C'est l'écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani, 35 ans, qui a été choisie comme lauréate du Goncourt 2016 pour son roman “Chanson douce”, paru chez Gallimard.
« La douzième femme en cent treize ans », a immédiatement tenu à souligner Françoise Chandernagor, membre de l'Académie Goncourt, quelques minutes après l'annonce de la consécration de l'écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani pour son ouvrage Chanson douce (Gallimard). « Ça n'équilibre pas, certes, nous n'en sommes qu'à 10 % de femmes parmi tous les lauréats, mais je m'en réjouis », s'exprimait-elle, encore attablée avec le reste des jurés dont Virginie Despentes et Eric-Emmanuel-Schmitt, au micro d'une poignée de journalistes autorisés à pénétrer dans le salon de l'Académie. Cette année, a-t-elle indiqué, un tiers des propositions des éditeurs furent des publications de femmes, contre seulement « 20 à 30 % d'habitude ».
Bernard Pivot, qui préside le Goncourt depuis 2014, a décrit ce choix comme s'inscrivant « dans la tradition du prix » de récompenser les nouveaux auteurs en célébrant « une jeune femme de 35 ans dont c'est seulement le deuxième livre ». L'écrivain et poète marocain Tahar Ben Jelloun, prix Goncourt en 1987, s'est félicité au micro du Figaro.fr de voir l'Académie récompenser « deux Marocains en trente ans » : « Elle n'a pas fait le roman maghrébin que l'on attend sur la situation de la femme, le couscous et tout le folklore. » Interrogé sur un éventuel positionnement politique, Tahar Ben Jelloun a assuré que le Goncourt ne prenait en compte qu' « un seul critère : la littérature ». « C'est fini, l'époque où on s'appelait au téléphone pour les votes », a-t-il ajouté.
Source : Libération