Le gouvernement britannique est favorable à un règlement rapide de la question des droits des ressortissants européens résidant en Grande-Bretagne mais cette question nécessite un accord sur les droits des Britanniques résidant dans les pays de l'UE, a estimé le ministre du Brexit, David Davis, jeudi.
Les Vingt-Sept ont rejeté cette semaine une demande de députés britanniques favorables au Brexit pour un accord rapide sur les droits réciproques de résidence des expatriés britanniques et européens.
Bruxelles estime qu'aucune négociation ne peut débuter tant que la Première ministre Theresa May n'a pas officiellement invoqué l'article 50 du Traité de Lisbonne, ce qu'elle a promis de faire avant la fin du mois de mars.
"Si cela dépendait de nous, nous aurions réglé cela en quelques mois mais nous devons également avoir l'accord de l'Union européenne", a commenté David Davis.
Le ministre a précisé que le gouvernement britannique avait la responsabilité de protéger les droits de ses ressortissants en refusant tout accord qui ne serait pas fondé sur la réciprocité.
Les entrées de ressortissants européens en Grande-Bretagne ont atteint un record de 189.000 au cours des douze mois à fin juin 2016, soit 9.000 de plus qu'au cours de l'année précédente, montrent des chiffres officiels publiés jeudi.
Ce total est le plus élevé jamais atteint depuis la création de la statistique, annonce l'Office national de la statistique. L'ONS précise que la Grande-Bretagne a enregistré 335.000 entrées nettes au cours de la même période, 1.000 de moins que sur l'année précédente.
PROMESSES NON TENUES
Les conservateurs ont promis de ramener ce nombre à 100.000 par an mais pour l'instant, l'afflux croissant d'Européens attirés notamment par la perspective de meilleurs emplois en Grande-Bretagne contrarie cet engagement.
"Le Brexit nous donne l'opportunité de contrôler le nombre de ceux qui viennent d'Europe", a commenté le ministre de l'Immigration Robert Goodwill sur Sky News jeudi.
"Nous voulons revenir à des niveaux supportables. L'enjeu est la pression que cela fait peser sur les services de santé, la pression que cela fait peser sur l'éducation, la pression que cela fait peser sur le logement et cela était très clair pendant le référendum", a-t-il ajouté.
L'ONS note que les ressortissants roumains constituent désormais 10% des arrivants en Grande-Bretagne, formant le plus gros contingent des nouveaux entrants pour l'année 2015.
Cette évolution s'explique par la fin des restrictions imposées jusqu'en 2013 aux Roumains et aux Bulgares quant aux emplois auxquels ils étaient autorisés à postuler.
Une porte-parole de Theresa May a répété jeudi que l'objectif du gouvernement britannique était de reprendre le contrôle des flux migratoires tout en obtenant le meilleur accès possible au marché unique.
Ce dossier est l'un des principaux sujets de discorde entre Londres et Bruxelles, les autorités de l'UE exigeant que la Grande-Bretagne garantisse le respect de la libre circulation des personnes si elle veut conserver son accès au marché unique européen.
01/12/2016,Costas Pitas
Source : Reuters