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Table ronde : Allemagne-Maroc, il y a cinquante ans

samedi, 06 avril 2013

L'association des compétences marocaines en Allemagne (DMK) était l'invitée du CCME ce 6 avril 2013 à l'occasion du cinquantième anniversaire de la coopération maroco-allemande.

 Il ya cinquante ans, il y eut les « Gastarbeiter », littéralement les « travailleurs invités » qui se sont installés, seuls, en Allemagne. La Bundesrepublik, c'était l'Etat providence. Le besoin d'une main-d'œuvre était une nécessité. L'acier et l'automobile avaient besoin de travailleurs. Et ils ont été les chercher au Maroc.

Dix ans après l'arrivée de ces ouvriers sans bagages, vint le tour du regroupement familial. Les familles restées au pays étaient autorisées à s'installer en Allemagne : épouses et enfants ont rejoint des pères restés loin des leurs durant près d'une décennie.

Pour Mme Soraya Moket : il y eut les années 60', celles des pères de famille, puis les années 70', celles des familles. Un regroupement qui ne s'est pas fait sans douleur, car les enfants avaient souvent grandi sans la présence du père, mais avec des grands parents, des oncles et des tantes restés au pays.

L'écrivain Abdellatif Youssafi qui a quitté sa terre natale à l'âge de un an, estime d'ailleurs que « cinquante ans, c'est toute une vie, c'est de la joie, une déchirure ». Ses livres témoignent tous, dit-il, de ce sentiment complexe : » le Maroc est une patrie émotionnelle. Tandis que l'Allemagne est une patrie intellectuelle » ajoutant « j'écris en allemand et je ressens en arabe »

Le plus jeune membre de l'association, Rahim Hajji, né en Allemagne, estime que ce cinquantenaire est une occasion pour lui de penser et découvrir un passé qu'il considère comme positif, « un plus », dans sa vie.

A cet effet, Mme Khatima Bouras a insisté sur le fait que ce cinquantenaire était un instant de réflexion sur toutes les questions liées à la culture, à la valeur ajoutée de l'immigration, parce que « en général l'on ne parle que des problèmes » lorsqu'il s'agit d'immigration.

D'ailleurs, l'immigration a comme partout ailleurs, connu une évolution : de nombreux étudiants marocains poursuivent leur études en Allemagne. Tandis que 11% d'allemands d'origine marocaine (contre 35% d'Allemands) réussissent à avoir le baccalauréat (Abitur). Bien que l'échec scolaire parmi les jeunes d'origine marocaine reste important, l'évolution est incontestable.

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