Les divergences entre pays européens restent fortes sur l'avenir des règles de répartition des réfugiés dans l'UE, ont reconnu vendredi des participants à une réunion des ministres de l'Intérieur des 28 à Bruxelles.
"Il y a encore beaucoup de désaccord là-dessus", a regretté le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière, interrogé sur les nouvelles règles que l'UE tente de définir pour le futur, quand l'actuel plan de "relocalisation" de demandeurs d'asile depuis l'Italie et la Grèce aura atteint sa date limite, en septembre 2017.
Le principe de quotas obligatoires d'accueil, contenu dans ce plan, est vivement contesté par certains Etats membres, qui refusent de l'appliquer, tandis que d'autres s'y plient au ralenti. Résultat: sur l'objectif de 160.000 réfugiés à "relocaliser" en deux ans, les Etats membres n'en ont accueillis à mi-parcours qu'environ 7.500.
Les pays européens restent tenus d'appliquer ce plan, mais l'UE a déjà lancé le chantier des règles qui s'appliqueront après 2017, avec le souci de trouver des règles désormais acceptées par tous.
"Nous avons eu une discussion ouverte, parfois passionnée" sur le sujet, a expliqué vendredi le ministre slovaque de l'Intérieur, Robert Kalinak, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l'UE.
Les relocalisations obligatoires, que la Slovaquie et la Hongrie attaquent devant la justice européenne, "n'ont pas été aussi efficaces qu'attendu, donc nous sommes obligés de proposer de nouvelles façons de remplir le même objectif", a admis M. Kalinak.
La présidence slovaque propose de renoncer à l'avenir à tout mécanisme obligeant des pays à accueillir des demandeurs d'asile en provenance d'autres pays de l'UE débordés.
Elle suggère de laisser la possbilité à chacun d'aider comme il le souhaite un pays en difficulté, financièrement ou encore en envoyant des experts.
"Pour moi, il est clair qu'un minimum de solidarité commune doit être exprimée et que chaque Etat membre doit prendre une part effective de l'accueil des réfugiés", a cependant plaidé le ministre allemand de Maizière.
Les pays en première ligne face aux arrivées de migrants, comme l'Italie ou encore Malte, ont fait part de leurs réticences face à cette "solidarité flexible".
"Plus que de la solidarité flexible, c'est une moquerie rigide", a ironisé le ministre italien de l'Intérieur Angelino Alfano, sur son compte Twitter. "Nous dirons non à cette proposition", a-t-il prévenu, estimant qu'avant de réfléchir aux règles futures, l'UE devait d'abord mener à bien les "relocalisations" déjà décidées.
18 nov 2016
Source : AFP