La commission européenne a salué lundi les "réels efforts" et les "progrès" réalisés par la Turquie dans la mise en œuvre des exigences de la feuille de route sur la libéralisation du régime des visas avec l'UE, tout en l'appelant à maintenir son rythme de réformes.
"La Turquie déploie de réels efforts pour satisfaire aux critères définis dans sa feuille de route pour la libéralisation du régime des visas et je me félicite en particulier des avancées enregistrées dans les domaines de la migration et de la protection internationale, ainsi qu'en matière de sécurité des documents", a déclaré la commissaire européenne aux affaires intérieures, Cecilia Malmstr?m.
La commissaire européenne, qui réagissait à la publication du premier rapport de la CE sur la libéralisation du régime des visas avec la Turquie, note toutefois que "des progrès sont encore nécessaires, notamment dans la gestion des frontières et la coopération policière et judiciaire".
En somme, le rapport de la Commission évalue l'état de la législation, des capacités administratives et des pratiques de la Turquie dans les domaines concernés par les critères établis dans la feuille de route.
Il salue ainsi les progrès réalisés en ce qui concerne les systèmes turcs de délivrance de passeports et de registre d'état civil, l'importance des réformes adoptées récemment dans le domaine de la migration et de la protection internationale, certaines évolutions positives dans la coopération transfrontière avec les Etats membres de l'UE et l'agence Frontex, ainsi que les initiatives prises pour réformer la législation antiterroriste.
De l'autre côté, le rapport estime, par exemple dans le domaine de la sécurité des documents, que la Turquie devra commencer à délivrer de nouveaux passeports comportant des données biométriques, conformément à l'acquis de l'UE, et approfondir la coopération avec les Etats membres de l'UE pour la détection des documents de voyage faux ou falsifiés.
En matière de gestion des migrations, Ankara devra, selon la Commission, veiller à la mise en œuvre effective de la nouvelle loi sur les étrangers et la protection internationale. Aussi, la Turquie devrait-elle prendre des mesures pour mettre en place un système plus moderne, efficace et intégré de gestion des frontières, pour consolider le système des visas et pour renforcer la coopération transfrontière avec les Etats membres de l'UE.
En ce qui concerne l'ordre public et la sécurité, l'Exécutif européen appelle les autorités turques à signer, ratifier et commencer à mettre en œuvre plusieurs conventions internationales, adopter une législation nationale conforme aux normes européennes et internationales, et poursuivre la réforme du système judiciaire national, dans le but de préserver son indépendance et son efficacité.
Dans le domaine des droits fondamentaux, la Turquie devrait "continuer à réviser la législation antiterroriste et s'efforcer d'en assurer la mise en œuvre".
Enfin, la Commission dit attendre la mise en œuvre intégrale et effective, à l'égard de tous les Etats membres, de l'accord de réadmission UE-Turquie qui est entré en vigueur le 1er octobre 2014. Dans l'intervalle, les obligations de réadmission bilatérales déjà en vigueur entre la Turquie et les Etats membres de l'UE "devraient être mieux respectées".
Le 16 décembre 2013, la CE avait lancé un dialogue sur la libéralisation du régime des visas avec la Turquie, parallèlement à la signature de l'accord de réadmission entre l'UE et la Turquie. A cette occasion, une feuille de route en matière de visas a été remise aux autorités turques.
20 oct. 2014
Source : MAP