes, travailleuses dans le secteur tertiaire, femmes hautement qualifiées, prostituées et femmes à la retraite.


Les participant(e)s ont insisté sur l'invisibilité des femmes tout en précisant les différents contextes : femmes seules, femmes isolées rejoignant leurs époux, étudiantes, travailleuses, clandestines... De même, il a été rappelé que les femmes, dans la plupart des cas, étaient sous le joug d'une triple vulnérabilité sociale, économiques et juridique.


La question du droit a été longuement débattue. Différents problèmes ont été soulevés. Nous citerons dans un premier temps le problème de l'Application de la réforme de la Mudawana aussi bien au Maroc qu'à l'étranger. Des nombreux témoignages associatifs et d'experts juridiques montrent que les femmes marocaines sont inégales devant l'application de la Mudawana. Que cette inégalité territoriale de l'accès aux droits provient d'une part de l'insuffisance de la formation et de la sensibilisation des autorités en charge de ce dossier, et d'un déficit d'accès à l'information pour les femmes sur ce sujet.


Dans un second temps, il a été question des manques de coopération, voire de conventions qui octroient et protègent les marocains à l'étranger. Quand ces conventions existent, elles sont limitées et ne prévoient rien pour les ressortissants qui ont la double nationalité. C'est ainsi que les jugements ne sont pas reconnus. Il a été demandé de faciliter la circulation des décisions juridiques entre le Maroc et les pays tiers pour des situations tels que le divorce, les femmes abandonnées par leurs maris au Maroc, la nécessité de l'autorisation parentale de quitter le territoire pour l'enfant et la question de la Kafala.


Le séjour dans certains pays d'accueil reste lié à la figure du travailleur et l'accès aux droits essentiels tels que l'enseignement, la famille, la sécurité sociale, la participation politique... est tributaire de l'acquisition de ce statut de travailleur. En outre, ces femmes connaissent des situations de précarité liées au durcissement des lois régissant le droit de séjour et l'acquisition de la double nationalité dans les pays d'acc


Notons également, que les femmes sont de plus en plus visibles et ont accès à l'espace public. Elles occupent des postes à haute qualification et à grande responsabilité que ce soit dans les associations, dans les administrations, dans les entreprises et dans les municipalités. Même dans des situations de précarité extrême, les femmes se constituent en réseaux informels de solidarité et d'amitié. Elles participent activement à la lutte contre les discriminations, à la promotion de l'égalité, à l'accès aux droits pour toutes les femmes que ce soit dans le pays d'accueil ou d'origine.



En conclusion, des recommandations ont été fortement exprimées par les participant(e)s :

  • Une meilleure connaissance qualitative et quantitative du phénomène migratoire marocain féminin qu'il soit récent ou ancien : qui émigre, pourquoi, comment ?
  • L'importance de la donne statistique notamment pour certaines destinations tels que les pays africains, arabes et les Etats-Unis.
  • La lutte contre l'analphabétisme sur tout le territoire
  • L'accès à la formation professionnelle des femmes
  • L'intégration de l'approche genre dans l'éducation des enfants et ceci dès le bas âge
  • L'accès à l'information sur les droits



Le CCME est « un pont » entre les pays d'origine et les pays d'accueil notamment dans la prise en compte de la diversité des conditions de vie de la communauté marocaine à l'étranger et qui doit constituer un espace d'échanges de pratiques pour améliorer les conditions de vie, de travail et les aspects juridiques des Résident(e)s Marocains à l'étranger.



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Les femmes sont actrices de changement et doivent prendre place dans les processus de mutations socio-économiques tant au Maroc que dans les pays d'émigration, mais cette volonté se confronte à tout un ensemble de contraintes économiques, sociales, culturelles et de discriminations qui diffèrent selon les pays. Il faut également prendre en compte les nouvelles formes de migrations féminines (migrations autonomes) et les nouveaux pays d'émigration (Afrique, pays du Golfe, Europe du Sud) où la situation des femmes est encore plus marquée par la précarité, alors même que les associations et organisations collectives de défense des droits des immigrés sont peu présentes (voire totalement absentes) et ont moins d'antériorité d'expériences.


