mercredi 3 juillet 2024 06:21

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Une illustratrice carolo a séduit un éditeur allemand

À 24 ans, la graphiste Laura Pierquin a illustré un livre qui raconte le voyage migratoire d’une petite Syrienne.Laura Pierquin a travaillé sur une traduction du texte de « Amani, sieh nicht zurück ! » en français.

Parlez-nous du livre que vous avez illustré et qui vient tout juste d’être édité en Allemagne…

« Amani, sieh nicht zurück ! » est mon premier livre pour enfants illustré et se traduit par « Amani, ne regarde pas en arrière ». Il a été écrit par Katrin Holle. C’est l’histoire d’une petite fille syrienne qui raconte son voyage migratoire depuis son village syrien jusqu’en Allemagne où sa famille trouvera refuge. Ce livre est avant tout un projet social qui va au-delà du simple objet imprimé.

L’afflux de migrants a-t-il changé le quotidien des Allemands ?

L’Allemagne a accueilli plus d’un million de réfugiés en 2015 et la vie de tous les jours a forcément vu ce changement. C’est le cas dans les écoles où des classes d’intégration pour les enfants réfugiés ont été ouvertes par exemple. Le projet du livre prend source dans un groupe de travail scolaire du lycée des métiers de Schwandorf (Allemagne). Ces adolescents ont remarqué que les enfants allemands avaient du mal à communiquer avec les enfants réfugiés. Ils ont donc décidé de créer un support qui permettrait de créer un dialogue entre eux. Avec l’aide de l’auteure, ils ont écrit cette histoire, qui est un mélange de plusieurs témoignages de jeunes réfugiés.

Comment votre livre peut-il devenir un outil d’intégration ?

Le docteur Abbas Amin, spécialiste en langue arabe a traduit le texte allemand. Les deux langues cohabitent dans le livre et permettent à l’enfant réfugié de raconter son histoire et à l’enfant allemand de la comprendre via leurs langues maternelles respectives. Les images forment aussi une troisième voie de dialogue. Ce livre va tisser du lien social et nous en avons bien besoin aujourd’hui. Il sera aussi utilisé comme outil pédagogique à l’université de Ratisbonne (NDLR : Regensburg en Allemagne) pour former les jeunes professeurs des écoles sur le thème migratoire.

Pourquoi vous installer en Allemagne ? Étiez-vous déjà bilingue ?

Je n’étais absolument pas bilingue. Les cours de langue ne me passionnaient pas vraiment, je préférais le dessin, les sciences et les mathématiques. C’est en rencontrant mon compagnon que j’ai trouvé de l’intérêt à apprendre la langue de Goethe « L’Allemagne a accueilli plus d’un million de réfugiés en 2015 et la vie de tous les jours a forcément vu ce changement »

Laura Pierquin

Je pense que, sur place, on a tellement besoin de franchir la barrière de la langue pour s’intégrer, qu’on comprend à quel point c’est important. Après mon stage à Munich, j’ai trouvé un emploi de graphiste à durée indéterminée sur Regensburg où mon compagnon vit et travaille. C’est une ville magnifique, classée Unesco, très dynamique et créative. J’ai rapidement intégré le réseau local de créatifs et j’ai participé à la vie culturelle. C’est lors d’un projet de typographie urbaine que j’ai rencontré Andreas Hollender, éditeur chez NeuDENKEN Media qui cherchait un illustrateur pour l’histoire d’Amani.

Les Carolomacériens pourront-ils trouver une version française de votre nouveau livre ?

Avec l’accord de l’auteure allemande Katrin Holle, j’ai travaillé sur une traduction du texte en français. Elle sera disponible à l’achat sous format PDF à télécharger et imprimer.

Travaillez-vous déjà sur un autre projet ?

Une nouvelle collaboration est prévue en 2017 avec la maison d’édition NeuDENKEN Media et je suis toujours ouverte pour toute collaboration avec des auteurs français ou encore mieux ardennais.

Êtes-vous toujours attachée à Charleville-Mézières ?

Je reviens 2 à 3 fois par an pour les fêtes de fin d’années, les anniversaires et pour le Cabaret Vert. Ce festival me permet de retrouver mes amis d’enfance. J’aime cette ville, j’ai de beaux souvenirs familiaux, culturels et sportifs ici. C’est ici que j’ai appris à tenir un crayon pour donner vie à mon imaginaire. J’ai suivi les cours de dessin de Pascal Boillet à la MJC Gambetta. C’est une personne exceptionnelle, solaire et souriante qui a plaisir à partager sa passion.

9 Novembre 2016, Valérie Léonard

Source : lunion.fr

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