vendredi 22 novembre 2024 09:43

L'Australie défend le durcissement de son droit d'asile

Le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, a défendu lundi une proposition visant à interdire aux demandeurs d'asile arrivés illégalement par la mer de revenir un jour en Australie, balayant les objections des organisations de défense des droits de l'homme.

Actuellement, les demandeurs d'asile interceptés en tentant de se rendre en Australie par bateau sont envoyés dans des camps en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou sur l'île de Nauru. Quelque 1.200 d'entre eux sont actuellement retenus sur ces sites.

Malcolm Turnbull souhaite durcir encore la législation en interdisant à vie l'entrée sur le territoire australien à tous les demandeurs d'asile interceptés en mer, quand bien même leur statut de réfugié aurait été reconnu par un pays tiers, ce que contestent des avocats et des organisations d'aide aux réfugiés.
Selonces derniers, une telle disposition irait à l'encontre de la Convention relative au statut des réfugiés des Nations unies qui prévoit qu'aucun pays ne peut infliger de sanction à un réfugié en raison de sa présence ou de son entrée illégale sur le territoire.

Ces objections n'ont pas dissuadé Malcolm Turnbull de défendre son projet et son gouvernement devrait le présenter devant le Parlement dès cette semaine.

"Nous nous sommes renseignés auprès de juristes et nous sommes persuadés que (le projet) est conforme à la loi et à nos obligations internationales", a-t-il déclaré à la presse.

Le chef de l'exécutif australien devra toutefois obtenir l'aval de sénateurs indépendants ou de parlementaires appartenant au Parti travailliste pour que son projet devienne loi.

Les dispositions australiennes, qui permettent la détention des migrants sans limitation dans le temps sont sévèrement critiquées tant à l'étranger que sur l'île continent.

Le projet exposé par le Premier ministre laisse croire à certains observateurs qu'il a obtenu que les demandeurs d'asile actuellement détenus par l'Australie soient accueillis par un pays tiers.

Si cette "relocalisation" aboutissait, elle permettrait peut-être à Malcolm Turnbull de faire rebondir sa cote de popularité, au plus bas depuis qu'il est entré en fonction en 2015.

L'Australie est d'autant plus soucieuse de trouver une solution rapide que la Cour suprême de Papouasie-Nouvelle-Guinée a ordonné la fermeture des centres de détentions installés sur son territoire.
31 oct 2016 (Colin Packham, Nicolas Delame pour le service français)

Source : Reuters

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