Cet espace a montré à la fois la diversité des situations des femmes qui doivent être prises en compte pour adapter les politiques de justice sociale, de liberté et d'égalité des droits, et l'universalité du combat qui reste à mener. Aussi, une collaboration passant par des partenariats et des échanges d'expériences entre le mouvement féminin (associations, syndicats, partis politiques, etc...) au Maroc et dans les pays d'émigration est-elle indispensable. Il faut faire avancer les fronts de l'égalité conjointement, et le combat des femmes marocaines d'ici et d'ailleurs doit s'inscrire dans un processus global d'accès aux droits et d'égalité des femmes.

A la lumière des interventions et des débats, 3 champs apparaissent comme fondamentaux et prioritaires :


- Le champ de l'éducation :

Malgré l'émergence depuis une vingtaine d'années d'une élite intellectuelle et professionnelle en migration et d'un accroissement sensible de l'éducation au Maroc qui a permis à de nombreuses femmes d'entamer des carrières professionnelles, les femmes sont encore largement tenues à l'écart de la formation et de l'éducation. C'est le frein majeur à l'accès aux droits et au marché du travail, et aucun changement ne pourra être véritablement opéré sans une généralisation de l'accès à l'éducation. Il faut donc continuer à encourager les actions allant dans ce sens et promouvant l'éducation pour toutes les femmes (en migration, en milieu urbain comme en milieu rural). Cependant, ces actions et cette sensibilisation ne peuvent être laissées aux seules initiatives associatives. Les gouvernements doivent prendre leurs responsabilités et mettre en œuvre les politiques et les structures adéquates.

Cette thématique de l'éducation recouvre également la question de la transmission culturelle aux jeunes générations et en particulier celle de l'enseignement de la langue arabe qui reste une revendication principale des familles émigrées afin de perpétuer le lien entre les jeunes générations et le Maroc.


- Le champ du juridique et des droits :

La question de l'évolution du cadre juridique et de l'égalité des droits n'est pas résolue malgré des avancées tant au Maroc (réforme de la Mouddawana) que dans les pays d'émigration. Il y a notamment un hiatus entre le droit et ses applications, et l'accès à l'information sur les droits. Il est donc nécessaire de continuer à mener des campagnes de sensibilisation et d'informations au Maroc et dans les pays d'émigration. Ces derniers ont par ailleurs largement contribué à maintenir les femmes immigrées dans un statut marginalisé en ne leur appliquant pas toujours les droits des nationales. De la même manière, les mouvements féministes européens ne se sont que tardivement penchés sur les droits des femmes immigrées qui restent encore sur-discriminées, ainsi que les filles des générations suivantes, lesquelles semblent victimes d'une régression dans le domaine de la liberté personnelle. Le combat pour l'égalité des droits est un combat permanent qui n'est jamais gagné et qui concerne toutes les femmes tant sur les questions de la violence, des relations familiales et conjugales (mariage, divorce, filiation, etc...), des discriminations à l'emploi, etc... Les associations qui se mobilisent et engagent des actions pour l'égalité des droits et la justice ont besoin de relais et de visibilisation au niveau médiatique et politique.


