Mouda Iken, la jeune femme marocaine qui a fait ses études à Rabat où elle a rêvé de porter la blouse blanche de médecin, ne savait pas quel destin lui serait réservé quand elle a choisi de débarquer à Miami pour perfectionner son niveau d'anglais avant de s'installer à New York pour étudier Marketing international et sciences politiques à l'université de Columbia.
Symbole de bonne étudiante étrangère qui combine persévérance dans ses études et intégration dans son environnement, la jeune femme va se familiariser avec le volontariat, pour se consacrer après à l'action humanitaire aux Etats-Unis, d'abord, puis au Panama où elle vit actuellement.
"J'ai retrouvé ma quiétude dans l'action humanitaire, c'est pourquoi j'ai décidé de m'inscrire en master Intervention sociale à l'université de Columbia à New York, plus précisément sur la question des réfugiés et les problèmes relatifs à leur santé mentale", a confié Mouda Iken dans une déclaration à la MAP.
Au cours de ses études à l'université, la jeune femme va rejoindre en 2016 le Comité International de Secours, une organisation humanitaire qui aide les populations victimes d'oppression ou de conflits violents dans 40 pays. Elle a travaillé d'abord en tant qu'assistante sociale, avant de se charger de la gestion du dossier de la région de l'Afrique de l'Ouest et le monde arabe.
Dans ce poste, elle a contribué, une année durant, à la réintégration de dizaines de familles issues de ces deux régions du monde dans la vie active dans leur ville d'accueil, New York.
Mouda Iken affirme qu'avant de quitter le Maroc, elle n'a jamais imaginé travailler avec les réfugies. "Même en arrivant aux Etats-Unis, mon ambition était de travailler dans le secteur bancaire ou conseillère en marketing, mais mon expérience comme étudiante-stagiaire au sein du comité international du secours à New York a été une expérience bouleversante, qui m'a permis de découvrir ma passion pour l'action humanitaire", a-t-elle déclaré.
Cette passion pour la question des réfugies trouve ses origines dans les histoires dramatiques de violence et d'agressions sexuelles commises à l'égard des femmes et enfants qu'elle a pu rencontrer lors de son travail d'assistante. Une expérience qui va lui permettre de rejoindre l'unique centre d'accueil des réfugiés de la capitale panaméenne, aussitôt arrivée avec son mari dans ce pays quelques mois auparavant.
Au Panama, Mme Iken travaille au centre Hogar Luisa, qui apporte soutien et assistance aux réfugiés et émigrants qui choisissent le Panama comme pays de résidence ou de transit vers les Etats-Unis.
"Dans ce centre, on reçoit des réfugies venus de l'Afrique de l'Ouest, du Venezuela et de la Colombie en particulier, mon travail consiste à aider ces gens à accéder aux services de base", a-t-elle dit, affirmant que les expériences qu'elle a vécues ici l'encouragent à poursuivre son engagement pour l'action humanitaire.
Selon elle, le centre, qui accueille 200 personnes, offre des prestations de protection sociale, des soins de santé et une assistance psychologique, ainsi que des bourses d'étude et des ateliers de formation pour aider ces gens à s'intégrer dans la vie active et chercher des opportunités d'une vie meilleure.
Parallèlement à son action humanitaire, Mme Iken travaille également comme conseillère éducative chez la fondation britannique Knightsbridge Schools International Panama, qui offre des services d'assistance aux enfants à besoin spécifique âgés de 3 à 10 ans.
Par ailleurs, et tout en se félicitant de la nouvelle politique adoptée par le Maroc en matière de migration et d'asile, et qui a abouti à la régularisation de la situation de dizaines de milliers de migrants, notamment africains, l'expatriée marocaine a relevé que cette nouvelle politique migratoire constitue une réponse proactive du Maroc à la question de l'immigration à travers des solutions pratiques garantissant la dignité des émigrés et leur droit à une vie digne.
La jeune femme marocaine n'a pas manqué l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la femme pour saluer les efforts entrepris pour promouvoir la situation de la femme marocaine, soulignant, toutefois, que le chemin de l'égalité homme-femme nécessite davantage de travail.
"J'ai grandi entourée de femmes puissantes qui ont milité pour que je puisse avoir une formation de qualité, mais je sais que cette chance n'est pas donnée à toutes les filles, c'est pourquoi j'insiste sur l'importance de l'éducation et de la formation dans l'émancipation de la femme marocaine et l'amélioration de ses conditions de vie.
Mme Iken constitue in fine un modèle de réussite dans la réalisation de soi à travers la persévérance dans le travail et l'ouverture sur l'autre, en se démarquant dans un domaine qui fait la fierté de tous les Marocains : l'action humanitaire.
Avec MAP