vendredi 6 décembre 2024 18:16

Procès du député d'extrême droite Wilders: la justice refuse de récuser une juge

La justice néerlandaise a rejeté vendredi la demande le député d'extrême droite Geert Wilders, jugé pour incitation à la haine après avoir promis "moins de Marocains" aux Pays-Bas et qui souhaitait la récusation d'une juge à son procès .

"Nous rejetons la demande", a déclaré le juge Peter Hans Littooy. "Il est évidemment d'une grande importance que les prévenus aient des juges qui sont impartiaux. Nous sommes convaincus que c'est le cas ici".

L'avocat de l'homme politique controversé, Geert-Jan Knoops, avait interrompu jeudi le cours du procès, demandant que la juge Elianne van Rens, membre du collège de trois juges chargé du procès, soit remplacée.

"La juge ne mène pas l'interrogatoire de manière impartiale", avait-il dénoncé, en référence aux questions posées au professeur de droit et philosophe à l'Université de Leiden Paul Cliteur, témoin à décharge de Geert Wilders.

"Dans cette affaire, il ne doit y avoir aucun doute concernant la partialité judiciaire", a-t-il plaidé vendredi.
Ce n'est pas la première fois que le député, relaxé en 2011 lors d'un autre procès de ce type, demande qu'un juge soit remplacé. "Un procès Wilders sans demande de récusation n'est pas un procès Wilders", a réagi Wouter Bos, représentant du ministère public.

Après ce rebondissement, le procès devrait se poursuivre jusqu'à la fin du mois en l'absence du politicien anti-islam, qui snobe ces audiences qu'il a qualifiées de "parodie de justice".

Lors d'une soirée après les élections municipales de mars 2014 à La Haye, l'homme à la chevelure peroxydée avait demandé à ses militants s'ils voulaient "plus ou moins de Marocains dans (leur) ville et aux Pays-Bas".

Face à une foule scandant "Moins! Moins! Moins!", il avait répondu dans un sourire: "Nous allons nous en charger".

Ces propos avaient suscité le dépôt de 6.400 plaintes par des citoyens et des organisations.

Toutefois, selon le témoignage de M. Cliteur, ils "n'ont rien à voir avec le racisme", mais sont "destinés à stopper l'immigration basée sur la nationalité".

"Il aurait tout aussi bien pu demander +Voulez-vous moins d'Américains ou moins de Malaisiens?+, l'effet est le même", avait-il remarqué jeudi.

L'élu encourt un maximum de deux ans de prison ou une amende de plus de 20.000 euros, mais une peine sévère est peu probable, d'après les experts. Le verdict est attendu le 9 décembre.

04/11/2016

Source : AFP

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