- Le champ politique et de la représentation :

Toutes les discussions ont fortement appuyé sur la nécessité de placer ces questions dans l'arène politique qui est pourtant encore majoritairement dominée par les hommes. Les femmes restent largement sous-représentées dans les partis politiques et les instances élues. Les résistances à l'entrée des femmes, à des postes éligibles ou à responsabilités, dans les organisations politiques sont le fait même des partis, tant au Maroc que dans les pays d'émigration, davantage que des électorats. Leur combat commence toujours par un combat au sein même de leur famille politique. Le débat reste cependant ouvert sur les modalités à mettre en œuvre, sans qu'il n'y ait consensus par exemple sur la mise en place de quotas. Il apparaît cependant que seuls des règlements législatifs imposant une certaine représentativité puissent faire avancer rapidement et concrètement la situation. De nombreuses expériences de lobbiyng et de promotion au niveau national au Maroc et dans les pays d'émigration, et au niveau international européen, se mettent en place pour contribuer à une meilleure représentativité des femmes dans les instances politiques et décisionnaires, pour influer sur les politiques nationales et introduire la notion de genre. En migration, la difficulté d'être femme en politique se double du fait d'être perçue comme étrangère ou immigrée, c'est donc une double discrimination qui se pose dans la représentativité.


D'une manière générale, outre l'opportunité de confronter des regards et des expériences, ces rencontres sont l'occasion de poser les premiers jalons de collaborations futures. Ainsi, une base de données pourrait être constituée avec l'ensemble des personnes, collectifs et institutions participants, et pourrait être une ressource pour la mise en place de réseaux thématiques futurs.

La multiplication des interventions a pu certes provoquer des frustrations de ne pouvoir s'étendre davantage sur certaines questions, mais elles ont aussi contribué à faire entendre la diversité des situations et la multiplicité des approches. La nécessité de faire évoluer l'image de la femme au Maroc et en migration a été évoquée à de nombreuses reprises. Cet espace d'échanges a bien montré qu'il existait des trajectoires, des histoires et des contextes différents participant ainsi déjà à faire bouger cette image, en mettant en lumière les initiatives et le dynamisme des femmes et leurs contributions au changement, tant dans le domaine associatif, politique ou économique. Les discussions et les échanges ont également révélé la volonté des femmes émigrées et des femmes issues de l'émigration de contribuer au développement social, économique et démocratique du Maroc en mettant en œuvre des initiatives transnationales.

Des partenariats sont d'ores et déjà proposés ou mis en place, notamment sur la question de l'emploi et du retour des compétences (Manpower), des échanges économiques (développement du commerce équitable, Talouine), constitution et animation de réseaux scientifiques sur les questions de genre et migrations, des espaces d'échanges de pratiques dans le domaine politique (échanges entre élus de différents pays), de la santé (expériences de médiation et de continuité de prise en charge des maladies chroniques entre le Maroc et les pays d'immigration et des migrants âgés).


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Madame la Ministre du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité

Monsieur le Président du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger

Mes chers (ères) amis (es) et collègues présidents et présidentes des associations de femmes

Mesdames et Messieurs


Permettez-moi tout d'abord de féliciter le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger, en la personne de son président, Mr El Yazami, ainsi que toute son équipe, collaboratrices et collaborateurs, pour l'organisation de cet événement qui constitue une première rencontre des femmes marocaines du Monde.

A cet effet, je rejoindrais volontiers les organisatrices et les organisateurs de cette rencontre pour vous féliciter de l'engouement et l'enthousiasme qui ont imprégné vos débats et discussions.


Mesdames et Messieurs

Je ne serai pas le seul à vous énumérer combien d'étapes a traversé notre pays dans la voie de la promotion des Droits de la Femme.

Et même le contexte dans lequel vous vous êtes réunis, ces jours-là, coïncide la levée de toutes les réserves du Maroc par rapport à la Convention Internationale de l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW).

Ce nouvel engagement et ce positionnement progressiste vis-à-vis de la question féminine, prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans son message historique adressé au Conseil Consultatif des Droits de l'Homme, à l'occasion du 60ème anniversaire de la déclaration Mondiale, constitue une nouvelle étape que notre pays a franchi dans le processus de l'affranchissement socio-économique des femmes.

Votre rencontre a été honorée par un intérêt royal et une lettre royale vous a été destinée portant un message fort d'encouragement mais aussi une invitation à édifier un solide cadre de partenariat entre les instances qui représentent les femmes marocaines dans le monde tout en considérant nos causes nationales comme tronc unique de vos projets d'action.

