Le futur secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a plaidé mardi à Lisbonne en faveur d’un rétablissement de l'intégrité du système international de protection des réfugiés, à travers notamment une gestion des frontières "sensibles aux besoins des personnes".
L'ancien Haut commissaire de l'ONU aux réfugiés, qui s’exprimait à l’occasion de la conférence "Vision Europe Summit", a fait observer que le système international de protection des réfugiés a subi "une évolution dramatique" depuis 2015, laquelle a commencé en Europe et "se répand comme un virus".
Depuis 2015, "nous assistons à une détérioration dramatique du système de protection des réfugiés" et à la prévalence de "l’agenda de la souveraineté nationale" sur "l'agenda des droits de l'Homme", a déclaré l'ancien Premier ministre portugais.
Aucun pays n’est en mesure de résoudre seul le défi de la migration, a-t-il poursuivi, notant que les groupements régionaux tels que l'Union européenne doivent "assumer collectivement leurs responsabilités".
Dans le même temps, a-t-il dit, il est essentiel de créer des mécanismes de solidarité efficace avec les pays situés en première ligne, qui sont plus dans le sud que dans le nord. "Pourquoi devraient-ils garder leurs frontières ouvertes au moment où les autres les ont fermées?", s’est-il interrogé.
"La communauté internationale a échoué" dans la protection des Syriens, a indiqué M. Guterres, pour qui les mécanismes de coopération régionale ont eu un "impact limité", en particulier parce que "la méfiance est très grande".
Antonio Guterres a également souligné que "les politiques de coopération pour le développement doivent prendre en compte l'impact sur la mobilité humaine".
Créer plus d’opportunités pour les gens afin de rester dans leurs communautés est l'une des suggestions du prochain chef des Nations unies. Ainsi, "les migrations seront motivées par la volonté et non le besoin, par l’espoir et non le désespoir", a-t-il dit.
En se référant aux résultats des élections et référendums récents, M. Guterres a reconnu la "grave détérioration de l'opinion publique dans le monde" vis-à-vis de la migration. "Les réfugiés sont devenus une menace", a-t-il déploré.
Nommé en octobre dernier par l’Assemblée générale de l’ONU, Antonio Guterres succédera dès le 1er janvier 2017 au Sud-Coréen Ban Ki-moon.
22 novembre 2016
Source : MAP