Les Nations unies ont demandé mardi l'ouverture d'une enquête après les meurtres de civils musulmans, membres de la communauté rohingyas, par l'armée et l'incendie de plusieurs villages dans l'ouest de la Birmanie.
Dans un communiqué publié lundi soir, l'ONU a exhorté "le gouvernement à mener des enquêtes appropriées et approfondies sur les violations".
"Les autorités ne peuvent pas justifier le meurtre de suspects en évoquant simplement la gravité des crimes", a déclaré le rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires Agnès Callamard, citée dans le communiqué.
"Les rapports faisant état de maisons et de mosquées brûlées, de personnes avec un certain profil rassemblées et tuées sont alarmants et inacceptables", a-t-elle ajouté.
A la suite de violences dans cette région, l'armée mène des raids, l'aide alimentaire qui approvisionnait des dizaines de milliers d'habitants est bloquée et aucun journaliste ne peut se rendre sur place, selon les médias.
Au cours des deux derniers jours, les autorités frontalières ont poussé des milliers de Rohingyas, minorité musulmane, à fuir leurs maisons. "Nous sommes installés dans un autre village", a expliqué Maung Ni, commerçant Rohingya du village de Kyikanpyin, cité par l'AFP.
"Nous ne savons pas quoi faire. Des soldats sont toujours stationnés dans notre village", a-t-il ajouté.
Les ONG estiment que plus de 15.000 personnes ont été déplacées depuis la prise de contrôle par l'armée d'une zone à la frontière avec le Bangladesh dans le nord de l'Etat Rakhine.
Les Rohingyas sont considérés comme l'une des minorités les plus persécutées de la planète par les Nations unies, qui craignent que le nombre de camps de réfugiés pour les déplacés rohingyas augmente davantage encore cette année.
25/10/2016
Source : APS