Et nul n'ignore la valeur de ce nouveau positionnement national et l'impact positif qu'il y'aurait sur le statut de la femme marocaine en tant qu'actrice plutôt que sujette de développement.

Et je comprends profondément le souci actuel, surtout exprimé par les associations de femmes, sur les dispositions instrumentales et institutionnelles que le Maroc devrait prendre et mettre en œuvre pour assurer l'ancrage et l'enracinement de cette volonté politique qui vise l'instauration de l'équité et l'égalité entre les sexes dans tous les domaines.

Mais je suis de l'avis de celles et ceux qui considèrent la question de l'égalité des sexes, non seulement dans sa dimension conventionnelle et législative, mais aussi dans sa dimension sociétale, culturelle et pédagogique.


Mesdames et Messieurs

Permettez-moi de cerner ma brève allocution autour des défis que vous avez, sans doute, dégagés, et qui endiguent l'instauration complète d'une équité et égalité entre les sexes :

Il y'a d'abord l'enjeu de l'amélioration de la représentativité politique des femmes et la consolidation de leurs places dans les postes de prise de décision. Je ne nie point que notre pays a passé des étapes avancées dans ce sens, et je ne vous cache pas ma grande satisfaction de travailler aux côtés de femmes ministres qui ont montré d'un degrés d'efficience dans le traitement de questions politiques épineuses relative au social, à la santé, à l'éducation, à la jeunesse, à la culture et l'énergie...

Mais l'enjeu le plus grand est celui de la promotion du rôle politique des femmes dans la gestion communale et régionale. Si nous avons gagné des points importants au niveau de l'amélioration de la position politique centrale de la femme, sa position locale reste à consolider. Et déjà le défi de hausser le taux de représentativité locale des femmes élues de 0.54% à 12% dans les élections communales de juin 2009, est un défi important et significatif même si nous le jugeons insuffisant. Le chantier de la promotion de l'action politique féminine dans la région est à mon avis parmi les plus grands chantiers de la prochaine décennie.

Le deuxième défi est économique. Et apart les avancées réalisées au niveau de l'amélioration de la contribution économique des femmes, en tant que chefs d'entreprises, de cadres de gestion et d'entrepreneuses, le travail féminin en général est qualitativement limité.

Les indicateurs dont nous disposons sur la situation de la femme dans le monde du travail laissent penser aux nombres importants de chantiers qu'il faudrait ouvrir pour, premièrement reconnaître le rôle des femmes dans la production économique, et deuxièmement améliorer cette productivité.

Seulement 27.2% des femmes sont actives et plus de 70% des femmes travailleuses n'ont aucun diplôme et plus de 59% de femmes actives occupées travaillent dans des secteurs informels qui sont en marge de tout réajustement.

De ce constat, je passerai au troisième défi qui est justement celui de la qualification professionnelle de nos ressources humaines dans un système de formation professionnelle qui a pris le pari de s'adapter rapidement à l'environnement économique émergent en dotant celui-ci de l'énergie humaine nécessaire pour son évolution.

Le Plan d'urgence de la Formation Professionnelle que nous avons présenté à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, se donne l'objectif de former plus de 750.000 lauréats dans les secteurs économiques liés aux grands Plans de Développement tels que Emergence, le Plan Vert, le Plan Azur et sa vision 2010. et je suis très confient aux futures générations de techniciens et praticiens et les futurs lauréats de ce Plan de Formation dont une grande partie est constituée de jeunes femmes qui ont opté pour la qualification professionnelle comme moyen d'intégration socio-prefessionnelle.

Croyez-moi que, à part les branches de la BTP, de l'Agriculture et les Industries Mécaniques qui sont toujours masculinisées, les autres branches de l'Offshoring, des Services, de la Communication et de l'Industrie de Pointe vont connaître des taux élevés de féminisation d'ici 2012.

