L'Agence européenne Frontex a renforcé son aide aux membres de l'Union européenne en vue du rapatriement dans leur pays d'origine des migrants n'ayant pas droit à un permis de séjour humanitaire, a déclaré mercredi à Rome son directeur, le Français Fabrice Leggeri.
L'agence, en charge du contrôle des frontières extérieures de l'UE, a aidé au retour de quelque 7.800 migrants économiques cette année, un chiffre qui devrait encore augmenter, a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.
Selon M. Leggeri, certains pays européens éprouvent des difficultés à signer des accords de rapatriement avec certains pays de départ ou de transit mais Frontex peut utilement faire pression sur ces pays au nom d'un membre de l'UE.
"Si un pays tiers s'oppose à Frontex en matière de rapatriement, il s'oppose à l'UE dans son ensemble", a fait valoir Fabrice Leggeri.
L'agence a déjà mis en place des politiques de retour avec des pays comme l'Albanie, le Pakistan ou le Nigeria.
L'UE a aussi signé début octobre à Kaboul un accord -- décrié par les défenseurs des droits de l'Homme -- pour faciliter les retours des Afghans déboutés du droit d'asile. Et l'Italie s'est aussi attiré des critiques en commençant en août à renvoyer des migrants au Soudan.
L'UE cherche aussi à négocier des accords de renforcement de la coopération économique en échange du retour des migrants. L'Ethiopie, le Mali, le Niger, le Nigéria et le Sénégal "ont été identifiés comme des pays prioritaires", a déclaré M. Leggeri.
Avant tout rapatriement, il faut cependant que les autorités consulaires du pays confirment l'identité des migrants concernés.
Afin de gagner du temps, les représentants des consulats seront invités à rencontrer les migrants dans les centres d'accueil pour leur fournir des papiers, a encore expliqué M. Leggeri.
La question du rapatriement des migrants économiques se pose fortement en Italie, qui a vu arriver près de 157.000 personnes sur ses côtes cette année -- quasiment tous originaires d'Afrique subsaharienne -- et où le taux de rejet des demandes d'asile dépasse actuellement les 60%.
26/10/2016
Source : AFP