vendredi 6 décembre 2024 17:26

Hongrie : vers une suppression des permis de résidence pour riches investisseurs (gouvernement)

La Hongrie envisage de cesser d'accorder des permis de résidence aux riches investisseurs extra-européens, a annoncé jeudi un porte-parole du gouvernement, ce régime étant contesté tant à gauche qu'à l'extrême droite.

Depuis 2013, ce pays a émis près de 3.000 obligations d'Etat, d'une valeur nominale de 300.000 euros, ouvrant droit à un permis de résidence et à la possibilité de voyager librement au sein de l'espace Schengen. La plupart d'entre elles ont été acquises par des Russes et des Chinois.

"Les conditions de financement de la dette hongroise se sont améliorées et la demande pour les obligations d'Etat a augmenté, donc nous n'avons plus besoin de cet instrument", a déclaré jeudi à la presse Janos Lazar, un proche collaborateur du Premier ministre conservateur Viktor Orban.

Le régime des permis de résidence est vivement critiqué par l'opposition, qui lui reproche de favoriser la corruption via les officines chargées de commercialiser ces obligations, et de représenter un danger pour la sécurité de l'Etat.

La suppression de ce système a notamment été exigée par le puissant parti d'extrême droite Jobbik en tant que préalable à son soutien à une révision de la Constitution que M. Orban veut faire adopter pour rendre illégale, en droit hongrois, la relocalisation en Hongrie par l'UE de réfugiés.

"Ni les riches migrants, ni les riches terroristes ne doivent pouvoir venir (en Hongrie)", avait martelé le chef du Jobbik, Gabor Vona, après une rencontre avec M. Orban la semaine dernière.

L'opposition de gauche a pour sa part dénoncé une "hypocrisie" du gouvernement, qui se dit fermement opposé à l'arrivée de migrants tout en favorisant l'installation dans le pays -et dans l'UE- d'oligarques étrangers.

Le parti Fidesz de M. Orban ne bénéficie plus au parlement de la majorité des deux tiers requise afin de modifier la Constitution et a besoin de l'appui du Jobbik pour ce vote prévu pour le 8 novembre.

M. Lazar a toutefois démenti jeudi tout lien entre son annonce et le "chantage" exercé selon lui par le parti d'extrême droite. Il a à ce sujet souligné qu'une décision officielle de supprimer le régime des permis de résidence n'avait pas encore été prise.

27 oct 2016

Source : AFP

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