Et pour consolider ce processus de féminisation du système de la formation professionnelle, et consolider la position de la femme dans le monde du travail, le Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle a initié un changement institutionnel profond en faveur de la culture Genre par la création de Points Focaux Genre dont la mission principale est d'établir une stratégie pour l'institutionnalisation de cette approche des droits de l'homme dans l'organigramme et les programmes du département. Et la première étape opérationnelle serait l'élaboration d'un Audit-Genre comme outil de diagnostic et de prospection.


Mesdames et Messieurs

Je finirai mon allocution par vous remercier d'avoir choisi l'axe des médias et de la culture comme grands leviers de changement en faveur de la femme.

Et j'exprime la disposition et l'engaement non conditionnée, de notre département pour la concrétisation des différentes recommandations en relation avec les domaines de notre intervention.


Merci pour votre attention


Jamal Rhmani


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Monsieur le Ministre,

Monsieur le Président du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger,

Saidati Sadati,

Aitma Istma,

Ladies and Gentlemen,

Señoras Señores,

Mesdames et messieurs,


Dans toutes les langues du monde et en particulier dans la langue du cœur, je vous salue chaleureusement et à travers vous toutes les marocaines d'ici et d'ailleurs.

Je voudrais également remercier les organisateurs et organisatrices, pour cette excellente initiative.

Elle nous permet la rencontre, la visibilité, l'échange, le partage, entre marocaines d'ici et d'ailleurs. Et je les remercie aussi de me donner le privilège et l'opportunité de m'adresser à vous et de partager avec vous autour des aspects multidimensionnels de la condition féminine.

Je félicite le CCME pour le choix de la thématique et la décision d'en faire un évènement annuel car l'égalité entre les sexes est une valeur transversale des droits humains.

Et cette manifestation coïncide avec des rendez vous heureux et pleinement en rapport avec notre sujet.
Le 60eme anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'Homme :

Notre pays a fêté cette occasion la tête haute car nous avons de quoi nous enorgueillir de tout le chemin parcouru par notre pays en matière de droits humains et d'égalité et nous continuions à marcher résolument vers l'égalité.

  • Ainsi l'Annonce a été faite par Sa majesté de la levée des réserves sur la CEDAW.
  • Le 18 décembre en plus d'être la journée internationale du travailleur migrant est aussi la date anniversaire de l'adoption de la CEDAW en 1979 par l'AG des Nations Unies.
  • La 6ème campagne de lutte contre les violences faites aux femmes organisée durant 15 jours par le Ministère du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité

 

Mesdames et messieurs,

Les problématiques sur lesquelles vous avez travaillé sont au cœur des préoccupations du gouvernement (déclaration gouvernementale) et au cœur également de la mission et des programmes du Ministère du développement Social, de la famille et de la Solidarité.

J'ai relevé avec grand intérêt les recommandations issues des débats menés au sein des différents espaces thématiques.

Vous avez relevé les avancées réalisées dans la marche du Maroc vers l'égalité et notamment:

  • Au niveau des législations qui concernent les Marocaines d'ici et d'ailleurs à savoir le code de la famille, le code de la nationalité, etc..
  • Au niveau de l'accès aux postes de décision en particulier la participation politique des femmes dans les instances élues.

La représentation politique des femmes vient d'être affirmée pour les communes comme elle l'a été pour le parlement en 2002.

Aujourd'hui, le nouveau code électoral assure un seuil minimal de 12% des sièges pour les femmes (au lieu de 0,5% actuellement) mais ce seuil peut être porté au tiers des sièges si les partis politiques jouent le jeu et apportent un soutien ferme aux candidatures féminines.

Cela vient renforcer la politique volontariste du Maroc de promouvoir les femmes à travers la nomination de 7 femmes ministres, 5 femmes ambassadeures, 19 femmes caids, 35 femmes dans les Conseils des Oulémas etc.

