Le Maroc a mené une campagne de régularisation des migrants "encourageante", même si 9.000 demandes attendent une réponse positive, a estimé la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), lors d’une conférence co-organisée avec le Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des étrangers et des migrants (Gadem), lundi 30 mars.
"D'après nos estimations, il y a près de 9.000 dossiers" de régularisation encore en souffrance, a déclaré la secrétaire générale de la FIDH, Amina Bouayach, évoquant la campagne de régularisation exceptionnelle des sans-papiers, qui a été close au Maroc le 31 décembre 2014.
Annoncée fin 2013, après une recommandation du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), la nouvelle politique migratoire du royaume avait besoin d’une mesure symbolique, laquelle s’est concrétisée durant toute l’année 2014.
Associant les étrangers demandeurs, de nombreuses associations de la société civile et les services gouvernementaux marocains, qui se sont mobilisés pour suivre les instructions du roi Mohammed VI, elles ont abouti selon un décompte établi par le ministère de l’Intérieur, en février, à la régularisation de 17.916 personnes sur un total de 27.332 demandes déposées.
Parmi les demandeurs dont les dossiers ont été régularisés, 27% sont des ressortissants sénégalais et 18% viennent de Syrie, selon les chiffres compilés par le GADEM et la FIDH, dans un rapport rendu public, ce lundi. Le satisfecit général pousse les mêmes organisations à demander plus.
“L’ensemble des acteurs de la société civile contactés dans le cadre de la préparation de la présente note sont unanimes pour demander la régularisation de toutes les personnes ayant déposé un dossier au 31 décembre 2014”, souligne le rapport. "Le nombre de bénéficiaires a été bien moindre à ce qui a été estimé au départ", a renchéri le secrétaire général du Gadem, Hicham Rachidi.
La FIDH s'inquiète d'”opérations massives d'arrestation" qui se sont déroulées après la clôture de la campagne de régularisation, en février. Des centaines de migrants en situation irrégulière avaient été arrêtés dans la forêt de Gourougou, près de Nador. Si pour la plupart, ils ont été libérés, 400 seraient encore détenus, selon Hicham Rachidi.
Signe encourageant, “les dossiers [non encore acceptés] sont en cours d'examen et de finalisation", a assuré pour sa part dans une déclaration à l'AFP le directeur des affaires migratoires au ministère des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration, Ahmed Skim.
30/03/2015
Source : huffpostmaghreb.com