La charte communale inscrit l'approche genre comme condition dans l'élaboration des plans de développement local.

 

Vous avez également débattu des inégalités et des situations de vulnérabilité

Ces questions constituent le socle de la stratégie nationale pour l'équité et l'égalité qui s'articule autour de l'intégration de l'approche genre dans les politiques publiques comme condition d'atteinte de l'égalité:

  • Au niveau des Budgets, la Réforme budgétaire axée sur les résultats et Budgétisation sensible au genre (rapport genre)
  • Au niveau des programmes de lutte contre la pauvreté, en particulier L'INDH, dont la majorité des bénéficiaires sont des femmes.

 

Vous avez discuté de lutte contre les violences faites aux femmes

Vous avez certainement évoqué les actions en cours qui viennent renforcer celles déjà en place depuis une dizaine d'années :

  • Un système d'information sur les violences basées sur le genre commun entre les principaux acteurs : police, gendarmerie, justice, santé et
  • Des dizaines de centres et cellules d'accueil ont été mis en place par ces institutions et par les ONGs qui animent 62 centres d'écoute à travers le pays
  • Notre ministère a même organisé récemment des sessions de formation au profit des policiers et gendarmes sur le thème de la violence fondée sur le genre.
  • Ces centres et cellules accueillent aussi les plaintes des femmes migrantes
  • Nous travaillons sur la mise en place d'une législation contre les violences faites aux femmes en particulier les violences conjugales qui sont les plus dominantes selon les déclarations au niveau institutionnel comme au niveau des centres d'écoute des ONGs(plus de 80% des déclarations)
  • Une enquête de prévalence a été lancée
  • L'institutionnalisation et la territorialisation de la lutte contre la violence basées sur le genre par la convergence des programmes de 13 départements Ministériels, ONGs et Universités dans 6 régions, en partenariat avec 8 agences des Nations UNIES, en plus des programmes appuyés par d'autres partenaires.

 

Vous avez souligné la persistance des stéréotypes et l'impact négatif des images véhiculées par les medias, l'école, etc :

La diffusion de la culture de l'égalité constitue un axe stratégique du Ministère car le changement des législations et les décisions politiques doivent être accompagnées pour les traduire en comportements, attitudes.

Toutes ces avancées prouvent que le Maroc entend fermement consolider sa marche vers l'égalité et le respect des droits humains des femmes.

Cependant la marche vers l'égalité est encore longue. Les défis restent nombreux et multidimensionnels : qu'il s'agisse de l'accès aux services de proximité ou de la mise en œuvre des législations. A ce sujet, nous devons avoir présent à l'esprit que le nouveau Code de la Famille est en soi un véritable projet de société basé sur l'égalité et que 5 ans de mise en œuvre c'est très peu par rapport à des siècles de traditions, de discrimination et d'assujettissement des femmes.

Mais la volonté politique est forte pour faire réussir ce chantier de règne. En témoigne la Proclamation du 10 octobre journée nationale de la femme marocaine en commémoration du discours de SM le Roi 10 octobre 2003 devant le parlement pour annoncer le code de la famille.

Le 10 octobre constituera un moment annuel pour faire le bilan en matière d'égalité entre les sexes à travers les politiques publiques et continuer à marcher sur le chemin de l'égalité.


Mesdames et messieurs,

Ces chantiers et débats ouverts nécessitent une large mobilisation de nos forces et l'engagement et la coopération de toutes les compétences qu'elles soient d'ici ou d'ailleurs.

Les contraintes et les résistances sont multiples, vous les avez évoquées mais les Opportunités sont également là :

  • Fort engagement de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en faveur de l'égalité
  • la richesse et l'engagement de la société civile
  • les possibilités d'articulation entre la lutte pour vos droits, pour votre visibilité dans vos pays d'accueil respectifs et la lutte pour les droits des femmes au Maroc.

Je vous ait parlé de votre pays et de vos acquis dans votre pays mais j'aimerais aussi vous dire à quel point votre pays est fier de vous !

 

Vous constituez un trésor pour votre pays, non pas seulement par le transfert de devises, Non !

Mais parce que vous brillez de mille feux et vous fêtes briller le Maroc, sur le plan artistique, culturel, sur le plan scientifique et de la recherche, sur le plan économique, social et même sur le plan politique et que votre cœur continue à battre pour votre pays le Maroc.
Nous, vos frères et sœurs d'ici, nous sommes fiers de vous et vous disons bravo !

Nous sommes également conscients des difficultés et des problèmes que vivent certaines de nos sœurs et particulièrement dans certains pays.
Celles qui ont émigré dans des conditions difficiles ou qui sont vulnérables et exposées à différentes formes de pressions et de violences.
J'appelle à la solidarité avec elles et à leur soutien et je leur recommande de s'organiser pour faire entendre leurs voix, ici et dans leurs pays d'accueil. Nous avons entendu vos plaintes et vos souffrances. Vous vivez le problème. Les solutions nous appartiennent ensemble mais vous pouvez les construire avec le soutien des défenseurs des droits humains des femmes dans votre pays ou dans vos pays d'accueil et avec l'aide du gouvernement à travers ses différentes composantes.

Pour terminer sur une note optimiste j'aimerais enfin vous dire que vous êtes une richesse pour votre pays par la diversité culturelle que vous œuvrez à entretenir.

Quel bonheur d'entendre des marocaines parler avec autant d'aisance, le français, l'espagnol, l'anglais, l'allemand, l'italien, le néerlandais etc etc...

Notre diversité c'est notre richesse, nous devons la préserver et la développer et résister à toute tentative de nous réduire à une seule dimension.

Nous sommes arabes et musulmans et fiers de l'être. Mais nous sommes aussi amazigh, ouverts sur les langues, méditerranéens, africains. Nous avons une composante juive de notre population, composante authentique de notre histoire et nous en sommes fiers.

Nous devons nous approprier et préserver notre diversité car elle est notre richesse. Elle met à l'épreuve notre démocratie qui se doit de respecter notre droit à la diversité et elle est une des composantes de la modernité.

Je tiens à saluer particulièrement celles d'entre vous qui par leur présence ici, à travers leur parcours là bas, leur engagement ici et là bas, incarnent les valeurs qui battent en brèche les stéréotypes , et cassent l'image qui est collée à la femme arabo-musulmane et qui est loin de correspondre à la réalité.

Je voudrais aussi saluer votre patriotisme, vous qui êtes à l'affût des actions citoyennes à mener au service de votre pays, dans les domaines de la lutte contre la pauvreté, en faveur de l'éducation, la protection de l'enfant, ou des personnes âgées, l'emploi ou encore l'intégration des personnes handicapées.

Vous êtes donc une composante du formidable trésor que constitue la société civile pour notre pays sachant que celle-ci est devenue un partenaire institutionnel des politiques publiques particulièrement depuis le lancement de l'INDH par SM le Roi Mohammed VI le 18 Mai 2005.
Notre département s'engage à étudier avec le CCME les possibilités d'une nouvelle initiative en partenariat avec la société civile d'ici et de là-bas sur les différentes problématiques de l'émigration.

Les résultats auxquels vous êtes parvenus, après des discussions substantielles revêtent une importance capitale pour l'élaboration de stratégies et programmes futurs impliquant les différentes instances, structures, organisations et individualités présentes avec nous.

Votre pays le Maroc est sur la bonne voie.

Il est porté par l'amour que nous lui portons tous et toutes, par notre mobilisation et nos actions citoyennes mais aussi par la chance que nous avons d'avoir un Roi, SM le Roi Mohammed VI aussi engagé en faveur des droits de l'Homme, de l'Egalité et de la modernité.

Merci à toutes et à tous !

 

Nouzha Skalli

 

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